Le géant CATL a dévoilé une batterie pour voitures hybrides rechargeables (PHEV) avec une autonomie de 400 km pour singer l’électrique. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond ?

Si le marché des hybrides rechargeables est négligeable en Europe (moins de 7 % en 2024), en Chine, il talonne celui des voitures 100 % électriques. Les ventes de véhicules électrifiés ont d’ailleurs dépassé celles des modèles thermiques dans ce pays. Il faut dire que l’offre des véhicules hybrides rechargeables (PHEV) et des électriques à prolongateur d’autonomie (EREV) se développe très vite. Le choix est pléthorique et avec les progrès réalisés, ils affichent des fiches techniques déroutantes. Mais est-ce que tout cela va dans le bon sens ? Pas forcément.

CATL est le plus grand fabricant mondial de batteries pour véhicules électriques. L’entreprise a lancé le 24 octobre une toute nouvelle batterie dédiée aux véhicules hybrides : la Freevoy Super Hybrid. Cela aurait pu passer inaperçu, mais certains éléments dans la présentation du produit nous interpellent.

400 km d’autonomie électrique dans une hybride : c’est énorme !

Annoncer 400 km en tout électrique pour une batterie qui équipe un véhicule hybride signifie que ce dernier embarque l’équivalent en batterie d’une Renault 5 e-tech ou d’une Peugeot e-208. Cependant, le calcul d’autonomie est théorique, et il s’appuie sur la norme chinoise qui est plus généreuse que la norme WLTP. Cela reste quand même énorme, et surtout beaucoup trop pour un véhicule hybride.

Plateforme Renault 5 : AmpR Small // Source : Raphaelle Baut pour Numerama
Des modèles hybrides chinois qui ont autant d’autonomie qu’une citadine électrique européenne. // Source : Raphaelle Baut pour Numerama

En quelques années, l’autonomie des hybrides rechargeables est passée de 40 km en cycle WLTP à 100 km pour les modèles les plus grands. En proposant 400 km, CATL ne s’en cache pas : il propose « une expérience de type BEV », ce qui signifie une expérience de voiture électrique. Certains véhicules, comme ceux de la marque Neta, embarquent déjà plus de 40 kWh de batterie sur leur nouveau modèle EREV (à prolongateur d’autonomie), comme le soulignait le média CNevpost. La capacité de la batterie dépendra des besoins exprimés par les constructeurs automobiles.

D’ailleurs, il n’y a pas que l’autonomie de cette batterie qui équivaut à une voiture électrique : sa puissance de recharge également. Cette batterie Freevoy Super Hybrid peut se recharger en 4C, soit jusqu’à 280 km en 10 minutes. L’avantage pour les clients, c’est qu’ils n’auront en moyenne qu’une recharge à faire par semaine et ne seront pas victimes de la peur de tomber en panne, puisqu’il reste alors le moteur thermique avec un réservoir d’essence.

Un mix de chimie de batterie pour faire baisser les coûts

On pourrait imaginer que ce genre de solution s’adresse essentiellement à des véhicules haut de gamme, mais c’est faux. Même si le prix de la batterie reste l’un des postes de dépense les plus importants dans les véhicules électrifiés, cette solution de CATL ne s’adresse pas à un marché du luxe.

CATL propose des packs de batteries combinant deux types de chimie de cellules : sodium-ion et lithium-ion. La technologie sodium-ion a des performances plus limitées, mais coûte bien moins cher. Combiné aux cellules lithium-ion, cela fait une batterie qui couvre un large spectre de capacité : résistance au froid et performances, à un tarif contenu.

Batterie CATL Freevoy avec deux chimies de cellules // Source : CATL
Batterie CATL Freevoy avec deux chimies de cellules. // Source : CATL

Selon CATL, plusieurs marques chinoises prévoient déjà d’utiliser ces batteries Freevoy : Li Auto, Avatr, Deepal, Nevo et Neta. D’ici à 2025, près de 30 modèles hybrides de marques telles que Geely, Chery, GAC et Voyah devraient également être équipés de cette batterie. Ce qui n’exclut pas de voir apparaître cette solution sur le marché européen.

Forcément, tout cela peut apparaître comme une alternative intéressante à la voiture électrique en éliminant la fausse crainte de la panne. Dans la réalité, il s’agit surtout d’un énorme gâchis de ressources, qui ne résout en rien le besoin de transition vers des modèles plus vertueux. On peut y voir une étape pour s’habituer au 100 % électrique, mais quel gaspillage, alors que la voiture électrique peut tout aussi bien répondre au besoin du client.

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