À quelques heures du lancement officiel de la Xiaomi SU7 Ultra, le patron de Xiaomi commence déjà à en dévoiler des aspects techniques, comme un enfant trop pressé d’ouvrir ses cadeaux de Noël. Pressée, c’est le bon qualificatif pour Xiaomi dans l’automobile. Ce jeune acteur du secteur étonne par la rapidité avec laquelle il avance sur ses projets. La première fois que l’on a entendu parler de la Xiaomi SU7 Ultra, c’était le 19 juillet, seulement 4 mois après le lancement de la voiture de série SU7.
Le patron de Xiaomi, Lei Jun, multiplie les annonces sur les réseaux sociaux depuis le 25 octobre pour sa Xiaomi SU7 Ultra. Il donne rendez-vous le 29 octobre à midi (heure de Paris) pour tout savoir de ce modèle.
Un modèle qu’il décrit comme « sa voiture de rêve »
Généralement, quand un patron s’investit pleinement dans la conception d’une voiture, c’est plutôt bon signe pour la qualité du produit final. Lei Jun nous a déjà prouvé qu’il avait plutôt bon goût en matière d’automobile avec la Xiaomi SU7, mais il avait envie de pousser les limites un peu plus loin. Il n’hésite pas à la qualifier comme « sa voiture de rêve » et tout ceci s’annonce très prometteur.
Lei Jun anticipe l’une des questions qu’on pourrait lui poser : pourquoi avoir créé un tel engin ? Il y répond déjà sur les réseaux en indiquant que « la SU7 Ultra est destinée à ceux qui aiment les performances de pointe, veulent ressentir le frisson sur la route et sont prêts à vivre la vie à fond. »
Il ne s’attend pour autant pas à en vendre des quantités très importantes. Pour le chef d’entreprise, cette voiture « offre des performances étonnantes, une technologie de pointe et une expérience de conduite incroyable, parfaite pour la conduite quotidienne et la conduite sur piste. »
Sur Twitter, comme sur Weibo en Chine, le patron de Xiaomi a déjà divulgué quelques détails techniques :
- l’engin aura les plus grands disques de frein de sa catégorie, fabriqués en carbone-céramique pour les normes de course professionnelles.
- il sera aussi équipé de pneus Bilstein EVO T1, pour accompagner ses capacités d’accélération, de freinage et de virage.
D’autres éléments techniques vont être partagés d’ici à la présentation officielle, rejoignant ce que l’on sait déjà des caractéristiques du modèle :
- 1548 ch de puissance combinée, soit plus qu’une Bugatti Chiron
- Moteur V8s développé par Xiaomi (578 ch et 635 Nm de couple pour un moteur)
- Batterie haute performance, qui peut sortir jusqu’à 1330 kW de puissance et qui charge extrêmement vite (5,2C)
- Freins (AP racing) et disque de course résistant aux très hautes températures (800°)
- 1 900 kg sur la balance, grâce à une carrosserie entièrement en fibre de carbone
- 2 145 kg d’appuis aérodynamiques, avec les différents ajouts (lame avant, prise d’air latérale, aileron, spoiler…)
Comment peuvent-ils réussir cela en si peu de temps ?
Quand Xiaomi a levé le voile sur cette SU7 Ultra à la mi-juillet, l’entreprise avait déjà finalisé la voiture. D’ailleurs, les premiers modèles ont rapidement été repérés sur le circuit du Nurburgring cet été. La marque avait déjà fait la même chose pour le modèle de série. Lors d’une première présentation en décembre 2023, Xiaomi avait déjà des modèles prêts à prendre la route, les véhicules de tests ont ensuite rapidement été repérés dès le mois de janvier à travers tout le pays, avant l’ouverture des commandes de mars.
Cela signifie quand même que cette déclinaison ultra-sportive a été développée simultanément que la voiture de série, avant même de savoir si elle serait un carton ou un flop commercial. C’est audacieux. Xiaomi n’a en effet pas de temps à perdre, l’entreprise arrive sur un marché chinois déjà saturé en marques automobiles. Il faut frapper fort pour s’imposer, en étant parti en retard.
En un an, la marque chinoise pourrait réussir le pari de lancer une voiture électrique, qui est un succès en Chine, débuter la commercialisation d’une déclinaison ultra-sportive et finaliser son SUV. D’ailleurs, le second modèle de Xiaomi ne devrait plus trop tarder à être présenté. Peut-être aura-t-on les premières bribes d’information dès le 29 octobre.
Il est difficile de ne pas comparer la réactivité de ce constructeur par rapport aux constructeurs historiques. Même le rythme de développement de Tesla fait bien pâle figure face à Xiaomi. Il restera à observer comment cela évoluera à moyen terme, mais c’est fascinant à suivre. Même les patrons d’autres constructeurs ne s’y trompent pas.
Un message publié par Lei Jun sur les réseaux sociaux sonne comme un avertissement à ses concurrents : « La passion est le moteur de l’innovation et elle est au cœur de ce que nous faisons chez Xiaomi EV. Je crois que seule une passion profonde nous permet de construire des voitures vraiment exceptionnelles ». On n’a probablement pas fini d’entendre parler de Xiaomi dans le secteur automobile.
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