Quand on parle vélo électrique sur Numerama, c’est souvent pour présenter des modèles complets, déjà équipés. Alors quand on nous a proposé de tester Clip, un petit moteur qui vient se fixer sur la fourche avant d’un vélo mécanique, on s’est demandé si cela avait vraiment du sens pour nous, d’autant que notre précédente expérience n’était pas des plus heureuses. Si vous lisez ces lignes, c’est qu’on a répondu à cette question par l’affirmative.
Pourquoi ? Eh bien parce que Clip est un concept, au-delà d’un électrificateur de vélo, qui a titillé notre curiosité. Contrairement aux autres moteurs de ce type qui demandent une intervention lourde, Clip propose d’électrifier n’importe quel vélo à fourche non suspendue en 10 secondes. Tout repose sur une ingénierie habile et un système de clip (sans blague) qui permet à l’entreprise établie aux États-Unis (dirigée par un Français) d’avoir un produit hors du commun.
Mais au-delà de cette curiosité initiale, sert-il à quelque-chose ? C’est ce qu’on va voir.
À quoi sert Clip, le moteur amovible pour vélo mécanique ?
D’emblée, il faut reconnaître que Clip répond parfaitement à son cahier des charges initial : 10 secondes pour électrifier un vélo mécanique, c’est vraiment ce que cela nous prend une fois qu’on a pris le coup de main. On pousse une poignée, on fait reposer Clip sur la roue avant, on lève la poignée : finito. Clip est installé et prêt à rouler.
On ne peut que saluer la trouvaille des équipes qui avaient vraiment cet usage en tête : proposer un outil qui permet d’électrifier un vélo mécanique sans le changer à tout jamais en vélo électrique. La philosophie est à l’inverse de produits super comme Virvolt, qui électrifie de manière semi-permanente un vélo.
Mais la cible de Clip n’est pas du tout la même : Clip s’adresse en premier lieu aux cyclistes qui aiment faire du vélo et qui souhaitent avoir ponctuellement un boost de puissance — pour un trajet pro, pour une côte difficile, pour une journée froide où la flemme de pédaler risquerait de gagner. Pour elles et eux, Clip ajoute ce petit coup de boost au démarrage, à l’accélération et s’efface rapidement quand le vélo monte dans les tours pour redonner le contrôle au cycliste.
Si, après ce boost initial, il souhaite retrouver un peu de puissance électrique, Clip propose un deuxième fonctionnement : un bouton rouge, assez mal conçu car beaucoup trop épais pour être agréable à utiliser, qui va mettre le moteur à 100 %. Comme sur un VAE, le moteur va donner de l’énergie à mesure qu’on pédale et « répliquer » les coups de pédale en donnant de plus en plus de force, jusqu’à arriver aux 25 km/h légaux en Europe (24 km/h actuellement avec Clip).
On sent bien le boost à l’usage, mais il n’est pas recommandé de rester appuyé en permanence, sinon la batterie fond : sur le modèle vendu avec 20 km d’autonomie nominale, nous l’avons faite fondre en 8 km avec un bouton boost quasiment appuyé en permanence.
Dans ce contexte, on comprend aussi que Clip peut être utilisé par des personnes qui souhaiteraient électrifier des vélos de location ou en libre service. Un vieux Vélib’ sans moteur est parfaitement compatible avec Clip, tout comme le vélo que vous pourriez louer en vacances. Pour les personnes n’ayant pas de vélo électrique et qui sont des usagers occasionnels d’un cycle, cet assistance au démarrage peut être confortable ou rassurante.
Clip ne s’adresse pas à tout le monde
Clip n’est en revanche pas fait pour vous si vous souhaitez en premier lieu avoir les sensations d’un vélo électrique. Le moteur ne vous accompagne par défaut que de 0 à 10 km/h, autant dire à faible vitesse, avant de vous laisser reprendre la main — ou plutôt, les jambes. C’est donc vous qui allez travailler quand Clip repasse en roue libre et c’est pour ça qu’on peut dire que le produit s’adresse avant tout aux personnes qui aiment pédaler.
On n’est pas du tout dans un concept d’électrification lourde, avec ses avantages : quand nous avons utilisé Clip pour aller au bureau, nous sommes arrivés avec l’envie de prendre une bonne douche. Clip n’annule pas l’effort que vous faites à vélo et si vous cherchez un moyen de transport sans sportivité, ce n’est probablement pas l’objet qu’il vous faut. Gardez à l’esprit l’avantage principal : pouvoir changer à la volée un vélo mécanique en vélo à assistance électrique, pas avoir un usage électrique permanent d’un vélo.
De la même manière, Clip a des petits défauts. Le plus évident pour nous, c’est la pluie. Nous sommes à Paris, il pleut 364 jours par an (source : un Niçois), et Clip fonctionnera moins bien quand il pleuviote et pas du tout par grosse averse. Quand on fait du vélotaf au niveau max, la pluie n’est pas un problème avec le bon équipement, du coup avec Clip, il faudra assumer les jours sans moteur. Cela vient du fonctionnement de Clip, qui repose sur la friction et qui, mécaniquement, adhère moins bien à un pneu mouillé.
Au rang des choses à savoir, on remarque aussi que Clip fonctionne bien mieux avec des pneus larges (ou alors, les pneus fins doivent être bien gonflés). Tous les vélos de ville et gravel sont donc inclus, ce qui fait un bon paquet de vélos, mais les vélos de route sont peut-être un peu moins bien lotis.
Enfin, on en a déjà parlé, mais le plus gros souci à date reste le bouton « Boost ». Trop épais, il est très difficilement accessible (et j’ai des grandes mains). Aucune position n’est confortable. Heureusement, Clip nous a confié être au courant et travaille déjà sur une évolution plus fine. Ce sera bienvenu.
Sachant tout cela, vous devriez pouvoir vous faire un avis sur Clip et déterminer s’il correspond à vos besoins. Clip est disponible en deux versions : 450 € pour 96 Wh de batterie et 550 € pour 192 Wh.
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