En France, Tesla n’a pas le droit de déployer la plupart de ses innovations concernant la conduite autonome, à tel point qu’il est souvent plus judicieux de ne prendre aucune option proposée par le constructeur. Aux États-Unis, Tesla a plus de liberté et peut proposer à ses clients une version supervisée de la « Conduite entièrement autonome », nommée FSD Supervised pour Full Self-Drive Supervised. Cela dit, ce mode de conduite autonome qui peut quasiment tout faire n’est pas de la conduite autonome. La raison est simple : le conducteur reste le seul responsable d’un éventuel accident et doit être attentif en permanence à ce qui se passe autour de lui.
Sachant cela, on peut comprendre que la NHTSA, agence américaine encadrant la sécurité routière, s’agace de la communication du constructeur. Dans une lettre rendue publique le 8 novembre, mais adressée au mois de mai 2024, elle demande à Tesla d’arrêter de faire croire que le FSD est de la conduite autonome qui n’aurait besoin d’aucune supervision. Bien souvent, si vous suivez Tesla sur les réseaux sociaux, vous saurez que le constructeur est prudent sur ses déclarations. Mais la NHTSA a repéré quelques sorties de route.
« Le 11 avril 2024, peut-on lire dans la lettre, Tesla a repartagé une histoire du 10 avril 2024 concernant une personne (@MAXPAULFRANKLIN) qui a choisi d’utiliser la fonction « Full Self-Driving » pour parcourir 13 miles jusqu’aux urgences pendant une crise cardiaque, peu après que l’essai gratuit soit devenu disponible le 1er avril. Le post de Tesla (1,6M de vues) indiquait : « FSD V12 a aidé un propriétaire à se rendre à l’hôpital lorsqu’il avait besoin de soins médicaux immédiats » »
On peut en effet se demander si une personne en train de faire un arrêt cardiaque est en pleine possession de ses moyens pour assister un véhicule en mode de conduite autonome supervisée. Aurait-il pu reprendre le contrôle en cas de problème ? Difficile à dire.
Dans une autre publication qui évoquait le retour d’un match avec le FSD, que Tesla retweeté, l’agence américaine a relevé que la plupart des commentaires estimaient que le FSD pourrait « aider les personnes en état d’ivresse ». Encore une fois, c’est vrai pour de la conduite autonome, par exemple sur les Robotaxis prévus par Tesla, mais pas du tout pour le FSD, qui doit encore être contrôlé par un humain en état de conduire.
D’autres publications du même genre sont épinglées par la sécurité routière américaine, qui, à chaque fois, montre que Tesla manque de préciser que les comportements de ses utilisateurs ne sont pas les bons (l’un conduit sans les mains et estime qu’il est à bord d’un « robotaxi », un autre n’avait pas vu une trottinette arriver et félicite sa voiture…). Dans tous les cas, on peut tout à la fois dire que ces exemples sont heureux et montrent à quel point le FSD peut être bon, mais également que les personnes qui l’utilisent prennent vite une confiance démesurée.
La lettre se conclut par des notes sur le site web de Tesla, qui précise que le FSD doit être supervisé sur une page dédiée, mais n’apporte aucune précision sur les autres pages. La page dédiée à l’événement We, Robot, sur le site américain de la marque, est également volontairement trompeuse : tout le site évoque les robotaxis (qui conduiront seuls) et se termine par une publicité pour le FSD dans sa version actuelle (avec supervision).
Cette série de remontrances fait partie d’une enquête sur quatre accidents ayant eu lieu aux États-Unis avec le FSD activé. L’un d’eux a été mortel. L’enquête tente de déterminer si le FSD est toujours au niveau dans des conditions de visibilité amoindries (brouillard, soleil rasant, poussière…) et donc si les conducteurs peuvent toujours faire confiance à la technologie.
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