Le succès de Xiaomi dans l’univers de la voiture électrique est indéniable. En 230 jours, l’unique modèle, la Xiaomi SU7, a dépassé les 100 000 exemplaires produits. Et le patron de la marque ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

Fin mars 2024, Xiaomi lançait la commercialisation de son modèle SU7, avec un objectif d’un peu plus de 75 000 voitures électriques livrées la première année. Face à l’engouement des ventes, la marque a dû accélérer la montée en cadence de la production dans son usine toute neuve. Cet été, le patron de Xiaomi, Lei Jun, espérait pouvoir atteindre les 100 000 exemplaires fabriqués à la fin de l’année. Mais, comme pour le reste des étapes, Xiaomi est en avance sur son calendrier.

Finalement, Xiaomi pourrait livrer environ 130 000 unités de sa berline électrique d’ici à la fin de l’année, selon Reuters ce 18 novembre 2024. Présenté ainsi, cela n’est pas forcément très parlant. Mais il est possible de comparer cela au lancement de l’usine Tesla en Europe : la Gigafactory allemande a mis environ un an à atteindre la cadence de l’usine Xiaomi (qui l’a atteinte en 8 mois). Pour rappel, Tesla est la référence en la matière (Berlin est la 4e usine de la marque). Pour donner un autre élément de comparaison, Xiaomi a livré presque autant de SU7 en Chine que Tesla n’a livré de Model Y en Europe durant la même période.

Le cap des 100 000 exemplaires franchi en un peu plus de 7 mois par Xiaomi

Il n’aura fallu que 230 jours à Xiaomi, jusqu’au 13 novembre 2024 comme l’indique CNevpost, pour produire 100 000 exemplaires de la SU7 qui ont tous été vendus. Même si la grande berline électrique s’affiche à moins de 30 000 € en Chine, elle n’est malgré tout pas à la portée de toutes les bourses. Un tel succès commercial pour une marque qui démarre de zéro dans le domaine de la voiture électrique reste exceptionnel. C’est un vrai cas d’école.

Xiaomi SU7 au salon de Beijing // Source : Xiaomi
Xiaomi SU7 au salon de Beijing. // Source : Xiaomi

Lorsque Lei Jun avait dû décider du prix du modèle et en estimer la production pour l’année de lancement, le patron de Xiaomi avait pris des risques. Aussi bien sur le tarif, que sur un volume assez audacieux de 76 000 voitures pour 2024.

Le chef d’entreprise semble avoir eu raison sur toute la ligne. Deux mois plus tard, à la fin mai, il annonçait déjà qu’il allait relever les objectifs de production à 100 000 exemplaires. Lei Jun voulait réduire l’attente de la livraison de ses SU7 pour éviter que les clients soient tentés de partir chez la concurrence. Durant l’été, il a une nouvelle fois remonté l’objectif à 120 000 unités, ce qui devrait être dépassé sans difficulté.

Une usine à 200 % de son fonctionnement

La montée en production est habituellement assez laborieuse chez les jeunes marques. C’est généralement sur cette épreuve de la production en grand volume qu’elles sont susceptibles de se casser les dents (comme Fisker), que ce soit à cause de problèmes d’approvisionnement, d’équipements défectueux ou de gestion des coûts de production. Des marques américaines, comme Lucid ou Rivian, sont justement dans cette phase d’équilibrage particulièrement délicate.

Production de la Xiaomi U7 // Source : Lei Jun - Xiaomi
Production de la Xiaomi SU7. // Source : Lei Jun – Xiaomi

Initialement, la première phase de l’usine Xiaomi devait être en mesure de produire 12 500 exemplaires par mois. En octobre, 20 000 voitures sont sorties de la production, soit un taux d’utilisation record de 160 %. Xiaomi pourrait tenter de monter jusqu’à 24 000 unités par mois durant la fin de l’année, soit 200 % des capacités prévues sur les lignes de production. Xiaomi est déjà en train de construire l’extension de son usine pour entamer la phase 2.

Xiaomi semble survoler l’exercice. La marque n’est pas novice en matière d’industrialisation à grande échelle, mais les smartphones et les robots aspirateurs ne sont pas des voitures. Foxconn fait partie des entreprises de la tech ayant échoué lors de leur première tentative dans l’automobile. Xiaomi s’est peut-être lancée plus tardivement que d’autres marques automobiles, mais l’entreprise était extrêmement bien préparée. Xiaomi perd toujours de l’argent pour sa branche automobile. Cependant, au rythme où la production évolue, la rentabilité se rapproche vite.

Nous sommes en tout cas très loin du fonctionnement des usines européennes des principaux groupes européens, qui peinent à atteindre 50 % de leurs capacités.

L’aventure de Xiaomi dans le domaine de la voiture électrique est vraiment passionnante. Un acteur qui sera forcément suivi dans notre newsletter hebdomadaire dédiée à la mobilité électrique. Alors, abonnez-vous, c’est gratuit.

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