Les quadricycles électriques ne se résument pas aux simples Citroën Ami. Certes, ce modèle a permis aux quadricycles électriques de se faire connaître auprès d’un large public. Pourtant, le secteur couvre bien d’autres références, y compris des modèles nécessitant le permis, comme le Mobilize Duo ou la Microlino pour les plus emblématiques. Au Mondial de l’Automobile de Paris, organisé en octobre 2024, ces modèles ont attiré l’attention des visiteurs du salon, preuve d’un certain enthousiasme pour cette alternative à la mobilité.
Jusqu’à présent, les quadricycles électriques étaient éligibles à un bonus de 900 €, mais depuis l’application du nouveau bonus le 1er décembre 2024, ils sont exclus du dispositif. Comme pour le reste des arbitrages sur les aides gouvernementales, la décision a été prise sans concertation avec les constructeurs concernés. Cela va même à l’opposé des discussions en cours, comme nous l’a expliqué Remy Dumont, directeur général de Microlino France.
Un très mauvais signal envoyé par le gouvernement
« On est extrêmement déçu par la position que le gouvernement a prise », nous a immédiatement répondu Remy Dumont, lorsque nous l’avons interrogé sur la fin du bonus pour les quadricycles. Le chef d’entreprise nous a expliqué que peu avant, des discussions étaient en cours avec Mobilians (organisation patronale de la filière automobile) et le gouvernement pour harmoniser le bonus des quadricycles lourds L7e — ceux nécessitant un permis B1.
La suggestion était d’adapter le bonus réservé à la catégorie des quadricycles, pour le mettre au même niveau que celui des voitures électriques. C’est ce que la Flandre a notamment mis en place, un exemple dont la France aurait pu s’inspirer. C’est finalement tout l’inverse qui a été décidé par le gouvernement : les quadricycles ont perdu toute forme de subventions. Vu le faible montant de l’ancien bonus (900 €), la différence sera relativement indolore pour l’acheteur, mais le signal envoyé n’est pas le bon : « Il est vraiment dommage de ne pas inciter cette catégorie à croître et à remplacer une partie du parc automobile actuel », regrette Remy Dumont.
Des quadricycles pourtant plus vertueux que les voitures
Les quadricycles électriques sont pourtant bien plus vertueux que les voitures : « Trois fois plus écologiques, parce qu’ils embarquent trois fois moins de matériaux et de toutes petites batteries », précise même le dirigeant de Microlino France. En outre, la Microlino est un véhicule fabriqué en Italie, un point également important lorsqu’on parle de véhicules vertueux. Plusieurs quadricycles sont même fabriqués en France, comme Ligier ou Kilow (la Bagnole). Il est bien dommage de ne pas encourager cette filière. Remy Dumont comprend que des économies soient nécessaires sur le budget de l’État, mais il considère que « c’est un manque de vision de nos politiques » d’ainsi sacrifier les quadricycles.
Le quadricycle électrique ne convient certes pas à tous les usages, ni à tous les foyers. Il est cependant une solution efficace pour électrifier les villes, tout en réduisant le poids et la taille des engins en circulation. Remy Dumont ajoute : « Aller mettre des bonus sur des énormes SUV électriques et les refuser aux micro-véhicules électriques, je ne comprends pas la logique. » Surtout qu’il est très fréquent d’observer des conducteurs seuls à bord de ces véhicules imposants, alors qu’un quadricycle ferait parfois aussi bien.
Dans le contexte de marché actuel, il aurait été bien utile d’avoir un coup de projecteur sur cette solution de mobilité : « Tout cela est vraiment une opportunité manquée d’envoyer un signal positif sur ce type d’engin électrique », estime Remy Dumont. Il reste à espérer que le gouvernement, actuel ou futur, se rende compte de cette erreur et corrige rapidement le tir.
Les quadricycles électriques ont entamé leur révolution, le choix du gouvernement de les priver de bonus est probablement une erreur. C’est un sujet à suivre dans notre newsletter dédiée à la mobilité électrique : Watt Else.
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