Les actualités du secteur automobile ressemblent à un étrange calendrier de l’Avent : à chaque jour son lot de surprises. Hélas, dans l’ensemble, elles sont plutôt mauvaises. C’est même à se demander si quelqu’un ne joue pas avec la boîte de Pandore. À ce rythme-là, on peut s’interroger : comment va se terminer cette année 2024 ?
On peut tenter de voir le verre à moitié plein et se concentrer sur les avancées réalisées par la voiture électrique. Hélas, ces progrès passent au second plan derrière la situation de crise dans laquelle se trouve l’industrie automobile européenne, et même mondiale.
Décembre a commencé très fort
Après un mois de novembre déjà compliqué, décembre semble poursuivre sur une pente glissante. Nul n’était préparé au départ de Carlos Tavares de la tête de Stellantis le 1er décembre. La décision du conseil d’administration du groupe de se séparer de manière prématurée du patron de Stellantis est un véritable coup de tonnerre, qui suscite forcément des inquiétudes.
Le 2 décembre, les chiffres du marché automobile de novembre tombent. Ils ne sont pas bons, ni pour les immatriculations de voitures électriques, ni pour l’automobile en général. On essaiera de trouver un peu de réconfort avec le bon démarrage de la Renault 5 pour ses premières livraisons aux clients finaux. Autre consolation, on pourra continuer à se moquer de Jaguar, qui dévoilait ce jour-là ses concepts pour le moins… originaux.
Le lendemain, la rémunération exceptionnelle de 56 milliards de dollars d’Elon Musk pour Tesla est une nouvelle fois rejetée par la justice américaine. Certains seront inquiets pour Tesla, mais les esprits taquins y trouveront une certaine satisfaction. Deux jours plus tard, c’est le gouvernement français qui tombe, ce qui fera aussi des satisfaits et des insatisfaits. Mais avec cette motion de censure, plusieurs projets de loi autour de l’automobile sont stoppés net.
Des plans sociaux en pagaille
Cette fin 2024 est également marquée par de nombreuses crises à surmonter : fermetures d’usines, licenciements, grèves, cessations d’activité… Il y a notamment beaucoup de casse chez les équipementiers automobiles : Forvia, Continental, Michelin, Valéo, Bosch, ZF. Il sera bientôt plus rapide de citer les équipementiers qui ne sont pas en difficulté que l’inverse. Tous doivent prendre des décisions cruciales en cette fin d’année. Ce qui plonge le secteur dans une profonde déprime.
Même les secteurs porteurs comme ceux de la batterie ne sont pas épargnés. Northvolt paie ses ambitions démesurées et sa mauvaise gestion. Hélas, cette défaillance pourrait déstabiliser toute la filière européenne de la batterie. Du côté de l’hydrogène, les nouvelles ne sont pas forcément beaucoup plus enthousiasmantes.
Les constructeurs sont en plein doute
Stellantis chute de son piédestal, ce qui a contribué à l’éviction de Carlos Tavares. Les prochains mois vont nécessiter une grande remise en question de la stratégie de ce groupe de 14 marques pour débloquer les points de tension. Nissan aussi est en pleine crise existentielle, et les perspectives ne sont pas bonnes pour la marque japonaise.
Mais tous les regards sont surtout tournés vers Volkswagen. La situation du constructeur allemand préoccupe depuis quelques semaines. L’entreprise s’était relevée du Dieselgate, mais il va falloir mobiliser toutes les forces pour surmonter les nouvelles difficultés. Le groupe va devoir prendre des décisions radicales, les négociations avec les syndicats, déjà très tendues, vont s’enchaîner tout au long du mois.
Pour finir sur une note positive, je suis curieuse d’ouvrir la case du vendredi 13. Si les superstitieux y voient un mauvais présage, pour d’autres, c’est signe de chance. C’est tout le mal que l’on souhaite à Renault, car c’est la date choisie pour lancer le documentaire sur les coulisses de Renault sur Amazon Prime : Anatomie d’un come-back. D’ailleurs, c’est aussi la date de lancement d’un mystérieux véhicule du groupe qui se fera au travers d’un épisode du documentaire. De quoi redonner un peu d’espoir pour la fin du mois.
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