Le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas a ouvert ses portes le 7 janvier. Le salon dédié à la tech est devenu depuis quelques années l’un des rendez-vous incontournables de l’industrie automobile. Les constructeurs historiques, les équipementiers et les startups automobiles en devenir s’y pressent pour affirmer au monde entier qu’ils sont dans le coup en matière de technologie.
En réalité, cette introduction aurait probablement dû être conjuguée au passé, car l’édition de cette année ne provoque aucune forme d’excitation. Je ne saurais dire s’il s’agit de la fin d’une époque ou si je suis juste blasée.
Un CES 2025 sans surprise
Cette édition du CES ne restera pas comme un bon cru pour l’automobile. Les constructeurs présents ne sortent pas réellement du lot. Même BMW qui présentait auparavant des innovations marquantes, fait grise mine avec son nouveau combiné « Panoramic iDrive », la future planche de bord de ses modèles.
Il ne faut pas trop compter sur Toyota pour relever le niveau d’excitation : le constructeur est venu parler de conquête spatiale et de projets de villes expérimentales pour l’avenir de la mobilité. Un sujet à long terme qui avait été présenté pour la première fois au CES 2018.
Honda mise de son côté sur la voiture électrique, mais les prototypes exposés inquiètent plus sur l’avenir de la marque qu’ils n’exaltent les spectateurs. La collaboration d’Honda avec Sony pour la marque Afeela commence aussi à perdre un peu de sa superbe au fil des ans. Cela fait 5 ans déjà que les prototypes de cette voiture électrique inabordable s’enchaînent.
D’autres marques s’exposent pour se faire voir comme Mitsubishi ou Scout, la nouvelle entité de Volkswagen aux USA, mais sans réelle valeur ajoutée. Quant à expliquer la présence de Suzuki sur le salon, c’est un mystère. Le constructeur a apparemment décidé de prendre l’événement à contre-pied, peut-être une touche d’humour japonais.
Plus de « Tesla killer » ?
C’était le petit plaisir coupable du CES. À chaque édition, on découvrait ou suivait l’évolution de startups qui allaient révolutionner la voiture électrique… ou non ! Des modèles comme Lordstown Endurance, Faraday Future FF91, Byton M-Byte, Fisker Emotion et Fisker Ocean y ont eu leur quart d’heure de gloire. Leurs conférences nous régalaient par les ambitions affichées, souvent démesurées. Trois de ces startups ont déposé le bilan, et il est assez probable que Faraday Future subisse le même sort tôt ou tard. Heureusement, quelques aventures entrepreneuriales s’en sortent mieux, comme Lucid ou Rivian, même si tout n’est pas gagné.
Le CES était le meilleur moyen pour ces projets d’attirer l’attention des médias, et d’essayer de récolter de l’argent auprès des investisseurs à la recherche de la nouvelle licorne à soutenir. C’est aussi pour ces raisons que des marques comme Vinfast (constructeur vietnamien) ou Togg (constructeur turc) ont investi dans des stands lors d’éditions précédentes. En attendant, aucun nouvel acteur ne semble avoir fait le buzz cette année.
De nouvelles priorités
L’événement est coûteux si l’on voit les choses en grand. Nul doute que plusieurs groupes automobiles ont revu leurs priorités pour obtenir des résultats plus immédiats sur les ventes en cette période de tension du marché.
Tout cela n’est pas forcément une mauvaise chose. Il est bien plus utile de se concentrer sur l’essentiel que de promettre monts et merveilles de technologies, qui ne verront probablement jamais le jour. Les regards sont désormais tournés vers un salon automobile bien plus modeste, celui de Bruxelles, qui ouvre ses portes le 10 janvier. Ce sera l’occasion d’y croiser les dernières nouveautés bien réelles.
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