Vous connaissez l’expression « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » ? Figurez-vous que le gouvernement américain l’a transformée à sa sauce en : « qui veut se débarrasser d’un concurrent l’accuse de travailler pour l’armée chinoise ». Les États-Unis mettent tout en œuvre pour freiner l’influence et la concurrence chinoises sur leur territoire.
Plusieurs entreprises tech sont déjà sur la liste noire, comme Huawei, mais tout le secteur automobile chinois est menacé d’être interdit de territoire. Cette décision dépasse une simple mesure protectionniste : le gouvernement américain a initié une guerre froide 2.0 contre la Chine.
Vers un bannissement de toutes les technologies auto chinoises
Que le président en poste soit Biden ou Trump ne semble pas réellement changer la donne : droits de douane records et bannissements sont sur les lèvres des deux partis. Ce serait avant tout une question de sécurité nationale.
En septembre 2024, la secrétaire au commerce, Gina Raimondo, affirmait que la Chine pourrait espionner les Américains via leurs voitures connectées, voire lancer une attaque en prenant le contrôle à distance. Ce qui ressemble davantage au scénario d’un Fast & Furious alimente une véritable paranoïa américaine. Les États-Unis veulent agir avant qu’il ne soit trop tard et qu’il y ait des millions de véhicules à technologie chinoise sur les routes américaines.
Le gouvernement sortant de Biden est en train de finaliser les règles qui interdiront les véhicules connectés chinois (voitures, camions et bus) sur le marché américain d’ici à deux ans. Une première étape en 2027 exclurait d’abord tous les logiciels automobiles développés par des fournisseurs chinois. Puis, en 2029, tous les composants en provenance de Chine (ou d’entreprises chinoises). La décision finale de ce texte reviendra malgré tout à l’administration Trump.
La bonne excuse
Parallèlement, le géant chinois CATL figure désormais dans la « section 1260H », autrement appelée liste noire américaine. Alors que l’entreprise CATL domine très largement le marché des batteries (mais peu le marché américain), elle est subitement accusée d’avoir des liens avec l’armée chinoise. Ce que la société réfute.
Si l’inscription sur cette liste noire n’est pas une réelle sanction, les entreprises américaines sont fortement invitées à se tenir éloignées de ces partenaires. Il sera intéressant d’observer si Tesla ou Ford feront évoluer leur partenariat commercial en conséquence.
Un comportement lâche
Il est facile de bannir toute concurrence chinoise sous des prétextes fallacieux. Néanmoins, toutes ces décisions pourraient peser lourd sur l’industrie automobile américaine, et pas uniquement les rares constructeurs chinois implantés aux USA, comme Geely (Volvo, Polestar et Zeekr).
En Europe, des voix s’élèvent pour copier ces mesures, sans se rendre compte des conséquences délétères que cela aurait sur l’ensemble des constructeurs européens. Se cacher les yeux en se repliant sur soi-même n’a jamais été une technique de défense efficace contre les prédateurs, à moins d’être un tatou, et encore…
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