C’est lors d’un court appel le 23 janvier 2025 que John Mollanger, actuel dirigeant d’Angell, a confié la nouvelle à Numerama : l’entreprise de vélos connectés de Marc Simoncini entre en cessation de paiement, première étape vers une liquidation judiciaire. Pour le dire plus simplement, Angell, c’est fini.
En cause, un concours de circonstances bien malheureux et une erreur de parcours que Angell paie le prix fort. En novembre 2024, un cycliste roulant sur un Angell a été accidenté car son cadre s’est cassé. Angell a alors inspecté ses vélos et a été contraint de proposer un choix à ses clients : changer leur vélo pour un nouveau ou les rembourser intégralement. Dans les deux cas Angell est perdant.
Cela dit, le partenaire industriel qui construit le vélo n’a pas souhaité prendre ses responsabilités sur cet événement. Angell a été contraint d’assumer seul les coûts liés au rappel. Le tout, au pire moment pour l’entreprise : elle cherchait à boucler un tour de table afin de déployer sa stratégie pour 2025. Face à ces nouveaux soucis, les investisseurs potentiels ont annulé la levée de fonds et Marc Simoncini, qui aurait participé à renflouer les caisses, n’a pas souhaité s’engager seul.
Le résultat final, c’est une impossibilité pour Angell de continuer à faire tourner son entreprise sans financement, actant donc la fin de l’aventure pour ses 25 employés, sur un marché du vélo sinistré — après une période faste, les faillites s’enchaînent, aussi bien chez les gros que dans l’écosystème des nouveaux arrivants.
Quel impact pour les clients Angell ?
À Numerama, John Mollanger affirme que les clients pourront continuer à utiliser leur vélo Angell, qui n’a plus besoin d’un smartphone pour démarrer. En revanche, quand les serveurs de l’entreprise seront éteints, l’application ne fonctionnera plus. Les clients perdront donc la localisation, la notification d’alarme et les fonctions connectées de collecte statistique. Quid d’un passage open source de la partie logicielle pour continuer à faire évoluer le vélo ? « C’est en réflexion, nous n’y sommes pas opposés », indique le patron d’Angell.
C’est en tout cas une faillite symbolique sur le marché du vélo en France, car Angell, en bien ou en mal, avait fait couler beaucoup d’encre. Après un premier vélo précipité, vraiment raté en tout point, l’entreprise avait humblement revu sa copie et sorti des vélos vraiment bons, estampillés Cruiser. On peut reconnaître que, contrairement à de nombreuses entreprises qui ont la rancœur facile après une mauvaise presse, Angell avait été bon joueur et avait prêté ses nouveaux vélos à Numerama pour un test.
Avec John Mollanger, nous partagions en réalité une même ambition sur Vroom : accompagner une transition des usagers vers la mobilité douce, dans une France où les trajets en voiture de moins d’un kilomètre sont encore beaucoup trop nombreux. Angell n’était pas un vélo pour tout le monde, mais proposait une version du vélo électrique connecté en dehors des sentiers battu.
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