Northvolt espérait certainement récupérer des liquidités de la part de Volvo dans le rachat de ses parts de la coentreprise Novo Energy. Cela aurait pu ralentir la faillite en cours. Ce ne sera pas le cas.
La semaine dernière, l’accord signé entre les deux entreprises ne divulguait pas le montant de la transaction entre les anciens partenaires. Un porte-parole de Volvo vient de clarifier la situation auprès de Reuters, le 6 février 2025.
Volvo quitte le navire sans payer
En 2021, Volvo et Northvolt annonçaient la création de Novo Energy, une coentreprise pour produire des batteries en Suède. À ce moment-là, Northvolt était l’étoile montante de la fabrication de batteries européennes. L’association des deux marques suédoises avait tout son sens pour équiper les futurs véhicules Volvo.
Mais face aux difficultés financières de Northvolt, Volvo a repris seul le projet… et refuse de payer la moindre couronne suédoise pour récupérer la participation de son ex-partenaire. Un coup dur de plus pour Northvolt, qui voit les portes se fermer les unes après les autres.
Derrière cette sortie brutale, Volvo justifie sa décision par un « accord global » qui prend en compte la situation délicate de Northvolt. Volvo sait que son ex-partenaire n’a plus de marge de manœuvre et en profite pour récupérer l’intégralité du projet sans dépenser quoi que ce soit. Un deal froidement négocié qui montre que, dans le secteur des batteries, les alliances ne tiennent qu’à un fil.
Une usine de batteries dans le flou total
L’usine de batteries de Göteborg, censée être un pilier de l’électrification de Volvo dès 2026, est aujourd’hui dans une impasse. Elle devait être l’une des plus grandes usines de batteries européennes, et employer jusqu’à 3 000 personnes.
Volvo cherche éventuellement un investisseur pour poursuivre le projet, mais sans garantie de succès. Volvo ne veut pas se lancer sans un partenaire reconnu dans la fabrication de batteries, pour ne pas risquer de gaspiller des millions d’euros (ou de couronnes suédoises) pour un projet qui ne sera pas rentable. Comme de nombreux autres constructeurs, Volvo doit faire attention à ses finances à l’approche d’une année compliquée.
En attendant, le site industriel – déjà bien avancé – a été protégé des intempéries, mais il pourrait bien ne jamais voir sortir la moindre cellule de batterie.
Deux options sont également envisagées : la vente pure et simple du bâtiment ou sa réaffectation. Jim Rowan, le patron de Volvo, ne cache pas que l’entreprise étudie toutes les possibilités. Un revers embarrassant pour le constructeur, qui doit maintenant trouver une solution à cet héritage encombrant.
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