La marque Mini se retrouve piégée entre les taxes et la perte de compétitivité. Les Mini Cooper et Mini Aceman « made in China » subissent de plein fouet les surtaxes douanières de l’UE, rendant leur prix moins attractif. En France, le couperet est encore plus violent au niveau des ventes : elles n’ont plus droit au bonus écologique, un handicap face aux rivales européennes désormais mieux positionnées.
Initialement, BMW comptait rapatrier la production à Oxford en 2026, contournant ainsi ces obstacles. Mais, selon le média allemand Automobilwoche, le 24 février 2025, le constructeur préfère jouer la prudence et gèle son projet au vu du contexte incertain. Résultat ? Mini reste coincée avec une production chinoise pénalisée qui aura forcément des conséquences sur le marché européen. Espérons que le groupe BMW ait un plan B en tête.
Relocalisera ou pas ?
BMW avait annoncé un investissement de 700 millions d’euros pour relancer la production des Mini électriques à Oxford dès 2026. L’objectif était clair : faire du site historique britannique un centre de production 100 % électrique d’ici à 2030, avec une capacité de production de l’ordre de 200 000 exemplaires par an. Mais aujourd’hui, ces ambitions pour la production des modèles 100 % électriques sont mises sur pause. La marque renonce même, pour l’instant, aux 72 millions d’euros de subventions promis par le gouvernement britannique pour soutenir cette transformation.
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Cette décision ne signifie pas un recul de la marque sur la voiture électrique en Europe. Le Mini Countryman électrique continuera d’être assemblé à Leipzig, en Allemagne. Mais pour le reste de la gamme – Cooper E, Cooper SE et Aceman – la production restera en Chine chez Great Wall Motors, partenaire industriel de BMW, comme c’est déjà le cas aujourd’hui.
Guerre commerciale, surtaxes et incertitudes en cascade
Pourquoi un tel revirement ? Plusieurs facteurs entrent en jeu. D’abord, la question des tarifs douaniers post-Brexit complique la viabilité économique d’une production locale. Les menaces de nouvelles taxes d’importation de la part des États-Unis et l’incertitude sur les relations commerciales entre l’Europe et la Chine ajoutent une couche d’instabilité.
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Ensuite, Mini ne veut prendre aucun risque inutile qui pourrait compromettre l’avenir de la marque. En 2024, la marque a vu ses ventes mondiales chuter de 17 %, un recul en partie lié aux changements de génération de modèles. Cette baisse atteint même 30 % sur le marché français. Les modèles électriques peinent à décoller en Chine, avec seulement 3 900 unités vendues, même si les prévisions restent optimistes pour les années à venir.
BMW temporise, mais le message envoyé est clair : malgré les discours sur la relocalisation, la Chine reste un avantage économique pour la production de modèles électriques. Reste à voir si cette stratégie sera payante ou si Mini devra revoir ses plans sous la pression du marché et des gouvernements. Les clients les plus fidèles de la marque anglaise pourraient bien également faire pencher la balance, s’ils se décident à bouder les modèles assemblés en Chine.
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