Renouveler un best-seller n’est pas une mince affaire, surtout quand le segment est ultra-concurrentiel. Avec son nouveau Model Y, Tesla joue gros. Il faut dire que la mouture précédente avait littéralement cartonné, puisqu’elle est devenue tout simplement la voiture la plus vendue en 2023. Titre qu’elle a conservé en 2024 au coude à coude avec la Toyota Corolla.
Cependant, le SUV électrique est enfin passé par la case restylage le 24 janvier après 5 ans de bon et loyaux services (quand d’autres modèles ne mettent que 3 ou 4 ans). Nous avions pu le découvrir en avant-première, mais il nous tardait d’en prendre le volant. Les améliorations promises par Tesla sont-elles vérifiées ? Suffisent-elles à confirmer le statut de référence ? C’est ce que vous allez découvrir.
Notre modèle à l’essai est un Model Y en version Launch Series, la fameuse série spéciale de lancement vendue 60 990 € (déjà retirée du catalogue). Nous devions avoir une version Grande Autonomie Transmission intégrale sans options, mais suite à un léger couac, ce sera donc la finition suréquipée (jantes 20 pouces, capacité de conduite autonome, badge spécifique et mode boost).
Design extérieur du Tesla Model Y (2025)
Avant de rentrer dans le vif du sujet, faisons un rapide tour du propriétaire pour ceux du fond de la classe, il en vaut le détour. Quand la plupart des restylages se limitent à de subtiles retouches au niveau des feux et des boucliers, Tesla a poussé le curseur beaucoup plus loin et c’est tant mieux.
La face avant s’inspire des Cybertruck et Cybercab avec un bandeau LED en trois parties, tandis que le capot – dénué de logo – plus plongeant rend la partie avant du SUV plus basse, ce qui favorise par ailleurs l’aérodynamisme (on y reviendra). Si l’on pouvait reprocher le look beaucoup trop banal et sans âme de l’ancienne version, le nouveau Model Y possède une vraie identité.

La poupe du SUV est encore plus réussie grâce à cette nouvelle signature lumineuse à lumière diffuse, d’une longueur d’1,60 m on le rappelle. La surface du hayon est plus épurée grâce au déport de la plaque d’immatriculation sur le bouclier, lui aussi redessiné. Enfin, le becquet davantage saillant résulte également d’un travail aérodynamique.

Pour ce qui est des dimensions, le nouveau Model Y est 4 cm plus long que le précédent, s’étalant désormais sur 4,79 m de long. La largeur d’1,98 m, comme la hauteur d’1,62 m ne bougent pas.
Design intérieur du Tesla Model Y (2025)
L’habitacle et son ergonomie
Une fois à bord, les progrès se font clairement ressentir. L’habitacle hérité de la Model 3 améliorée est un vent de modernité. Non pas que l’ancien mobilier était vieillot, mais le placage en faux bois était selon moi incohérent avec ce genre de véhicule (même si je pouvais comprendre le rapport à la planète). Par ailleurs, le volant parait nettement plus haut de gamme dorénavant. De manière générale, les assemblages font un bond en avant et la présentation est largement plus flatteuse. Les concurrents allemands sont toujours au-dessus, mais vu le prix du nouveau Model Y, c’est déjà plus justifié.

Pour complaire la rétine, l’éclairage d’ambiance personnalisable ceinturant le cockpit est du plus bel effet. Fidèle à l’ADN du constructeur américain, l’habitacle est très, voir peut-être trop épuré. C’est au goût de chacun. Tout est centralisé sur l’écran central tactile de 15,4 pouces. Même la sélection de rapports, auparavant effectué en actionnant un commodo, a été délocalisée sur l’écran. Un geste du doigt pas très intuitif et agaçant quand il s’agit de réaliser une manœuvre rapidement. Fort heureusement, contrairement à la Model 3, la commande des clignotants se fait toujours par un levier et non par des boutons disposés l’un sur l’autre sur le volant.

Sur le sujet de l’ergonomie, je fais partie de ceux qui regrettent l’absence d’une instrumentation face à moi quand je conduis. Cela n’aurait pas été gênant si Tesla avait intégré un affichage tête haute (la projection des informations sur le pare-brise), mais ce n’est pas le cas. La vitesse étant affichée en haut à gauche de l’écran, je dois brièvement regarder à ma droite au lieu d’en bas. Une petite gymnastique à laquelle il faut s’habituer.
L’habitabilité du Model Y
Si vous êtes à la recherche d’espace à bord, ne cherchez plus, le Model Y est toujours aussi accueillant. Les assises ont été redessinées pour un meilleur confort. Elles sont ventilées et chauffantes à l’avant et chauffantes uniquement à l’arrière. Le tunnel central abrite un rangement à la profondeur littéralement longue comme le bras et les porte-gobelets sont joliment cachés par un petit tiroir. Petit bémol, la boîte à gants est relativement petite et ne peut s’ouvrir que via l’écran tactile.

Une fois installé à l’arrière, les passagers profitent d’un espace aux jambes ô combien généreux où il est possible de glisser facilement ses pieds sous les sièges de devant. Les longs trajets ne sont jamais une tare à bord du Model Y. L’assise centrale reste toujours une place d’appoint, mais elle est suffisamment bien rembourrée pour avoir un peu de confort.
La banquette motorisée rend les manipulations plus simples et donne accès à un coffre gigantesque de 2 138 litres. Avec 5 passagers, le volume s’établit à 854 litres jusqu’au plafond auquel s’ajoute d’immenses sous-coffres et des rangements latéraux profonds. Le rangement à l’avant « frunk » offre 117 litres supplémentaires.

Info-divertissement du Tesla Model Y (2025)
Petit point sur l’info-divertissement du Model Y, qui reste toujours le meilleur du marché (Google Automotive en deuxième place). L’interface est d’une fluidité implacable et les menus, bien que nombreux, s’appréhendent facilement. La navigation entre les affichages et les applications se fait de manière intuitive à l’image d’un smartphone. Toutefois, Tesla a donné la mauvaise idée aux autres constructeurs de piloter la climatisation via l’écran tactile. Encore une fois, une nouvelle habitude à avoir… Également, certains regretteront l’absence d’une compatibilité Apple CarPlay ou Android Auto.

Lors de notre journée d’essai, nous avons utilisé le GPS, mais pas le planificateur d’itinéraire. Pour le mettre à l’épreuve, il faudra attendre un test plus approfondi sur l’autonomie et la consommation. En plus de l’estimation du pourcentage de batterie qu’il restera à l’issue du trajet, le système ajoute une seconde estimation dans le cas d’un aller-retour. Pratique.
Les occupants à l’avant ne sont pas les seuls à pouvoir profiter d’un info-divertissement à la pointe puisque les passagers arrière ont maintenant droit à un écran d’une diagonale de 8 pouces logé entre les deux sièges avant. Placé peut-être un peu trop bas, il est toutefois idéal pour s’occuper grâce aux divers services de streaming audio et vidéo. On y retrouve également tous les réglages de climatisation.

Pour compléter l’arsenal technologique du nouveau Model Y, notre version haut de gamme (Grande Autonomie, Transmission intégrale) embarque un système audio doté de 15 haut-parleurs et un caisson de basse à la sonorité impressionnante, quand les autres versions se contentent de 9 haut-parleurs.
Au volant du Tesla Model Y (2025)
Si Tesla ne communique pas clairement sur les spécifications techniques de ses modèles, la puissance de ce nouveau Tesla Model Y Grande Autonomie Transmission intégrale tournerait autour de 350 ch. Comme il s’agit de la série spéciale Launch Series, équipé du pack Boost habituellement en option (1 800 €), la cavalerie grimperait à 400 ch.
Parmi les nombreuses promesses de la marque sur la nouvelle mouture du SUV, il y avait celle sur un confort supérieur. Tesla n’a pas menti, le travail effectué au niveau des suspensions est remarquable et corrige en grande partie ce qui était le plus gros défaut du Model Y. On n’atteint pas les performances d’une technologie pneumatique ou pilotée, mais le nouveau Model Y se montre beaucoup plus conciliant sur les bosses avec ses passagers. Certaines aspérités restent perceptibles, notamment à l’arrière, et la fermeté est toujours là. Cependant, ce qui est légèrement rogné en confort (n’allez pas non plus croire que le SUV est tape-cul), le Model Y le récupère logiquement en dynamisme. Autre promesse, celle d’une meilleure insonorisation. Elle a aussi été tenue avec brio, puisque le silence règne en maitre à bord. Certains bruits d’air persistent tout de même à partir de 110 km/h.

Le comportement est du SUV est sain, avec des mouvements de caisse très bien contenus. Couplé à une direction réactive et consistante, le Model Y est agile dans les courbes. À noter que la direction est réglable sur trois niveaux : souple, normal et dure. Hormis pour manœuvrer en ville, le premier est à éviter pour la conduite tellement il manque de ressenti.
L’accélérateur possède lui aussi ses réglages : Confort et Standard. Sur notre version d’essai, ce dernier est remplacé par le mode Sport du pack Boost. Il offre de véritables coups de fouet quand on met pied au plancher (0 à 100 km/h en 4,8 s ou 4,3 s avec le Boost), tout en demeurant facile à doser en conduite « normale ». Le mode Confort est quant à lui très, très doux. L’accélération est carrément moins fulgurante, ce qui est presque déroutant.

Le problème Musk
Difficile aujourd’hui d’acheter une Tesla sans se poser de question politique. Si vous lisez Numerama, vous savez à quel point le patron de l’entreprise est dangereux pour les États-Unis, l’Europe et, finalement, sa propre marque. En quelques mois à la tête du DOGE, Musk a réduit à néant 10 ans de construction d’une image tournée vers le progrès et l’avenir. Aujourd’hui, pour un acheteur, s’identifier à cette marque — et donc à Musk — est difficile.
Nous estimons cependant que le Model Y est le fruit d’un travail d’ingénierie humaine et d’une équipe d’employés qui dépasse Musk : c’est ce produit que nous testons aujourd’hui, comme nous couvrons les lancements de SpaceX. Pour le moment.
La conduite à une pédale est un régal à l’utilisation tant elle est progressive. Un bon point pour les passagers, qui peuvent être surpris par cette façon de freiner en levant le pied droit uniquement grâce à la récupération. À noter qu’un mode quasiment sans freinage régénératif dit « restreint » est disponible. L’occasion de voir ce que donne le freinage traditionnel. La pédale possède une bonne consistance, sans trop de course morte, ce qui est des plus appréciable.
L’autre amélioration que Tesla mise en avant lors de la présentation officielle de son nouveau Model Y portait aussi sur le confort, cette fois-ci acoustique. Grâce à un double vitrage, le silence règne dans l’habitacle du SUV, même si quelques bruits d’air apparaissent à partir de 110 km/h.
Autopilote / aides à la conduite
Bien évidemment, nous n’avons pas pu nous empêcher de jouer avec l’Autopilot lors de notre escapade au volant du Model Y. Alors qu’on ne s’y attendait pas, nous avons remarqué que notre modèle d’essai était équipé du pack le plus complet, facturé 7 500 €. En plus des fonctionnalités de l’Autopilot standard et amélioré, la voiture peut d’elle-même s’arrêter aux Stops par exemple. La conduite totalement autonome n’étant pas disponible chez nous pour le moment, le surcoût parait toujours peu justifié.
Compris de série, l’Autopilot « Standard » regroupe donc le régulateur de vitesse adaptatif, et si l’on souhaite, le maintien dans la voie (la voiture suit la trajectoire de la route). Nous avons expérimenté un comportement étrange du système sur le nouveau Model Y. Au moment d’effectuer un dépassement, le maintien de cap s’est désactivé, et le régulateur de vitesse aussi. Ce qui n’est pas le cas sur les autres modèles de la marque. Par conséquence, le SUV se met à freiner d’un coup, ce qui pourrait surprendre les automobilistes derrière.
Également, il n’est désormais plus possible de choisir à la volée : régulateur seul ou régulateur + maintien de cap. Il faut choisir l’un ou l’autre avant de prendre la route. Étrange.

Nous avons fait part de nos remarques aux équipes de Tesla, ne donnant pas d’explications précises sur ce choix, avant d’indiquer que : « Les conducteurs recherchant l’expérience Autopilot la plus fluide et la plus avancée sont encouragés à passer au Pack Autopilot Amélioré ».
Par ailleurs, on notera l’arrivée de petits témoins lumineux rouge dans les haut-parleurs du cockpit pour signaler la présence de véhicules dans les angles morts. Ils auraient pu être mieux intégrés ou du moins plus visibles comme chez d’autres constructeurs.
Sinon, Tesla a enfin installé une caméra au niveau du pare-choc avant, rendant les manœuvres nettement plus pratiques.
Autonomie et consommation du Tesla Model Y (2025)
Notre parcours d’essai s’est voulu le plus représentatif possible, alliant des portions rapides à 110 km/h, de la départementale (80 km/h) et un peu de ville. Pas d’évolutions au niveau de la batterie, le Tesla Model Y essayé embarque toujours dans sa plus haute configuration un accumulateur NMC d’une capacité de 79 kWh. L’aérodynamique plus poussée sur cette nouvelle mouture du SUV lui permet de revendiquer 568 km d’autonomie (WLTP), soit une trentaine de plus que l’ancienne version équivalente.
Côté consommation, nous avons relevé une très belle moyenne de 16,2 kWh/100 km, contre 15,3 kWh sur le papier. Lors de dépassements et des phases d’accélérations, nous sommes montés jusqu’à 36 kWh/100 km, mais cela reste des pics redescendant très vite.

Dans la réalité, l’autonomie tournerait davantage autour des 460 km en usage mixte, et environ 400 km sur autoroute. Un rayon d’action généreux pour un SUV de ce gabarit, qui compense son architecture 400 V en retrait de ses concurrents. Le Xpeng G6 est câblé en 800 V, par exemple. Le nouveau Model Y est toujours bridé à une puissance de recharge de 250 kW. De quoi passer de 10 à 80 % de batterie en 30 minutes (ou gagner 266 km en 15 minutes). Le réseau de Superchargeurs Tesla reste également l’une des forces des modèles de la marque.
Prix et concurrence
Pour rappel, notre modèle d’essai était la série spéciale de lancement Launch Series (60 990 €), qui n’est maintenant plus disponible. Hors badges spécifiques et pack Boost, il s’agit du strict équivalent à la version Grande Autonomie, transmission intégrale vendue à partir de 52 990 €, au-dessus du seuil d’éligibilité au bonus écologique donc.
Ajoutez à cela les jantes 20 pouces Helix 2.0 à 2 100 €, la peinture gris Quicksilver à 2 600 €, ainsi que le pack d’Autopilot le plus complet à 7 500 € et vous arriverez à un prix de 65 190 €. Ça commence à faire.

La gamme du SUV démarre avec la motorisation Propulsion à 44 990 € (bonus possible). Pour profiter d’un rapport prix/prestations imbattable, il vaudrait mieux se tourner vers la version intermédiaire Grande Autonomie Propulsion à 46 990 €, elle aussi éligible au bonus.
Pour ce qui est de la concurrence, le Tesla Model Y fait notamment face aux Xpeng G6 (42 990 € et pas de bonus possible), Renault Scenic E-Tech (39 990 €) et autres Peugeot E-3008 (44 990 €).
Le verdict

Tesla Model Y (2025)
Voir la ficheOn a aimé
- Promesses d’une meilleure suspension et insonorisation tenues
- L’habitabilité exceptionnelle
- Finition en progrès
- La faible consommation
- L’info-divertissement de Tesla reste n°1
On a moins aimé
- Ergonomie perfectible (manque compteur, commodo pour les vitesses et affichage tête haute, ouverture boîte à gants)
- Amortissement un peu ferme
- Architecture 400 V qui bride la recharge à 250 kW
- Elon Musk
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