-15,43 % en 24 heures, -32,37 % en un mois et -53,71 % en trois mois… L’action Tesla est en chute libre. Si cette baisse est à relativiser au vu du contexte économique actuel aux États-Unis, où l’ensemble de la bourse est dans le rouge, aucune valeur ne subit d’aussi grosses pertes que Tesla. Sa valorisation est passée de 1 500 milliards à 845 milliards de dollars.
En cause notamment, l’implication d’Elon Musk au sein de l’administration américaine. L’action Tesla symbolise indirectement l’action de Donald Trump : la preuve, elle avait augmenté radicalement après son élection, puis subit des revers dès que quelque chose se passe mal. La baisse des ventes joue aussi : le nouvel Elon Musk fait perdre en popularité au fleuron de l’automobile électrique. Les appels au boycott sont de plus en plus nombreux et même Donald Trump, qui a annoncé qu’il allait commander une Tesla en soutien, n’y peut rien. Il est peu probable que le soutien des militants républicains, généralement anti-électriques, soit suffisant pour relancer des ventes en ralentissement dans le monde entier. La concurrence monte aussi en puissance, notamment en Chine.

Même en ayant perdu la moitié de sa valeur en trois mois, l’action Tesla reste une des mieux valorisées au monde. Le niveau actuel est équivalent au Tesla avant l’élection de Donald Trump. Le problème est que la chute pourrait continuer, alors que de plus en plus d’investisseurs voient dans l’entreprise un symbole politique, plutôt que technologique ou automobile.
Tesla est devenue une entreprise politique : les investisseurs fuient
Tesla peut-il remonter la pente ? La réponse est oui, évidemment. La bourse est connue pour ses fortes fluctuations et les futures victoires politiques de Donald Trump devraient, sauf surprise, retourner de nombreuses vestes.
Ce qui change cette fois-ci est qu’Elon Musk n’est plus qu’un simple chef d’entreprise politisé. Son appartenance à l’administration Trump, ainsi que ses propres coups d’éclat (notamment anti-Ukraine ces derniers jours), ont un impact fort sur l’entreprise. Il est difficile d’imaginer un Tesla de nouveau jugé pour ses ventes de voitures, alors que l’entreprise illustre désormais parfaitement le mouvement MAGA (Make America Great Again). En voulant tout polariser, Elon Musk a réussi à transformer son entreprise en un indice de performance de l’administration Trump.

Ces dernières semaines, de gros investisseurs semblent se préparer à une baisse encore plus nette. James Murdoch a vendu 54 776 d’actions (13 millions de dollars), Robyn Denholm (la présidente du conseil d’administration de Tesla !) a vendu l’équivalent de 76 millions de dollars d’actions et Kimbal Musk, le frère d’Elon, vend aussi. Tout laisse penser que les « insiders » de Tesla ne s’attendent pas à une remontada de l’entreprise. En effet, ces trois personnes font partie du conseil d’administration de l’entreprise.
Le conseil d’administration de Tesla peut-il se séparer d’Elon Musk ?
Dans l’histoire de la Silicon Valley, plusieurs trahisons ont déjà eu lieu. La plus connue d’entre elles est celle d’Apple contre Steve Jobs qui, sous la présidence de John Sculley, avait décidé de virer le cofondateur d’Apple. Elon Musk a lui-même vécu un épisode similaire, chez PayPal. Cette trahison est restée en travers de sa gorge, d’où sa volonté de contrôler toutes les entreprises qu’il crée.
Remplacer Elon Musk chez Tesla ne serait pas facile. Le conseil d’administration peut organiser un vote pour démettre Elon Musk de ses fonctions, mais Elon Musk s’est assuré de composer un conseil qui lui est fidèle. Un grand nombre d’investisseurs ne sont là que par admiration du milliardaire, qu’il voit comme le plus grand génie des temps modernes. Il est difficile d’imaginer les huit membres du conseil d’administration de Tesla trahir Elon Musk (d’autant plus qu’Elon et son frère occupent déjà deux sièges).

Elon Musk peut-il partir de lui-même pour sauver Tesla ? C’est en tout cas le scénario le plus plausible. Elon Musk reconnaît de lui-même que ses responsabilités gouvernementales l’empêchent de gérer correctement ses entreprises. S’il n’imagine pas aujourd’hui quitter le gouvernement, alors peut-être qu’il aura la sagesse de se retirer du poste de dirigeant exécutif, pour ne pas pénaliser ses propriétés.
Qui pour remplacer Elon Musk en cas de départ ? Tom Zhu, le numéro 2 de Tesla, pourrait être un parfait successeur (on dit souvent qu’il est le vrai dirigeant de l’entreprise). Seul Elon Musk peut décider de son sort.
Autre hypothèse pour Elon Musk : mettre fin à sa mission au DOGE, pour ne plus être un membre actif de l’administration Trump. Le problème est que le milliardaire croit profondément qu’une refonte d’un système politique est nécessaire et qu’il ne compte pas s’arrêter là.
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