Toyota multiplie les annonces électriques : on a décrypté ce qui se cache derrière

Comme à son habitude lorsqu’il s’agit de véhicules électriques, le groupe Toyota fait des annonces groupées. Le procédé donne l’impression que Toyota se réveille enfin de sa torpeur en matière de voitures électriques, mais attention aux apparences. Il y a finalement assez peu de nouvelles croustillantes à se mettre sous la dent. Alors, que faut-il retenir des annonces du groupe le 12 mars 2025 ?

Les présentations se sont concentrées sur le renouvellement du bZ4X, l’Urban Cruiser, la nouveauté C-HR+ et le concept d’un engin de mobilité nommé FT-Me. Chez Lexus, c’est le RZ qui passe par la case mise à jour. Néanmoins, les informations les plus intéressantes se cachent peut-être dans ce qui n’a pas ou a peu été mis en avant lors de cette présentation.

Toyota change sa stratégie de nommage de ses voitures électriques

Au lancement du bZ4X en 2022, tous les modèles électriques de Toyota devaient être déclinés à cette sauce : bZ signifiant « Beyond Zero ». Un modèle spécifique au marché chinois, le bZ3, a bien été lancé, mais en Europe, le SUV bZ4X devrait finalement être le seul à porter un nom digne d’un code Captcha.

En décembre 2024, Toyota avait déjà initié le mouvement en officialisant le lancement de l’Urban Cruiser 100 % électrique. Et le 12 mars, Toyota a dévoilé le C-HR+ qui reprend également le nom d’un modèle bien connu et apprécié dans la gamme du constructeur japonais.

Même si cela ne différencie plus autant les électriques des modèles hybrides, le choix de l’entreprise paraît judicieux.

Aucune production en Europe, et c’est un problème…

Alors que Toyota est l’un des plus grands producteurs automobiles en France, avec l’usine d’Onnaing (dans le Nord) de laquelle sortent les Yaris et Yaris Cross, cette usine n’accueillera pas la production de véhicules électriques. En réalité, aucun véhicule électrique ne sera produit en Europe.

Cela peut sembler anecdotique, mais en France, cette production européenne est cruciale pour obtenir un précieux sésame : le bonus écologique. Sans cette précieuse aide à l’achat, les constructeurs partent déjà avec un handicap avant même de commencer à vendre leur modèle en France. Cela pénalisera aussi les ventes pour les flottes d’entreprises.

L’Urban Cruiser, qui sera la voiture électrique la moins chère de la gamme, sera produite en Inde, sur les lignes d’assemblage de son cousin Suzuki eVitara. Il est peu probable que le modèle puisse obtenir le bonus, car l’Inde est autant sanctionnée que la Chine dans le calcul du score environnemental. Le bZ4X devrait continuer à être assemblé au Japon. Toyota n’a pas précisé ce qu’il en sera pour le C-HR+, mais ce sera probablement la même chose.

Jusqu’à présent, cette production japonaise de bZ4X n’a pas gêné les ventes européennes du modèle, particulièrement plébiscité en Europe du Nord. Il s’en est vendu 23 646 exemplaires (+41 %) selon les données Jato. En revanche, en France, le modèle est boudé, malgré un prix abaissé à 34 900 €. Il arrive en 40^e position du classement des immatriculations de voitures électriques de 2024 avec 1 316 unités, dont 28 % étaient destinées aux flottes Toyota pour les Jeux olympiques de Paris.

Pas de précipitation pour lancer ces nouveaux modèles

Le léger restylage du bZ4X arrivera à l’été 2025, mais on ne peut pas le considérer comme une nouveauté 2025. Pour cela, c’est du côté du Urban Cruiser qu’il faut se tourner. Toyota n’a communiqué qu’une ouverture des commandes fin 2025 pour la France. Son cousin Suzuki eVitara devrait arriver en concession à la rentrée 2025, la déclinaison de Toyota devrait arriver après.

Toyota a également indiqué que « le C-HR+ sera lancé dans certains pays européens à partir de fin 2025 ». Si l’on observe ce qu’il s’est passé pour bZ4X, cela signifie que les pays nordiques devraient être prioritaires sur la France. Espérons que Toyota ne fasse pas patienter les clients français pendant 9 mois, comme pour son prédécesseur.

Il n’y aura donc probablement pas grand-chose à découvrir chez Toyota en 2025. L’élargissement de la gamme électrique semble plutôt se programmer pour 2026, avec d’ailleurs 3 autres nouveautés programmées.

La marque nous a tellement habitué à ne pas tenir ses promesses (battant Tesla à son jeu favori) sur les délais ou le nombre de véhicules électriques, qu’il devient difficile de croire en celles-ci.

Et les batteries solides promises par Toyota ?

Toyota promet depuis des années d’arriver « prochainement » avec les premières batteries solides qui révolutionneront les performances des voitures électriques. La présentation du 12 mars ne fait pas exception, le communiqué de presse indique : « Plus loin dans le futur, Toyota déploiera des technologies 100 % électriques de nouvelle génération, notamment les batteries avancées. »

Ces batteries hautes performances apparaîtront peut-être en 2026, 2027 ou durant la prochaine décennie. Toyota aime prendre son temps pour développer ses technologies, un argument souvent avancé pour justifier son retard sur l’électrique. D’ailleurs, la marque considère qu’elle arrive au bon moment sur le marché avec ses nouveautés. Nous pourrons en juger rapidement en 2026.

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