Lors de la conférence surprise qu’Elon Musk a tenue dans la nuit du 20 au 21 mars, un passage du discours a particulièrement retenu notre attention. Le patron de Tesla semble minimiser complètement sa responsabilité dans la situation que vit Tesla, notamment aux États-Unis ou en Europe.
Cette prise de parole consistait à rassurer les investisseurs pour qu’ils cessent de vendre leurs actions. Si les investisseurs croient encore aux promesses intenables, la manœuvre pourrait fonctionner. Pour ceux qui espéraient une réponse aux préoccupations très concrètes sur les attaques et vandalismes contre les magasins et les propriétaires de Tesla, là-dessus, ils seront déçus : Elon Musk n’a apparemment pas compris que le problème n’est pas Tesla, mais lui-même.
Une colère populaire incomprise par Musk
Si le patron de Tesla a toujours aimé que l’on parle « gratuitement » de sa marque (en bien comme en mal) dans les médias et sur les réseaux sociaux, il est un peu plus embêté par la teneur des messages actuels. Il le dit lui-même, il ne peut pas passer devant une télé sans y voir des Tesla en feu. Il ne prend absolument pas la mesure de ce qui se passe dans le pays, comme à l’étranger.

Il précise même : « Si vous lisez les médias, vous avez l’impression que c’est l’Armageddon. » Entre deux rires, il ajoute : « Si vous n’aimez pas nos produits, vous n’avez pas besoin de les brûler. » On a un peu l’impression d’assister à un mauvais spectacle de stand-up. D’un côté, il juge cela « déraisonnable » et même « fou », mais sa manière de présenter les faits sur le ton de l’humour, entrecoupée des rires de sa part et de ses salariés, est vraiment déroutante. Il en a même rajouté une couche avec le Cybertruck résistant aux balles, ce qui peut être utile quand « les choses deviennent dangereuses dans le voisinage ». Il résiste certes aux armes, mais pas aux flammes comme les actualités l’ont hélas démontré.
Bien sûr que vandaliser des concessions et des voitures est plus que condamnable et particulièrement idiot. Mais les gens en colère qui en arrivent à cette extrémité ne le font pas (ou plutôt plus) par opposition à la voiture électrique et/ou à la marque Tesla. Ils utilisent Tesla comme symbole pour toucher et faire réagir son patron par rapport à ses prises de position politiques et ses dérapages. Ils tentent aussi de saborder sa fortune pour lui retirer tout pouvoir. Lui semble complètement passer à côté du message.
Elon Musk ne fait pas le lien entre ses actions au gouvernement, entraînant des licenciements massifs dans l’administration, et les manifestations d’hostilité contre Tesla. Tesla est avant tout une victime collatérale. Pour beaucoup, la solution est évidente : il doit quitter la direction de Tesla (ou la politique).

Elon Musk n’est pas prêt à lâcher la tête de Tesla
Le reste de la conférence souligne bien qu’Elon Musk n’a aucune intention d’abandonner Tesla. Le chef d’entreprise a encore promis des objectifs inatteignables avec un calendrier fantasque dont lui seul a le secret.
Elon Musk a sa propre cour de courtisans qui l’enferment dans une vision biaisée de son succès. Tout ce que fait l’homme est toujours magnifique, brillant, etc. Au sein de cette bulle complaisante, Elon Musk est un génie incarné dont on cire les bottes à longueur de journée pour obtenir son attention et la faveur d’un retweet. Mais hors de cette bulle, sa popularité s’effondre. Le « peuple » est en colère, et celle-ci est dirigée contre lui et non l’entreprise.
Même si les investisseurs redoutent de perdre le « gourou de Tesla » qui a tant œuvré à faire rayonner la marque, beaucoup sont bien conscients qu’il est désormais un lourd fardeau pour l’entreprise et sa survie. Cela sera-t-il suffisant pour faire bouger les choses dans les prochains mois ?
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