Véritable institution chez Audi, l’A6 avait fait le grand saut vers le 100 % électrique pour sa neuvième génération baptisée « C9 ». Alors qu’elle devait uniquement proposer ce type de motorisation, le marché automobile du moment en a décidé autrement. Résultat, la marque lance en parallèle une nouvelle version thermique.
Toujours est-il qu’Audi croit en cette variante survoltée de son modèle. Pour preuve, il estime qu’une A6 vendue sur deux sera électrique. Nous avons pu prendre son volant dans sa carrosserie break « Avant », un incontournable chez le constructeur. Et quel meilleur terrain de jeu que l’arrière-pays provençal pour la mettre à l’épreuve ? Surtout qu’il a fait super beau (non). Peu importe la météo, l’A6 nous a montré qu’on pouvait très bien vivre sans SUV. Verdict.
Design extérieur : le break est un canon de beauté
Auparavant clairsemé, les SUV ont envahi le paysage automobile, remplaçant les moins gracieux, mais ô combien pratiques, monospaces, ainsi que les breaks. Fort heureusement, certains constructeurs continuent de développer ce genre de carrosserie. C’est le cas d’Audi avec la nouvelle A6 Avant e-tron. Comment ne pas tomber sous le charme de cette élégante silhouette ? Le style général reprend l’expression des dernières nouveautés de la marque, Q6 e-tron en tête, avec un regard perçant caractérisé par ces feux de jour pixelisés et la calandre hexagonale « Singleframe » pleine.

La carrosserie break Avant prend évidemment tout son sens au niveau de la poupe de l’A6, que je trouve bien plus esthétique avec ce hayon plutôt qu’une malle comme sur la variante berline « Sportback ». L’A6 Avant paraît moins grossière, plus athlétique. Enfin, le logo illuminé juste au-dessus de la bande LED est toujours du plus bel effet. Notre modèle d’essai est équipé des rétroviseurs caméras (option à 1 750 €), pas plus flatteurs que des miroirs traditionnels, mais pas disgracieux non plus. Point positif, ils sont désormais rabattables (électriquement).

Côté dimensions, l’A6 Avant e-tron mesure 4,93 m de long pour 1,92 m de large et 1,53 m de haut. Par rapport à la Sportback, le break prend simplement 4 cm de plus en hauteur. Le break allemand revendique un Cx de 0,24 (contre 0,21 pour la berline), lui permettant de soigner un peu sa consommation.
À bord de l’A6 Avant e-tron : un arsenal technologique
En montant à bord, la première chose qui nous frappe est le nombre d’écrans dont dispose l’A6 Avant e-tron. Si la version de base en possède deux orientés vers le conducteur, la version avec laquelle nous avons roulé pendant deux jours en compte pas moins de cinq ! Une « scène digitale » comme le qualifie le constructeur, à la résolution excellente. En plus du compteur de 11,9 pouces pour le conducteur et l’écran central d’une diagonale de 14,5 pouces, le passager a droit à une troisième dalle de 10,9 pouces (finition S line minimum). Les deux derniers écrans sont ceux destinés aux rétroviseurs, intégrés juste au-dessus des poignées de portes. Le compte est bon. Ah, et il y a l’affichage tête haute à réalité augmentée, ça compte ? Celui-ci donne notamment les indications du GPS par le biais de flèches, quelques fois de manière peu claire.

Niveau ergonomie, les boutons font de la résistance chez Audi. Si certains regrettent leur déclenchement sensitif, ils ont au moins le mérite d’exister. Ils sont surtout présents au niveau de la porte côté conducteur et servent à commander les phares, le verrouillage/déverrouillage, ainsi que le réglage des rétroviseurs. Le pilotage de la climatisation se fait à l’écran, mais reste facile à appréhender. La navigation dans le système d’info-divertissement est très fluide, même si ce dernier regorge de menus et sous-menus encore trop nombreux. Autre bémol plus embêtant, la carte ne peut plus être affichée dans l’instrumentation du conducteur comme sur d’anciens modèles. Étonnant.
Une présentation intérieure en demi-teinte
Notre A6 Avant en finition S line est garnie de matériaux très flatteurs pour la rétine et agréables au toucher. Il y a du cuir ainsi que de l’Alcantara qui coure le long de la planche de bord et sur les contreportes. Le tout est très bien assemblé. Les sièges typés sport en sont habillés également et nous maintiennent bien par ailleurs. Le volant à méplats est vraiment très sympa. En revanche, dès lors que l’on se penche sur la partie basse de l’habitacle, c’est un peu plus gênant. On retrouve des plastiques durs au niveau des côtés de la console centrale et du bas des portes. Indigne du prix de la voiture.

L’habitabilité est plutôt généreuse, avec cet empattement de 2,95 m. Une fois installé à l’arrière, difficile de glisser ses pieds sous l’assise devant soi, mais l’espace aux jambes s’avère assez large pour voyager confortablement. Grâce au toit panoramique à opacité variable (option à 2 750 €), les passagers peuvent moduler la lumière à bord, tandis que l’éclairage d’ambiance de série personnalisable renforce la modernité de l’habitacle.

Le break peut engloutir 502 litres de bagages sous tablette, ce qui est très correct, et jusqu’à 1 422 litres une fois la banquette rabattue. Un coffre à l’avant de 27 litres s’ajoute au volume de rangement. Ce dernier peut s’ouvrir en effleurant le museau de la voiture. Quelques fois récalcitrant, cela peut s’avérer commode.

Au volant : de l’agilité et du confort
L’Audi A6 Avant e-tron que nous avions entre les mains était la version dite « performance ». En revanche, n’y voyez pas de consonance sportive ici, cela étant réservé au modèle sportif S6 e-tron. La déclinaison performance de l’A6 Avant e-tron est équipée d’une grosse batterie de 100 kWh, associé à un seul moteur électrique à l’arrière (propulsion) de 367 ch ou 380 ch en mode départ arrêté. Avec un 0 à 100 km/h expédié en 5,9 secondes, l’A6 e-tron performance cache bien son jeu en se montrant véloce comme il se doit, sans brutaliser ses passagers par des à-coups.

Grâce à sa carrosserie, le break a un centre de gravité plus bas que les SUV du groupe Volkswagen reposant sur la même base technique PPE et se veut ainsi plus dynamique. Et c’est vrai. Alors que les conditions de roulage étaient loin de la carte postale aux eaux azurées, l’A6 Avant offre une excellente tenue de route. Les pluies diluviennes n’ont pas pris en défaut le break qui arrive à déployer toute sa puissance au sol. Propulsion et chaussée détrempée ne font pourtant pas bon ménage habituellement. En crapahutant dans les hauteurs de l’arrière-pays provençal où les tracés sont très sinueux, l’Audi A6 affiche une agilité redoutable et une motricité sans faille. Le train avant s’inscrit dans les virages avec facilité grâce à une direction ferme et précise.
On apprécie le réglage du freinage régénératif avec les palettes au volant qui permettent de moduler celui-ci à la volée. Il est paramétrable sur trois niveaux, dont un mode roue plutôt intéressant pour profiter de l’inertie de la voiture (elle pèse 2 260 kg !) et faire tomber la consommation. L’A6 e-tron dispose également d’un quatrième mode baptisée « B » désignant la conduite à une pédale. En revanche, ce dernier s’active à l’arrêt via la commande de boite sur la console centrale. Il est très agréable à l’usage, car il n’est pas brutal.

Passons sur l’autoroute pour voir ce que vaut cette A6 dans son domaine de prédilection. Eh bien… c’est une routière digne de ce nom. On notera l’utilisation des rétroviseurs caméras encore compliquée ou du moins inhabituelle. Si celui côté passager ne pose pas tellement de soucis, celui pour le conducteur est trop proche et perturbe la dimension de profondeur. L’insonorisation est bonne, même si quelques bruits de roulements pourraient se faire plus discrets. Et, que ce soit sur de longues portions ou des routes de pays, le confort de suspension est au rendez-vous. Quelques bosses et aspérités de la route se font ressentir, mais rien de très perturbant. Pour corriger ce détail, il faudrait cocher l’option de la suspension pneumatique adaptative inclus dans un pack à 3 940 €, dont notre modèle d’essai était dénué (pour une fois).
L’autonomie et la recharge de l’A6 Avant e-tron
Finalement, la « performance » de l’A6 Avant e-tron éponyme résiderait dans son autonomie, puisqu’il s’agit du modèle qui en offre le plus dans la gamme. Audi annonce ainsi une autonomie de 713 km selon le cycle WLTP. Lors de notre essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 22,4 kWh/100 km en jouant pas mal de la pédale de droite. Avec une conduite plus douce, incluant quelques portions de voies rapides, nous sommes tombés à 20,3 kWh/100 km.

L’autonomie réelle tournerait davantage entre 450 et 490 km en utilisation mixte. Il est bon de souligner que l’arrière-pays provençal est assez vallonné, ce qui a évidemment une influence sur la consommation. Par ailleurs, notre A6 Avant e-tron chaussait des jantes de 21 pouces, moins efficientes que le diamètre inférieur disponible au catalogue.
Nous avons effectué un rapide passage en station de recharge Electra pour observer les capacités de ravitaillement de cette A6 Avant e-tron. Branché à une borne 300 kW, le break a atteint un pic de 260 kW (le maximum étant 270 kW) et est passé de 18 à 60 % en seulement 13 minutes. Sur le papier, Audi promet un temps d’attente de 21 minutes pour faire le 10 à 80 %, ce qui est donc tout à fait atteignable. Merci le 800 V.
Prix et concurrence
La finition entrée de gamme Design de l’Audi A6 Avant e-tron performance est disponible dès 77 170 €. Dans sa jolie finition S line, apportant son lot d’équipements (sièges avant réglables électriquement, écran pour passager avant, maintien dans la voie…), le break électrique est vendu à partir de 84 060 €. C’est elle qui représentera la majorité des ventes d’après Audi.

L’A6 Avant e-tron reste cependant accessible dans une version de 285 ch et dotée d’une batterie plus petite de 83 kWh (592 km WLTP), démarrant à 66 420 €.
Les breaks électriques sont assez peu répandus sur le marché. La seule vraie concurrente de l’A6 Avant e-tron est toute désignée puisqu’il s’agit de la BMW i5 Touring. On peut également noter la Volkswagen ID.7 Tourer, mais ce n’est pas le même standing.
Le verdict

Audi A6 Avant e-tron
Voir la ficheOn a aimé
- Le look de la carrosserie break
- Véritable arsenal technologique
- Tenue de route excellente
- Confort soigné même avec la suspension de base
- Recharge ultra-rapide
On a moins aimé
- Présentation intérieure indigne du segment premium en partie basse
- Difficile de glisser ses pieds sous le siège devant quand on est à l’arrière
- Rétroviseurs caméras (en option) encore inhabituels
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