Le marché des véhicules électriques a bondi de 26,1 % en février 2025, atteignant 164 000 immatriculations en Europe (y compris au Royaume-Uni, en Norvège et en Suisse). Selon les données de l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles) diffusées le 25 mars, peu de pays affichent un recul sur les voitures électriques en février 2025, par rapport à février 2024 — de quoi troubler les plus sceptiques.
Cette progression s’inscrit pourtant dans un contexte global où les immatriculations de voitures neuves ont baissé de 3 % par rapport à 2024. L’électrique reprend des couleurs avec de grands gagnants, comme Volkswagen ou Renault, mais aussi des perdants comme Tesla ou MG, d’après les statistiques Jato.
Le groupe Volkswagen survole le marché
Avec 19 565 immatriculations, la marque Volkswagen prend la tête du classement du marché des voitures électriques en Europe, devant Tesla en seconde place. Les immatriculations de la marque ont fait un bond spectaculaire de +180 %, alors qu’à la même période en 2024, Volkswagen était en chute libre. Il fallait aller chercher les modèles autour de la 15e place du classement.
Depuis, la marque a revu les motorisations et surtout le positionnement tarifaire de ses modèles. Volkswagen classe désormais 3 modèles dans le top 10 : ID.4, ID.7 et ID.3, tous affichant des croissances à trois chiffres.
Les autres marques du groupe affichent aussi de fortes progressions en février : Audi +70 %, Skoda +63 %, Cupra +179 % et Porsche +459 %. Au total, près de 45 000 voitures électriques ont été immatriculées par le groupe en février 2025.
Après un gros passage à vide, cette tendance à la hausse sur l’électrique est encourageante. Cela ne suffira pas pour enrayer la crise et les licenciements au sein du groupe, mais c’est un signal positif. Cependant, une telle évolution des chiffres en à peine quelques mois interroge un peu. Les marques de Volkswagen n’ont-elles pas fait de la rétention de modèles électriques jusqu’en 2025, afin d’aider à atteindre les objectifs CAFE de l’année ? Ce n’est pas à exclure totalement.
Tesla en chute libre
La baisse des immatriculations de Tesla est naturelle dans le contexte de renouvellement de son best-seller. Il est toujours trop tôt pour tirer des conclusions sur un éventuel boycott de la marque. Avec 15 737 immatriculations, la marque recule quand même de 44 %.
Son best-seller, le Model Y, reste en tête du classement européen, essentiellement grâce aux ventes de l’ancienne génération toujours en stock (et remisées). Mais, avec 8 790 unités, il chute de 56 %. La Model 3 suit avec 6 834 immatriculations (-14 %). Ce modèle enchaîne les baisses successives. Tout cela n’est pas une bonne nouvelle pour Tesla, dont les ventes reposent principalement sur ces deux modèles.
Résultat : Tesla est relégué à la deuxième place des marques électriques en Europe. Un passage à vide qui pourrait se prolonger pendant encore un à deux mois.
Renault dépasse Peugeot grâce à la R5
Petite révolution dans la guerre entre marques françaises : Renault devance Peugeot en février. La marque au losange totalise 9 387 immatriculations (+96 %) et place directement la nouvelle Renault 5 en quatrième position des modèles les plus vendus avec 5 659 unités. Un lancement prometteur, qui pourrait redistribuer les cartes sur le marché européen.
Peugeot se maintient, avec +1% des immatriculations de ses électriques, malgré la multiplication des modèles depuis 2024. En revanche, Citroën bondit de 190 %, mais les chiffres de l’an dernier étaient faibles.
Un marché de l’électrique qui se réinvente
Si Volkswagen triomphe et Renault s’offre une belle percée, d’autres constructeurs ont enregistré de sacrées progressions. Mini explose avec une hausse de 804 % sur l’électrique : un peu surprenant, mais certainement porté par l’Aceman et le renouveau de la Mini Cooper. Xpeng, Cupra et Citroën doublent leurs volumes, et Porsche bondit de 459 % grâce au Macan électrique. Même BYD est en hausse de 94 %.
À l’inverse, MG s’effondre (-67 %). Il faut dire que son catalogue s’est réduit à cause de la non-conformité à la norme GSR2 de trois de ses modèles électriques. Fiat recule de 47 % : en attendant la Grande Panda, les Fiat 500e et 600e peinent à maintenir la demande. Volvo baisse aussi de 30 % en février, alors que l’EX30 dominait le classement ces derniers mois. C’est probablement un simple passage à vide.
Les mois à venir seront intéressants à bien des égards. Certains constructeurs profitent actuellement de l’incertitude autour de Tesla pour récupérer des clients, de quoi rebattre légèrement les cartes.
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