Les récentes déclarations canadiennes sur Tesla ont trouvé un écho outre-Manche. Le 25 mars, la ministre des Transports du Canada (Chrystia Freeland) a déclaré que les véhicules Tesla pourraient être exclus des futurs programmes d’aides à l’achat de véhicules électriques. Cette annonce fait suite à des manœuvres suspectes de Tesla concernant un programme d’aides canadien, mais surtout en représailles aux surtaxes américaines sur le Canada.
Cette idée pourrait bien inspirer d’autres pays : c’est déjà le cas pour le Royaume-Uni d’après les propos recueilli par The Guardian. Le pays cherche des moyens de pression pour amener le gouvernement de Trump à revoir sa position sur la guerre commerciale lancée à l’encontre de l’industrie automobile étrangère, notamment pour les véhicules anglais.
Un moyen de pression contre l’alliance Trump/Musk
La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, négocie actuellement avec les États-Unis pour tenter d’exempter les automobiles britanniques des nouveaux tarifs douaniers. Les autorités anglaises considèrent que la balance commerciale entre le Royaume-Uni et les États-Unis est équilibrée, et que le pays ne mérite pas de subir les mêmes sanctions que les autres pays visés par les surtaxes douanières.

La production automobile au Royaume-Uni a déjà du plomb dans l’aile. La sanction américaine pourrait avoir un impact catastrophique sur certains constructeurs anglais et l’emploi. C’est ce que veut à tout pris éviter la ministre des Finances. Si l’administration Trump persiste dans sa guerre commerciale, Londres envisage des représailles, ou du moins des moyens de pression. L’un d’eux concerne les constructeurs américains au sens large, mais plus spécifiquement Tesla.
C’est dans ce contexte que la ministre des Finances, Rachel Reeves, a indiqué que le pays pourrait revoir sa politique en faveur des véhicules zéro émission (ZEV), partant du constat que « une partie de cet argent va à Tesla, et nous cherchons comment nous pouvons mieux soutenir l’industrie automobile au Royaume-Uni. »
Est-ce vraiment une sanction pour Tesla et ses clients ?
Le Royaume-Uni n’a plus l’équivalent d’une aide à l’achat comme la France (bonus écologique) ou le Canada. Ce programme a pris fin en 2022. Il ne s’agit donc pas de couper une subvention destinée aux acheteurs de voitures électriques Tesla. Précisons que deux modèles de la marque (Model Y et Model 3) ont été les véhicules électriques les plus vendus dans le pays en 2024 et que le Royaume-Uni est l’un des rares pays où la demande pour Tesla reste stable.

Par contre, le Royaume-Uni a mis en place un équivalent à la réglementation CAFE à l’échelle de son pays. Les constructeurs doivent vendre une certaine part de véhicules électriques et électrifiés sinon ils auront à payer de lourdes amendes. Les mauvais élèves ont, comme pour la réglementation CAFE, la possibilité d’acheter des crédits aux élèves qui excellent en la matière, comme Tesla. Voilà comment Tesla profite de la politique de développement des VE du pays. C’est donc sur les règles de fonctionnement de ces crédits que le gouvernement britannique cherche à agir pour éviter que Tesla en tire des bénéfices.
Cela n’aura donc pas forcément d’impact pour les clients de la marque, mais cela pourrait supprimer une source de revenu (non négligeable) pour l’entreprise d’Elon Musk.
Cela pourrait-il inspirer la France ?
Lorsqu’il s’agit de faire des économies sur les aides attribuées à l’achat des voitures électriques, la France est souvent très prolifique. Néanmoins, il est peu probable que l’on arrive à une sanction ciblée contre Tesla : difficile de contourner les textes existants pour sanctionner spécifiquement l’entreprise d’Elon Musk.
Cependant, c’est déjà partiellement le cas puisque les Tesla Model 3, fabriquées en Chine, ne peuvent plus bénéficier de subventions publiques depuis l’application de l’éco-score. Seuls les modèles fabriqués en Allemagne (Tesla Model Y) peuvent encore avoir accès aux aides à l’achat.
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