EV Clinic est un réparateur indépendant croate spécialisé dans les voitures électriques et hybrides. Connu pour ses publications sans filtre, l’atelier partage régulièrement ses retours de terrain sur les pannes récurrentes des véhicules qui lui sont confiés. Si ses déclarations font parfois polémique, elles n’en restent pas moins basées sur des cas concrets observés en atelier. Leur dernier signalement concerne la Renault Zoé, l’un des véhicules électriques les plus populaires d’Europe jusqu’en 2024.
Dans un long tweet publié le 28 mars 2025, EV Clinic indique recevoir chaque mois plus d’une dizaine de Zoé avec des problèmes de charge, un phénomène suffisamment récurrent. Cette défaillance peut non seulement empêcher la voiture de se charger, mais aussi endommager, voire détruire, la borne de recharge et les autres véhicules branchés à proximité. L’entreprise explique l’origine du problème et comment limiter au mieux le risque de cette panne.
Des composants de la Renault Zoé qui surchauffent
Trois composants sont principalement en cause, et la panne peut concerner l’un ou plusieurs d’entre eux. Si l’un de ces éléments est endommagé, la voiture peut refuser de charger. Le plus inquiétant, c’est qu’une panne de ce type peut aller jusqu’à provoquer un court-circuit violent de la voiture vers la borne de recharge, voire vers d’autres véhicules branchés dans la même station sur un rayon de 20 mètres, selon les observations d’EV Clinic.

Le principal problème concerne la gestion de la chaleur. Lorsqu’une Renault Zoé se recharge, son chargeur embarqué doit convertir le courant alternatif de la borne en courant continu pour alimenter la batterie. Cette transformation génère énormément de chaleur, qui doit être évacuée pour éviter la surchauffe. Or, dans la Zoé, un composant clé – un transistor de puissance, appelé IGBT – est refroidi en étant simplement collé à un boîtier en aluminium. Ce dernier est censé dissiper la chaleur, mais avec une puissance de 22 kW concentrée sur une surface minuscule (13 x 7 cm), le refroidissement est insuffisant. Résultat : la température grimpe trop haut et, à force, le système de charge tombe en panne.
Autre point critique : le filtre EMI, qui protège les circuits électriques des perturbations. L’atelier croate a constaté qu’une résistance de précharge, enfermée dans de la résine époxy, pouvait fondre sous l’effet de la chaleur, rendant le filtre irréparable.
S’il n’existe pas de solution pour se prémunir complètement de la panne d’un de ces composants, EV Clinic recommande de veiller à ce que la climatisation soit remplie et fonctionne correctement. Un défaut de la climatisation peut précipiter les problèmes de surchauffe.
Le coût de la réparation s’envole en concession
Les propriétaires de Zoé confrontés à cette panne se retrouvent souvent face à une facture salée dans le réseau Renault. Un remplacement complet du système de charge peut atteindre 8 000 € hors taxes, rien que pour les pièces détachées. Les prix des composants d’origine sont dissuasifs et leur approvisionnement très compliqué. C’est ce qu’EV Clinic reproche à Renault, mais la marque n’est pas la seule concernée : les Smart EQ seraient aussi touchées.
EV Clinic indique que leur solution de réparation oscille entre 1 400 et 2 800 €, soit bien en dessous des prix pratiqués par les réseaux officiels.

Il faut avancer sur la réparabilité des véhicules électriques
Si ce constat peut sembler sévère, l’objectif d’EV Clinic n’est pas de discréditer la Renault Zoé, mais plutôt d’alerter sur la nécessité d’une meilleure réparabilité des véhicules électriques. C’était déjà le cas lorsque l’entreprise de réparation croate avait fustigé le groupe Stellantis pour ses mauvais choix de composants et sa politique obscure de réparation (hors réseau officiel).
Ce type de panne met en évidence les limites des conceptions actuelles et l’impact des coûts de réparation sur la durabilité des voitures. Il met aussi en lumière la tendance des constructeurs à remplacer et facturer un système entier, plutôt que de proposer des réparations ciblées. Une approche qui surprend les constructeurs chinois en Europe, alors qu’en Chine, chaque composant peut être réparé individuellement.
Les constructeurs doivent intégrer ces problématiques dès la conception afin de garantir un entretien plus accessible et éviter que des véhicules encore fonctionnels ne soient prématurément mis au rebut à cause de coûts de réparation prohibitifs.
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