L’Inde est confrontée à des épisodes de pollution atmosphérique sans équivalent, plongeant certaines villes dans des smogs irrespirables pendant plusieurs jours. La capitale New Delhi est considérée comme l’une des plus polluées au monde, mais peut-être plus pour longtemps. Les autorités sont en train de prendre des mesures drastiques pour limiter la pollution causée par le transport routier (ainsi que les centrales au charbon et l’agriculture). Le média indien The Economic Times a fait un point le 2 avril 2025 sur les discussions en cours.
Tout cela a déjà commencé par un blocage du ravitaillement en carburant des véhicules thermiques de plus de 15 ans en mars 2025, et va se poursuivre avec de plus en plus de restrictions sur les véhicules autorisés à rouler. Le plan d’attaque de Delhi ne serait-il pas beaucoup plus ambitieux que celui de l’Europe en la matière ?
Un blocage des véhicules thermiques de plus de 15 ans en Inde
Une première étape, entrée en application dès le mois de mars 2025, aurait déjà créé une levée de bouclier si elle avait été proposée en Europe. Il n’est plus possible aux véhicules essence de plus de 15 ans de remplir leur réservoir, et c’est aussi le cas pour les véhicules diesel (y compris camions) de plus de 10 ans. Le ministre de l’Environnement de Delhi a ainsi commenté : « Nous installons des gadgets dans les pompes à essence qui identifieront les véhicules de plus de 15 ans, et aucun carburant ne leur sera fourni. »
Il convient de préciser que ces véhicules sont déjà interdits de circulation dans Delhi et la région autour de la capitale nationale. Mais, certains véhicules passaient outre l’interdiction, ce qui force le gouvernement de la région à bloquer le ravitaillement de ces véhicules en carburant et à intensifier les contrôles.

Bus, utilitaires et taxis vont devoir faire une transition rapide
Le ministre a également annoncé que Delhi retirerait 90 % de ses bus au gaz naturel comprimé (GNC) d’ici à la fin de l’année et les remplacerait par des bus électriques (environ 900 bus). D’ici fin 2025, tous les bus de la capitale seront à zéro émission.
L’interdiction pourrait intervenir entre 2026 et 2027 pour les véhicules à trois roues et les véhicules légers de transport de marchandises (tuk-tuks commerciaux et triporteurs de livraison).
Les taxis pourraient bénéficier d’un délai supplémentaire par rapport aux utilitaires pour passer aux véhicules propres, mais ils n’y échapperont pas bien longtemps.
Une échéance pour 2030 ou 2035 pour les particuliers
Le gouvernement central envisage l’abandon progressif des immatriculations de véhicules neufs à moteur à combustion fonctionnant au diesel ou à l’essence. Néanmoins, la direction vers des modèles électriques n’est pas l’unique voie envisagée pour autant. Les autorités restent ouvertes à plusieurs types de motorisation : électrique, hydrogène, GNC ou hybride… Il s’agit plutôt d’une bascule vers des motorisations « plus propres », et c’est en ce point que l’Inde se démarque pour l’instant du projet européen.
Cependant, les autorités de Delhi ont compris que pour orienter le choix des particuliers vers l’électrique, il y avait un mécanisme efficace : la subvention à l’achat. Les aides gouvernementales ne fonctionnent que pour des modèles électriques. D’autres règles spécifiques au pays poussent aussi insidieusement vers ce choix.
Pour autant, le bannissement des modèles thermiques est en bonne voie pour intervenir dès 2030, ou au plus tard en 2035, dans la capitale indienne. Un délai de mise en place qui reste impressionnant. La région de Delhi comptait 89 millions d’habitants en 2021, soit un nombre d’habitants dans cette seule région supérieur à la population française. Si un tel changement de politique à cette échelle est possible dans des délais beaucoup plus courts que ceux souhaités en France, il est possible de se demander pourquoi l’objectif est souvent présenté comme impossible chez nous.
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