On entend beaucoup parler de la norme WLTP avec les voitures électriques, mais à quoi correspond-elle ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur le protocole qui définit l’autonomie théorique de votre voiture.

La démocratisation de la voiture électrique a apporté son lot de nouveaux termes, jargons techniques et autres unités auxquels les automobilistes n’étaient pas forcément habitués. C’est le cas par exemple de la norme WLTP, présente depuis plusieurs années déjà, mais qui se remarque d’autant plus avec l’électrification du parc automobile.

Et pour cause, elle est directement liée à l’une des caractéristiques les plus cruciales quand on achète une voiture électrique : l’autonomie. Cette dernière doit passer par la case homologation, qui se fait par le fameux protocole WLTP. Définition.

La norme WLTP, c’est quoi ?

L’acronyme WLTP signifie Worldwide Harmonized Light Vehicle Test Procedure, ou « Procédure de test harmonisé mondial pour les véhicules légers » en français. Il s’agit d’un protocole utilisé pour mesurer la consommation d’énergie et l’autonomie dans les cas de véhicules à batterie. Il est obligatoire depuis 2018 pour toutes les voitures commercialisées en Europe.

Pourquoi la norme WLTP a remplacé la norme NEDC ?

Avant d’avoir le protocole WLTP, il en existait déjà un autre pour nécessaire à l’homologation d’un véhicule : le NEDC. En vigueur depuis les années 1990, ce dernier était fondé sur des conditions de test simplifiées et peu représentatives de la conduite réelle. Les résultats obtenus étaient souvent surestimés, notamment pour l’autonomie des véhicules électriques.

La nouvelle Zoé // Source : Renault
La Renault Zoé utilisait le protocole NEDC à sa sortie en 2013 puis a basculé au WLTP en 2018 // Source : Renault

Afin d’apporter des résultats plus proches de la réalité, le cycle WLTP a été introduit progressivement à partir de 2017, puis rendu obligatoire dès 2018 pour corriger ces limites. Il impose ainsi des tests plus dynamiques prenant en compte des vitesses moyennes et maximales plus élevées, ainsi que des phases d’accélération et de freinage plus variées.

Comment fonctionne la norme WLTP ?

Comme évoqué en préambule, le cycle d’homologation WLTP intègre plusieurs phases de conduites afin de mieux correspondre aux différentes situations de roulage. Ces phases incluent des arrêts fréquents, des accélérations ainsi que des freinages, donnant ainsi lieu au fameux « cycle mixte » (52 % urbain et 48 % extra-urbain).

À noter que celui-ci est théorique, ce qui signifie qu’il n’est effectué qu’en laboratoire, sur des bancs d’essai roulants et non pas sur une vraie route.

Par ailleurs, la norme WLTP prend désormais en compte les équipements optionnels qui peuvent avoir un impact significatif sur la consommation énergétique, et donc sur l’autonomie. C’est pourquoi il n’est pas rare de voir certains modèles commercialisés avec une fourchette d’autonomie.

Les phases de conduite du cycle WLTP

Dans le cycle WLTP, chaque voiture passe donc sur le banc pendant 30 minutes et parcourt une distance théorique de 23,5 km à une vitesse moyenne de 47 km/h, contre 20 minutes et 11 km à 34 km/h de moyenne pour l’ancienne norme NEDC. Lors du processus, la température ambiante oscille entre 14 °C et 23 °C.

Durant le test, quatre situations sont simulées avec des vitesses comme ceci :

  • Faible allure (conduite urbaine) : jusqu’à 56 km/h
  • Allure moyenne : jusqu’à 76 km/h
  • Allure haute : jusqu’à 97 km/h
  • Allure extra-haute (conduite sur autoroute) : jusqu’à 131 km/h

Les limites de la norme WLTP pour l’autonomie

Bien que la norme WLTP offre une estimation plus réaliste de l’autonomie des voitures électriques par rapport à l’ancienne NEDC, elle reste une simulation très théorique qui ne reflète pas les conditions de conduite réelles.

Pourquoi l’autonomie WLTP des voitures électriques est différente de la réalité ?

Le cycle WLTP a certes été conçu pour refléter un roulage dit « mixte », il ne simule cependant pas de conditions météorologiques spéciales comme la pluie, la neige ou du vent fort, ainsi que les équipements de confort comme le chauffage et les sièges chauffants. Ces aléas ont tous plus ou moins d’impact sur la consommation d’une voiture électrique, et donc sur son autonomie.

Tesla Model 3  // Source : Tesla
Le cycle WLTP n’inclut pas les facteurs météorologiques comme la pluie // Source : Tesla

Les différents types de revêtements routiers ou encore le relief pouvant également avoir une influence sur l’autonomie ne sont pas non plus inclus dans le protocole d’homologation. Enfin, il y a tout simplement la façon de conduire propre à chacun qui va jouer un rôle dans la différence entre autonomie théorique et autonomie réelle.

Quelles différences entre le cycle WLTP, EPA et CLTC ?

Quand bien même le terme « mondial » fasse partie de l’acronyme WLTP, tout le monde n’utilise pas ce cycle d’homologation. Les deux autres gros marchés de la voiture électrique que sont les États-Unis et la Chine possèdent un protocole différent : l’EPA (Environmental Protection Agency) et le CLTC (China Light-Duty Vehicle Test Cycle).

Le cycle EPA est adapté aux routes américaines, privilégiant les grands axes autoroutiers, tandis que la norme CLTC favorise les arrêts fréquents et les basses vitesses pour refléter les embouteillages urbains chinois.

Le GMC Sierra EV Denali // Source : GMC
Le GMC Sierra EV Denali offre 740 km d’autonomie sur le cycle américain EPA, plus restrictif que le WLTP // Source : GMC

De manière générale, les données WLTP sont environ 11 % plus élevés que celles de l’EPA notamment en raison d’une vitesse moyenne légèrement plus élevée pour ce dernier (48 km/h). Les résultats de la norme CLTC sont encore plus optimistes que le WLTP (environ 20 %), à cause de la vitesse moyenne plus basse (29 km/h) et de son accent sur les arrêts fréquents.

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