À quelques jours de l’ouverture du salon de Shanghai, les autorités chinoises viennent de serrer la vis sur plusieurs aspects de la voiture moderne : mises à jour à distance (OTA), conduite autonome et désormais batteries. Le pays va mettre en place des normes strictes concernant la sécurité des futures batteries pour voitures électriques et hybrides, comme le rapporte CarNewsChina le 17 avril.
La Chine veut continuer à innover dans le secteur automobile, mais pas sans mieux contrôler ce qui est produit. L’accident mortel de la Xiaomi SU7 n’est probablement pas étranger à cette décision, qui pourrait néanmoins marquer un tournant pour la voiture électrique.
Pékin veut en finir avec les incendies de voitures électriques
La Chine vient d’adopter une nouvelle norme, baptisée GB 38031-2023 ou « exigences de sécurité pour les batteries d’alimentation des véhicules électriques », qui entrera en vigueur le 1er juillet 2026. Cette réglementation vise à empêcher catégoriquement les incendies et explosions de batteries dans les véhicules électriques.
En réalité, il s’agit d’une mise à jour d’une norme déjà existante, mais jugée trop souple avec les constructeurs. Le texte publié par le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information (MIIT) indique notamment : « Les exigences techniques ont été ajustées, passant de la fourniture d’un signal d’alarme d’événement thermique 5 minutes avant un incendie ou une explosion à l’absence d’incendie ou d’explosion. »
Fini les tests qui laissent 5 minutes pour évacuer les passagers : désormais, le feu ne doit même plus se déclencher et les éventuelles fumées ne doivent pas incommoder les passagers. Les véhicules subiront quelques tortures supplémentaires pour tester la capacité de protection du fond de la batterie après un impact, ainsi que des cycles de charge/décharge rapide et des courts-circuits pour s’assurer que la batterie est sûre.
Une exigence radicale, mais qui résume bien la volonté du gouvernement chinois de sécuriser un parc roulant composé d’un nombre croissant de véhicules à nouvelle énergie (électriques et hybrides).
Une norme qui pourrait faire bouger toute l’industrie
Cette décision va évidemment faire trembler les bureaux R&D des constructeurs et équipementiers, y compris pour les marques étrangères qui exportent en Chine. Cela va forcément représenter des dépenses supplémentaires, mais cela va dans le bon sens pour rassurer les clients. Si l’on peut éliminer le risque d’emballement thermique en cas de choc, d’accident ou lors de la recharge, ce n’est que du positif pour le développement des véhicules électriques dans l’avenir.
Le géant de la batterie CATL indique que depuis 2020 il est en mesure de proposer des batteries qui ne présentent pas de risque d’emballement thermique. Il reste néanmoins nécessaire de travailler avec les constructeurs pour que tout ceci s’intègre dans l’ensemble des véhicules.
Cette mesure pourrait également privilégier les batteries LFP et notamment celles de BYD. Le constructeur chinois se vante souvent que cette technologie de cellule n’est pas autant soumise au risque d’incendie ou d’explosion que la chimie NMC.
En revanche, cette nouvelle norme va assurément pousser d’autres fournisseurs de batteries à s’allier pour pouvoir s’adapter aux nouvelles exigences du gouvernement chinois. Il faudra également surveiller la réaction des groupes étrangers comme Panasonic ou LG face à cette annonce.
Au-delà du marché chinois, ce standard pourrait bien devenir un nouveau référentiel mondial. À l’heure où l’Europe débat encore sur les durées de garantie des batteries ou les règles de recyclage, la Chine fixe la barre sur la sécurité absolue des nouveaux véhicules et de leur batterie. Il ne serait pas inutile de prendre exemple sur la Chine.
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