« Un véritable lieu de vie » : voilà comment Renault définissait la Symbioz, une voiture autonome présentée à l’occasion du salon automobile de Francfort. Un an plus tard, à Paris, le constructeur français a prouvé qu’il misait beaucoup sur la conduite autonome avec la plateforme EZ, déclinée en trois versions et présentée comme un autre axe de développement technologique.
Lors du salon de l’automobile de Francfort, nous avons rencontré Patrick Vergelas, Head of Mobility Services chez Renault. Il nous a dessiné les contours de ce vaste projet amorcé, dès à présent, par le lancement de l’application d’autopartage en free-floating Moov’in.Paris. Le concept EZ est, en quelque sorte, le prolongement de l’offre existante : aujourd’hui, nous partageons des voitures électriques, demain, elles seront autonomes.
EZ Go, Pro et Ultimo
Patrick Vergelas a d’abord présenté les trois déclinaisons du projet EZ. Il y a d’abord l’EZ Go, sorte de mini-bus pouvant accueillir jusqu’à six personnes. Il précise : « Ce sont des véhicules pensés pour délivrer de la mobilité urbaine. On n’est pas du tout sur un champ autoroutier. L’idée, c’est d’avoir de la mobilité en ville optimisée, car on peut mettre plusieurs personnes dans la même voiture pour obtenir un trafic plus fluide. »
De son côté, EZ Pro est là « pour repenser la mobilité des marchandises un peu dans tous les domaines, aussi bien la logistique pour approvisionner les magasins que la livraison à un particulier, en passant par un côté un peu food truck. » Bien qu’autonome, ce véhicule conserve un poste de pilotage. « On a gardé un humain pour un certain nombre de fonctions sur la partie livraison de certains colis, ou bien nécessitant un humain pour être livrés, ou encore pour des manœuvres très fines du véhicule. » En sa qualité de matérialisation d’une réflexion sur le futur, l’EZ Pro nécessite un travail avec les acteurs spécialisés dans la logistique.
« EZ Ultimo est un peu l’aboutissement de toutes ses réflexions, avec une technologie plus mature, dans un horizon plus futur », poursuit Patrick Vergelas, qui décrit une expérience plus intime qui remet le plaisir automobile au centre avec ce qui pourrait s’apparenter à un voyage, façon limousine de luxe.
Il illustre : « Je fais un déplacement qui est lié à la voiture, à l’expérience, à une célébration, une visite touristique. » Renault envisagerait même des partenariats avec des entreprises comme le Club Med.
Point commun entre les trois véhicules ? Leur niveau d’autonomie : « On ne parle pas de niveau 5, car cela sous-entend que cela va partout. Nous sommes ici dans une mobilité plutôt urbaine. »
L’appréhension des utilisateurs
Renault pense être en mesure de devenir un opérateur de mobilité autonome dès 2022. D’ici là, on n’est pas sûr que les gens seront prêts, surtout avec l’accident mortel dans une voiture Uber encore tout récent. Sur ces freins à lever, Patrick Vergelas se montre optimiste. Après tout, la gamme EZ, telle qu’elle est montrée aujourd’hui, n’opèrerait que dans un périmètre, délimité et sous surveillance d’un poste de contrôle.
Et d’après les tests publics effectués à Rouen, « les gens sont rapidement rassurés quand ils voient que tout se passe bien. D’autant qu’on est sur des vitesses assez modérées. » À ses yeux, le plus gros du travail sera moins sur l’inquiétude des usagers que sur la technologie en elle-même, l’objectif étant qu’elle soit la plus sûre possible.
Pour Patrick Vergelas, la conduite autonome au sein d’un environnement urbain très demandeur en solutions de mobilité sera l’étape suivante : « C’est un nouveau champ qui s’ouvre avec une mobilité articulée autour d’une consommation de la voiture sous la forme d’un service. » Sans que l’on s’en rende compte, la transition a déjà démarré. En 2018, on n’hésite plus à louer pendant trois ans, à appeler un VTC ou à passer par de l’autopartage. Qu’importe le pilote, pourvu qu’on arrive à destination.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.