Tesla a décidé de rétropédaler sur la disponibilité de la conduite autonome. Sans crier gare, le constructeur américain a retiré l’option — payante — qui permettra(it) dans un futur incertain de bénéficier de la conduite totalement autonome. Ce choix, controversé, est assumé par Elon Musk, qui a indiqué sur Twitter, le 18 octobre 2018, que le pack créait de la confusion dans l’esprit des utilisateurs. L’Autopilote amélioré, facturé 5 300 euros au moment de la configuration, reste disponible.
La décision a du sens : aujourd’hui, en matière de conduite autonome, personne n’est en mesure de cocher une date dans un calendrier hormis quelques promesses qui se comptent en années — sans parler des réglementations à adapter. Tesla avait sans doute pris le pli un peu trop vite en vendant cette option depuis 2016, estimant que ses voitures seraient techniquement capables de rouler seules à terme.
La confusion a assez duré
Mais la « confusion » a sans doute assez duré et, désormais, Tesla ne vend plus que des fonctionnalités dont on peut profiter tout de suite. Le timing pose quand même question alors que l’Autopilote a récemment reçu des évolutions notables et que les ingénieurs travaillent sur une nouvelle puce ultra puissante (qui sera installée gratuitement dans les Tesla équipées de la version 2.0 et supérieure de l’Autopilote).
Hasard du calendrier, l’institut Thatcham Research a publié, le 18 octobre 2018, une étude qui prouve que les conducteurs — du monde entier* — interprètent mal les assistances au pilotage. Ainsi, 71 % d’entre eux pensent qu’ils peuvent acheter une voiture autonome dès aujourd’hui. Ils seraient même 11 % à s’autoriser une sieste sur voies rapides avec une aide comme le régulateur de vitesse adaptatif activée. Dans ce sondage, Tesla arrive en tête des constructeurs capables de vendre des voitures autonomes.
Pour Thatcham Research, il y a clairement un risque de confusion, alimenté par la communication des acteurs du marché. Matthew Avery, directeur de la recherche, explique : « Certains constructeurs conçoivent et perçoivent leurs voitures de manière à faire croire aux conducteurs qu’ils peuvent céder le contrôle. Les constructeurs désirent prendre de l’avance en évoquant les termes conduite autonome ou fonctionnalités semi-autonomes dans leur campagne marketing, mais cela engendre de la confusion. Un constat exacerbé par certaines technologies qui en font un peu trop pour le conducteur, qui finit par se désengager ».
Par le passé, Tesla s’est heurté à un recours collectif articulé autour de fonctionnalités de conduite semi-autonome toujours indisponibles ou arrivées en retard. Une action en justice qui avait forcé la startup à donner quelques dollars aux plaignants.
*Échantillon : 1 567 personnes vivant en Chine, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
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