2018 aura été une année compliquée pour Tesla sur le plan judiciaire. Alors que les tweets d’Elon Musk évoquant un possible retrait de la bourse ont causé beaucoup de tracas au constructeur automobile, voilà que l’entreprise américaine fait aussi face à une enquête du FBI. Ce sont d’éventuelles propagations d’informations trompeuses sur la capacité de production de la Model 3 qui intéressent la police fédérale.
L’affaire, révélée le 26 octobre par le Wall Street Journal, s’ajoute à une séquence difficile pour le groupe : plus tôt cette année, il a attiré malgré lui l’attention de la justice à cause des annonces, depuis avortées, de son fondateur. Annonces qui ont déclenché l’intervention du département de la Justice ainsi que du gendarme boursier — un accord à l’amiable a depuis été trouvé avec ce dernier.
Pour le FBI, il s’agit de déterminer si Tesla a communiqué des informations inexactes sur la production de sa voiture électrique semi-autonome, et de savoir si les investisseurs ont été dupés par des chiffres erronés ou exagérés. L’enquête porte sur des éléments fournis dès le début de l’année 2017, bien avant la présentation officielle du véhicule et le début de sa production, qui a débuté au cours de l’été.
Tesla confirme et nuance
À la presse, Tesla confirme avoir reçu une demande de communication volontaire du département de la Justice — le FBI dépendant de ce ministère — et qu’il coopère bien entendu avec les autorités. Mais l’industriel a aussi nuancé l’importance de ce dossier, en faisant remarquer que les échanges entre les deux parties ont été très limités et qu’ils sont depuis plusieurs mois à l’arrêt.
« Nous n’avons pas reçu de citation à comparaître, de demande de témoignage ou de tout autre procédure formelle, et le ministère de la Justice n’a demandé aucun autre document à ce sujet depuis des mois », déclare un porte-parole. Et d’ajouter qu’avec la Model 3, Tesla a été « transparent quant à la difficulté de la tâche », ajoutant qu’il dépendait des actions de ses fournisseurs et qu’il entrait dans un « enfer de production ».
Au fil des mois, des fuites dans la presse ont chroniqué les difficultés de Tesla à atteindre les objectifs que son patron lui avait assignés — 5 000 véhicules produits par semaine, et même 6 000 par la suite. Il a été question d’arrêts temporaires des chaînes d’assemblage , mais aussi de mobiliser des employés d’autres services pour garder la cadence et créer des structures temporaires.
L’horizon de Tesla semble toutefois se dégager. En présentant ses résultats trimestriels, il a pu être constaté que les efforts de production de la Model 3 (plus de 100 000 exemplaires seraient sortis des usines) ont payé, ce qui lui a permis de dégager des bénéfices pour la première fois depuis 2016, malgré quelques cahots et renoncements. De l’argent qui ne sera pas de trop, notamment vis-à-vis de ses fournisseurs.
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