Dans une interview à Recode, le patron de Tesla affirme que la seule solution pour que le fabricant automobile survivre est que l’intégralité de ses salariés fasse des « semaines de 100 heures ».

« Il n’y avait pas d’autre manière de fonctionner », a asséné Elon Musk au cours d’une interview exclusive accordée au site d’information Recode, publiée le 2 novembre 2018. Il venait d’affirmer que tous les employés de Tesla faisaient des « semaines de 100 heures » et fournissaient un « effort insoutenable ».

Selon lui, c’est la seule manière dont un fabricant de voitures — qui plus est, nouveau sur le marché comme l’est Tesla — peut s’imposer dans un milieu ultra compétitif : « Nous nous battons contre des entreprises automobiles extrêmement compétitrices. Elles font des bonnes voitures. Elle font ça depuis longtemps, elles sont bien enracinées. Mercedes, Audi, BMW, Lexus, etc. »

Les employés poussés à « accomplir l’impossible »

Il affirme qu’il est « absurde » que Tesla soit « encore en vie », et que si le fabricant de voitures électriques a survécu, c’est uniquement grâce à cette productivité sans limites de ses employés. Elon Musk est connu pour être un patron intransigeant, en particulier avec lui-même : il va souvent jusqu’à dormir dans ses entreprises pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés.

En mai 2017, le Guardian révélait que les ouvriers d’une usine de Tesla en Californie « tombaient comme des mouches » à cause de conditions de travail éreintantes.

Plus impressionnant encore : de nombreux employés travaillent volontairement énormément, non seulement parce que les heures supplémentaires sont mieux payées, mais aussi parce qu’ils ont le sentiment d’appartenir à « quelque chose de plus grand ». Une enquête de Business Insider en septembre 2018 avait pointé du doigt une « atmosphère de secte », de la part d’employés prêts à se dépasser pour « réussir à accomplir l’impossible » aux côtés de leur patron.

Une publicité pour Tesla Model 3 // Source : Tesla

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La culture du crunch

Ce nombre de 100 heures hebdomadaire n’est pas anodin. Il fait écho (par hasard du calendrier ?) à une autre entreprise accusée de faire trop travailler ses employés : Rockstar Games, qui a sorti récemment le mastodonte Red Dead Redemption 2.

« Certaines semaines, nous avons travaillé plus de 100 heures », avait affirmé Dan Houser, le directeur créatif de Rockstar Games. Cette phrase avait généré de nombreuses critiques sur ce qu’on appelle la culture du « crunch » et soulevé des questions sur les conditions de travail dans l’industrie du jeu vidéo, ainsi que la manière dont le nombre d’heures de travail fournies serait obligatoirement symbole de qualité.

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