Nissan avait prévenu : dès le 22 novembre, le constructeur automobile prendrait les dispositions requises pour écarter Carlos Ghosn de la direction. C’est désormais chose faite. Dans un communiqué, l’entreprise japonaise annonce que son conseil d’administration a voté à l’unanimité la révocation du chef d’entreprise déchu de ses fonctions au sein du groupe nippon.
La réunion a aussi été l’occasion pour Nissan de confirmer son intention de poursuivre son alliance avec Renault. « Le partenariat de longue date de l’Alliance avec Renault reste inchangé », déclare le conseil. Cependant, ajoute-t-il, l’objectif « est de minimiser l’impact potentiel et la confusion [que cette affaire pourrait avoir] sur la coopération quotidienne entre les partenaires de l’alliance ».
Du côté de Renault, aucune décision de la sorte n’a été prise. Cependant, constatant que son PDG est « temporairement empêché », le constructeur automobile français a annoncé le 20 novembre la nomination de Thierry Bolloré en tant que directeur général délégué, de manière à assurer la direction exécutive du groupe. Les fonctions de Carlos Ghosn sont ainsi temporairement transférées.
Renault temporise
La controverse impliquant Carlos Ghosn étant partie de Nissan, Renault n’a pour l’heure aucune raison d’adopter les mêmes mesures que son partenaire. Le groupe explique en effet ne pas disposer des mêmes éléments que son partenaire et sur lesquels celui-ci a fondé son action. Le communiqué inclut d’ailleurs qu’une demande de transmission d’informations pour en savoir plus.
Tout comme Nissan, Renault explique vouloir poursuivre l’alliance avec la partie japonaise (qui inclut aussi Mitsubishi). Le troisième membre de l’alliance a d’ailleurs déclaré le 19 novembre, jour où l’affaire a éclaté, qu’il souhaitait lui aussi déchoir Carlos Ghosn de ses responsabilités au sein de la société. Une enquête interne sur les comportements du PDG a aussi été annoncée.
Carlos Ghosn a été arrêté au Japon le 19 novembre. Détenu à Tokyo dans le cadre d’une enquête conduite par le parquet, l’intéressé est poursuivi pour des malversations autour de sa rémunération réelle. Il lui est reproché d’en avoir caché une partie et d’avoir abusé de sa position dans l’entreprise. Le 21 novembre, la justice nipponne a accepté de prolonger sa garde à vue de dix jours.
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