À une époque où les SUV sont sur les lèvres de tous les constructeurs automobiles, Mercedes croit toujours au segment des monospaces, dont sa Classe B de troisième génération est une digne représentante. Rangée derrière ce que le constructeur appelle une success-story (1,5 million de ventes dans le monde depuis la première mouture), la nouvelle version entend continuer à bâtir l’héritage d’une catégorie très prisée chez Mercedes, qui la lui rend bien en retour.
La Classe B veut également faire mentir cet a priori selon lequel un monospace ne pourrait pas être joli. Après tout, la cible — une jeune famille ici — a le droit à une voiture qu’elle n’a pas peur de sortir du garage et dans laquelle elle est fière de prendre place pour assurer ses trajets quotidiens ou exceptionnels. Au point que Mercedes emploie volontiers l’expression un brin pompeuse « pureté sensuelle » pour qualifier le design de sa Classe B.
La calandre à pois, c’est oui
On ne pourra pas reprocher à Mercedes d’avoir loupé son pari : non, la nouvelle Classe B ne manque pas de charme. Par rapport à l’ancienne mouture, les ingénieurs ont arrondi les lignes, mieux fondu les bas de caisse, retravaillé le nez de requin (emblème de la marque) et affiné les optiques. Sur les finitions plus sportives, les épaules plus affirmées se marient à merveille avec le bouclier davantage agressif. Et il apparaît difficile de ne pas succomber à la calandre à pois, d’une élégance bienvenue. Attention, néanmoins, elle n’est pas de série.
La Classe B est attirante
Ces différents éléments accouchent dès lors d’un résultat très convaincant, avec un véhicule suffisamment joli pour capter le regard, sans pour autant trahir sa promesse première. En ce sens, la Classe B reste un monospace, avec tout ce que cela implique en termes d’espace à bord pour être à l’aise. Le coffre — 455 litres — aurait peut-être gagné à être plus grand et rappelle que les familles nombreuses devront bel et bien se tourner vers une voiture plus spacieuse. Dans ses gammes, Mercedes range sa classe B dans la catégorie des compactes.
Si, extérieurement, la Classe B est attirante, l’intérieur est loin d’être en reste. Bien au contraire. Son habitacle commence par accueillir une planche de bord épurée, mettant en exergue son double écran LCD et le choix réussi des matériaux (du cuir, du plastique et du métal chromé). Conception allemande oblige, la qualité et la finition se conjuguent dans la robustesse et l’efficacité. Néanmoins, Mercedes improvise quelques fantaisies au travers des aérateurs qu’il est possible d’habiller de quelques couleurs pour miser sur une ambiance personnalisée. Dans un registre plus terre-à-terre et utile, on aime le placement des commandes de siège sur les portières — un modèle d’ergonomie.
Disponible en plusieurs versions, la Classe B s’inscrit dans une famille articulée autour d’une offre simplifiée et d’équipements de série déjà bien fournis. Dans le détail, il y a trois finitions : Style Line, Progressive Line et AMG Line.
Tout pour la boîte automatique
Mercedes réserve surtout sa Classe B à la boîte automatique, aussi bien en versions essence que diesel (motorisation encore très prisée chez le constructeur) et en attendant une déclinaison hybride/essence. Ce choix préfigure une conduite agréable, surtout en ville, associant une direction souple et une belle réserve sous la pédale (surtout en mode de conduite sport). D’autant qu’il y a des palettes pour forcer les rapports si on sent que la voiture a du mal à les enclencher elle-même.
De série, la Classe B est déjà bien équipée
Sans jamais paraître lourde à manier, la Classe B s’inscrit très bien dans les courbes et revendique un bon mix entre plaisir et performance — sans donner l’impression d’en faire trop sur l’un des critères (cela reste une voiture typée familiale). On regrettera simplement le frein trop hésitant, car loin d’être ferme, et le volant trop flottant.
Mercedes n’a aucunement oublié les aides au pilotage. De série, la Classe B est déjà bien équipée, entre l’assistant de franchissement de ligne — un peu trop — actif au point d’être dangereux (il remet trop brusquement la voiture sur les bons rails à notre goût), le freinage d’urgence assisté ou encore le limitateur de vitesse basé sur une caméra. En option (+ 1 850 euros), le monospace pourra rouler en mode semi-automatisé, façon Autopilote d’une Tesla (hélas, nous n’avons pas pu tester cette fonction…).
Sous le charme du double écran
Quand on s’installe confortablement dans la Classe B, il y a une première impression positive née du double écran, l’un derrière le volant pour remplacer les poussiéreux cadrans à aiguilles, ici numériques, l’autre pour tout ce qui touche à l’infodivertissement. Grands (7 pouces chacun), lumineux et repris de la Classe A, ils affichent une interface moderne qui donne envie d’y naviguer — ce qui n’est pas toujours le cas chez la concurrence.
D’ailleurs, il va falloir mettre un peu la main dans le cambouis pour personnaliser la voiture à l’envi. Un constat qui vaut autant pour la conduite que pour les fonctionnalités annexes ou encore le HUD en lui-même. Là encore, Mercedes coche toutes les cases : d’Android Auto à CarPlay en passant par son propre écosystème MBUX (Mercedes Benz User Experience), il y a matière à s’y perdre. Au moins la Classe B offre du choix et tout le monde y trouvera son compte après avoir installé son propre profil.
Un porte-étendard pour le futur des véhicules Mercedes
Preuve que Mercedes s’est cassé la tête pour garantir une ergonomie bien pensée, le monospace intègre plusieurs moyens d’interagir avec la voiture misant d’abord sur le tout tactile. Entre l’écran, le pavé sur la commande centrale et les deux boutons de chaque côté du volant, le conducteur ne manque pas d’opportunités de se balader dans les menus en quelques glissements de doigt (avec un temps de réponse idéal à chaque fois).
Et si jamais le cœur lui en dit, il pourra utiliser sa voix pour demander à l’assistant d’activer certaines fonctionnalités (exemple : ‘Hey Mercedes, mets NRJ’). À ce sujet, Mercedes préfère faire confiance à son propre assistant vocal — qui a encore quelques ratés, mais s’améliorera avec le temps — plutôt qu’aux ténors du marché (Google Assistant et Alexa). Un pari sur l’avenir, assurément, sachant que Mercedes promet un apprentissage des habitudes et des mises à jour à distance.
Plus original, le Classe B se dote, une fois encore en option, d’une caméra en réalité augmentée pour aider à la navigation. Concrètement, à l’approche d’une intersection, l’écran du GPS affiche les alentours avec une surcouche d’indications qui vont d’une flèche pour savoir où aller aux numéros des maisons, en passant par les noms des rues. Pertinente à faible allure, par exemple dans un rond-point, cette fonctionnalité peine à convaincre quand il faut sortir d’une voie rapide.
En outre, la technologie doit composer avec quelques défauts de jeunesse : le placement du capteur fait apparaître légèrement le haut de la planche de bord sur l’écran et a tendance à ne pas aimer le soleil. Le choix du bleu pour les flèches de signalisation n’est pas toujours très pertinent. À ces réserves s’ajoute la nécessité de repenser sa manière d’utiliser un GPS. D’aucuns préféreront sans doute afficher une carte 3D derrière le volant, puisque les nombreux paramètres mis à disposition le permettent.
Additionnées, ces technologies de pointe animent la Classe B, qui devient dès lors un porte-étendard pour le futur des véhicules Mercedes. Tant pis pour ce côté fourre-tout qui peut complexifier l’usage. La simplification, ce sera pour la prochaine fois.
La Mercedes Classe B est disponible à partir de 32 499 euros.
Le verdict
Mercedes Classe B
On a aimé
- Jolie et bien finie
- Un nid à technologies
- Conduite agréable
On a moins aimé
- Freinage qui manque de caractère
- Tech encore mal finie
- 100 % électrique, quand ?
La Mercedes Classe B tient assurément toutes ses promesses. Et prouve qu'un monospace peut être joli et se prévaloir d'une conduite suffisamment sportive pour se faire plaisir en famille, au-delà des simples trajets quotidiens et sans passer par la case SUV.
La voiture du géant allemand s'affirme surtout comme une belle vitrine de ses technologies de demain, même si elles ne convainquent pas (encore ?) toutes à l'usage -- des mises à jour seront bienvenues. Elles sont la preuve, en tout cas, que le numéro 1 du segment premium en France et dans le monde, a de la suite dans les idées.
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