Lors de l’achat d’un véhicule, il est important de prendre en compte sa consommation de carburant (ou de batterie) et ses rejets de CO2. Depuis septembre 2017, ces deux éléments sont calculés par la procédure WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedure). Elle a remplacé le NEDC (New European Driving Cycle) qui était en place depuis 1973 en Europe.
Mise en place par le Forum Mondial pour l’harmonisation des réglementations sur les véhicules (ou WP.29), la WLTP correspond à une série de tests. Elle ne sert pas qu’à calculer la consommation et les rejets d’un véhicule, mais aussi à autoriser son arrivée sur le marché. Seuls les nouveaux modèles étaient concernés jusqu’en septembre 2018, mais tous les véhicules neufs doivent maintenant être homologués en passant par la procédure. Si l’engin n’est pas aux normes, il ne quitte pas les usines et doit être adapté.
Le début d’année 2019 est une période importante pour la WLTP. Depuis le premier janvier, les constructeurs sont obligés d’afficher les valeurs obtenues par la nouvelle procédure en plus de ceux du NEDC. Avant cette date, les professionnels étaient autorisés à ne dévoiler que les résultats des anciens tests. La norme WLTP s’impose donc de plus en plus, et il est donc important de savoir à quoi elle correspond exactement.
Comment se passent les tests ?
Comme le NEDC, les tests effectués pour le cycle WLTP s’effectuent sur des bancs à rouleaux. La nouvelle procédure se veut par contre bien plus précise que la précédente, et donc plus proche des conditions de conduites réelles. Elle prend notamment en compte les options accessibles sur certains modèles, pouvant augmenter leur poids et donc modifier les performances. La durée de la simulation et la distance parcourue s’approchent également plus de l’utilisation moderne d’un véhicule, tout comme la vitesse de croisière.
Voici précisément les caractéristiques du protocole WLTP :
- Un test d’une durée de 30 minutes (NEDC : 20 minutes).
- Une distance parcourue de 23.25 km (NEDC : 11 km).
- Une vitesse moyenne de 46,5 km/h (NEDC : 34 km/h).
- Une vitesse maximum de 131 km/h (NEDC : 120 km/h).
- Des changements de vitesse adaptés au véhicule (NEDC : changements de vitesse similaire pour tout véhicule).
- 52 % de simulation de conduite urbaine et 48 % de conduite non-urbaine (NEDC : 66 % urbaine, 34 % non-urbaine).
- Mesures effectuées sous une température de 14° au démarrage, puis 23° (NEDC : entre 20° et 30° tout le long du test).
- Prise en compte du poids des options.
Le calcul de la consommation
Le calcul de la consommation du véhicule, électrique ou non, par la WLTP est similaire à celui du NEDC. Il est cependant rendu plus précis par les modifications apportées par le nouveau cycle. Les voitures utilisant un moteur à combustion simulent une conduite dans trois environnement : urbain, campagne et autoroute. Chacune de ces routes est traversée à plusieurs vitesses (différentes selon le véhicule), tandis que des appareils calculs les émissions de CO2. À partir de celle-ci, on obtient la consommation de carburant au kilomètre.
Pour ce qui est des voitures électriques, le principe est le même, mais il ne demande pas réellement de calcul. Le cycle des routes à vitesses variables se répète simplement jusqu’à ce que la batterie s’épuise. On connait ainsi son niveau de consommation et son autonomie.
Malgré les améliorations, le cycle WLTP n’est pas sans failles. Aucune phase du test ne prend en compte la conduite en côte, alors qu’elle change radicalement la consommation et l’émission de CO2. Certains éléments ne peuvent tout simplement pas être reproduits en laboratoire, comme le style de conduite. Entre les mains d’un conducteur nerveux ou calme, un même véhicule ne consomme pas le même niveau de carburant ou de batterie.
On peut noter qu’une procédure complémentaire vient s’ajouter à la WLTP pour plus de précision. Le test RDE (Real Driving Emission) se fait en condition réel et sert à compléter les calculs des rejets de CO2, et à mesurer les rejets de particules fines en général.
Quelles conséquences ?
Changer un système utilisé depuis des dizaines d’années ne se fait pas sans conséquence. La mise en place de la WLTP doit offrir une meilleure protection de l’environnement, mais elle touche aussi durement les conducteurs et les professionnels. Chez les premiers, elle peut d’abord prêter à confusion. Le double affichage NEDC/WLTP donne à chaque véhicule des normes très différentes, surtout au niveau du rejet de CO2. Selon Challenges, les émissions de CO2 « augmentent de 24 à 31 % » avec les tests WLTP. Cela dit, il est aussi réputé plus proche de la réalité.
Cette « augmentation » est importante à prendre en compte à cause du malus écologique. Il s’agit d’une taxe imposée à un conducteur si son rejet de CO2 (en gramme par kilomètre) est trop élevé. Aujourd’hui, le malus écologique est calculé avec les chiffres du NEDC, mais ce seront les résultats du WLTP qui seront utilisés à partir de 2020. Un plus grand nombre de véhicules seront donc touchés par la taxe. En France, le niveau à ne pas franchir a d’ailleurs baissé : il est passé de 120 à 117 g/km en 2019.
Chez les constructeurs aussi, les nouvelles normes peuvent causer des soucis. Créer un véhicule de A à Z en prenant en compte la nouvelle procédure est une chose, adapter un modèle en est une autre. Il suffit parfois de réduire la puissance du moteur, mais certains engins doivent être entièrement revus. Volkswagen en a notamment fait les frais : certains modèles ont dû être temporairement retirés du marché et l’arrivée de la WLTP aurait coûté 1 milliard d’euros au groupe.
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