La prise en main du e-roadster Max se fait en douceur, tant l’appareil a été créé pour être abordable pour le plus grand nombre. Léger et bas, le deux-roues très stable est un compromis intéressant pour celles et ceux qui souhaiteraient tester l’électrique, sans pour autant rechercher le top de la qualité.
Comme pour beaucoup de modèles de deux roues-électriques en circulation actuellement en France, la moto e-roadster Max est d’origine chinoise. Plus précisément : elle correspond à un « moule » de base du fabricant Zhejiang Jueshuai qui est utilisé pour produire les pièces, puis les envoyer à travers le monde, où elles seront légèrement modifiées selon les pays — une simple recherche AliExpress permet ainsi de retrouver d’autres modèles avec quasiment le même look.
Le Français EasyWatts est un des importateurs : il en a tiré la moto e-roadster Max, déclinée en deux coloris, une en blanc avec liseré chromé (que nous avons testée) et une noire avec liseré rouge. Le véhicule 100 % électrique capable d’aller jusqu’à 75km/h est vendu 4 249 euros, soit 1 800 euros de plus que la même version en équivalent 50cc (surnommée sobrement e-roadster). Comme il dépasse les 50km/h, il faudra avoir un permis A/B et les sept heures de formation requises pour le conduire en France.
Easy Watts ne permettant pas les prêts presse longue durée, nous n’avons testé le bolide qu’une journée, ce qui nous a permis d’avoir une bonne idée de ses performances, mais nous n’avons malheureusement pas pu l’essayer sur différents sols (très chaud, humide, trempé, etc) ni sous différentes conditions météorologiques.
Le look de la e-roadster Max
C’est indéniable : la e-roadster Max a un look bien particulier, qui rappellera à certains les petites motos nerveuses de leur enfance. On serait tentés de la rapprocher de l’électrique Zero DS (en bien plus petite) si elle n’était pas aussi proche du style de la Honda MSX (thermique), qui s’impose clairement comme son modèle spirituel.
De loin, c’est donc plutôt quitte ou double : si vous aimez le style, vous tomberez en amour pour le look sportif de la e-roadster, ses clignotants en forme de diamant et son liseré (plus gris que chromé). Si vous êtes plutôt « mobilité urbaine » et néo-rétro, la Super Soco TC Max vous séduira sûrement beaucoup plus.
Certaines finitions laissent toutefois vraiment à désirer pour une moto vendue plus de 4 000 euros : la petite porte du coffre à l’avant, par exemple, qui cache la prise pour charger l’appareil, est en plastique et a un peu de jeu, ce qui la fragilise lorsqu’elle est en position ouverte. Même effet pour la carrosserie, qui peine à faire oublier l’esthétique « plastique ». Ceci, ajouté à la petite taille du véhicule, fait que l’on a parfois l’impression de conduire un (joli) jouet.
Pour finir, un bouton coupe-circuit a été ajouté (en rouge) sur le côté avant droit du guidon, mais par conséquence, le bouton gris qui faisait précédemment office de coupe-circuit a été abandonné. On se retrouve donc avec un gros bouton inutile sur le guidon.
Prise en main de la e-roadster Max
L’un des avantages de ce deux-roues électriques est son confort : malgré le fait que la selle ne soit pas en matériaux « qualitatifs », on peut y rester près d’une heure sans ressentir de douleurs au niveau du dos ou du fessier, ce qui n’est pas toujours le cas sur les motos. On doit notamment ce confort à son assise : contrairement aux apparences, la e-roadster Max est très confortable, car la selle est basse (environ 70cm) et permet donc d’avoir le dos quasiment droit pour tenir le guidon du véhicule (1 mètre au plus haut) — la Super Soco, à l’inverse, invite à une position beaucoup plus penchée.
Comme sur ce genre de motos « entrée de gamme », le constructeur qui a importé l’engin y fixe le type de tableau de bord qu’il souhaite. Ici, il s’agit d’un affichage minimaliste mais clair : la vitesse à droite, le kilométrage au milieu et, à gauche, l’autonomie avec le niveau de batterie qui s’ajuste en fonction de la vitesse. Il faut s’habituer quelques minutes à cette dernière fonctionnalité, pour ne pas être trop surpris de voir la batterie perdre 3 « crans » dès que vous prenez de la vitesse hors des villes.
Vu qu’elle n’a pas de batterie amovible, la moto électrique d’EasyWatts ne change jamais de poids : comptez 58 kg pour tout l’engin, ce qui est très léger pour ce type de deux-roues.
La conduite
Officiellement équivalente à un 125cc thermique, la e-roadster Max est en fait limitée aux alentours de 73-74km/h : c’est assez pour un périphérique parisien et une portion d’autoroute limitée à 70, mais on la déconseillera quand même sur les grandes routes et pour des longs trajets (même si c’est faisable). C’est dommage, vu que l’appareil est confortable et qu’on ne voit pas le temps passer.
La grosse différence entre la e-roadster Max et les autres véhicules électriques que Numerama a l’habitude de tester réside dans le fait qu’elle n’a pas plusieurs modes de conduite. D’ordinaire, ce genre d’appareils permet de modifier l’accélération et la vitesse maximale avec deux, voire trois modes, en actionnant un bouton au niveau du guidon. Ici, la moto se régule toute seule. Cela signifie que vous ne serez pas limités en vitesse (jusqu’aux 74km/h maximum, donc), mais aussi qu’il n’y a qu’une seule manière d’accélérer au démarrage.
Un seul mode de conduite
Celle-ci est plutôt douce et permet au deux-roues de prendre de la vitesse progressivement. Mais il conviendra de faire attention pour les manœuvres, car il n’existe pas de « mode 1 » plus doux pour parfaire des créneaux ou des manœuvres ambitieuses. Heureusement, la petite largeur du véhicule (77cm) lui permet de se faufiler à peu près partout — comme toutes les motos, elle braque en revanche moins serré que la majorité des scooters.
Avec ses petites roues, on aurait pu craindre que la e-roadster Max ne supporte pas bien les dénivelés, mais sa fourche télescopique à l’avant permet d’absorber la majorité des chocs.
L’autonomie de la e-roadster Max
La e-roadster Max a un moteur 4 000 Watts, ce qui est bien, mais pas incroyable (la TC Max de Super Soco est à 5 000), avec une batterie lithium de 72V et 40 Ah. L’autonomie est en conséquence : comptez seulement 50 à 70 km maximum avec une seule recharge, et 6 heures pour une charge complète.
L’un des gros points faibles de cette moto électrique, c’est sa charge qui se fait uniquement sur prise secteur (une 220 suffit), ce qui signifie que si vous habitez en ville et que vous n’avez pas de garage ou de prise électrique à proximité, la recharge sera compliquée. Une batterie amovible aurait donné plus de flexibilité.
On attendait donc légèrement mieux du Français Easy-Watts, qui commercialise aussi le e-presto, un élégant scooter électrique capable d’aller jusqu’à 80km/h (avec une batterie amovible, en prime). Si on ne se laisse pas convaincre au niveau du look et des finitions, la e-roadster max reste toutefois très agréable à conduire — à voir combien de temps elle tient sur la longueur, pour un prix qui reste élevé.
Bonus écologique
Comme tous les deux-roues électriques, la moto e-roadster Max est éligible à des aides financières, comme nous le décrivions dans ce guide. Pensez à vous renseigner au niveau des primes proposées par votre région.
Bonus écologique de l’États français : 720 euros
Prime de Paris : non éligible
Prime Île-de-France pour les professionnels : 1 500 euros
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