Il est petit, il est léger, il est maniable : le scooter électrique Emma vient d’arriver sur le marché français en septembre 2019 par l’intermédiaire du revendeur Easy-Watts. Facile à prendre en main, il a été conçu comme un modèle « entrée de gamme » pour les utilisateurs et utilisatrices qui débutent dans les deux-roues.
Au vu de sa vitesse maximale (41km/h) et sa faible puissance, il vise un public urbain qui n’est pas pressé, mais qui cherche à gagner en qualité de vie par rapport aux transports en commun encombrés. Il suffira d’un permis B ou du BRS pour l’enfourcher.
Pour 1 599 euros (avec 100 euros de bonus écologique dans toute la France), il y a toutefois des concessions à faire, notamment au niveau des finitions et de l’utilisation quotidienne — on peut se demander comment le deux-roues va se maintenir avec le temps. Pour se faire une première idée, nous avons essayé le Emma pendant une journée. Voici notre avis.
Le look du scooter Emma
Lorsque l’on parle du look du scooter Emma, il convient de faire la part des choses entre deux éléments bien distincts : son style de loin, et son apparence, au plus près.
Le scooter électrique a été pensé comme un deux-roues très urbain, compact et rond. Si la marque vise officiellement « l e s f e m m e s », il s’agit surtout d’un appareil entrée de gamme qui séduira les clients qui recherchent le style plus que les performances, et qui ont un petit budget. Son design rappelle beaucoup la structure du premier Unu Classic qui a connu un gros succès en France en 2017-2018, et qui prépare son retour pour le printemps 2020 avec un nouveau modèle plus épuré.
Avec ses courbes arrondies, son phare avant et ses deux petits « yeux » (ses clignotants) à l’avant et à l’arrière, le Emma mise clairement sur l’esthétique « mignonne » pour séduire. Il est ultra compact, mais son plancher reste bas, ce qui évite d’avoir les jambes recroquevillées lorsque l’on conduit. Vu qu’il est petit (moins d’un mètre de haut), il est agréable pour les conducteurs et conductrices entre 1m40 et 1m80 — au-delà, ça fait un peu petit.
Comme pour la moto e-roadster Max électrique dont on vous parlait la semaine dernière, le scooter Emma n’est pas 100 % original : il s’agit d’un « moule » créé en Chine qui est ensuite importé, repris et adapté en fonction des constructeurs et des marchés. Ainsi, alors que l’on se baladait dans la boutique d’un concurrent il y a quelques jours, nous avons pu tomber sur un modèle extrêmement similaire au Emma (seul le guidon changeait), qui est, lui, vendu aux alentours de 2 000 euros.
Les finitions qui laissent à désirer
De loin, donc, le scooter Emma n’a pas à rougir des autres modèles sur le marché, et il attire l’œil à tous les coins de rue, surtout dans ses coloris rouge et vert d’eau — il existe toutefois un modèle noir pour passer un peu plus inaperçu.
De près en revanche, nous avons eu du mal à fermer les yeux sur de gros manquements au niveau des finitions de l’appareil. Encore une fois, il s’agit d’un scooter électrique à 1 500 euros et, en cela, on ne s’attendait pas à ce qu’il fasse des merveilles. Mais certains détails deviennent rapidement agaçants, comme ce cache en plastique noir à l’intérieur du coffre, qui recouvre la batterie, et qui est maintenu péniblement par deux petites languettes en métal, pas du tout pratiques à bouger. De plus, au lieu d’avoir un système qui s’ouvre facilement pour retirer la batterie, ce cache doit être enlevé en entier (vous l’aurez donc dans les mains), ce qui devient encombrant quand vous devez déjà gérer le retrait de la batterie de 10kg.
Au-delà de cette complication, on notera également que le tapis de sol n’est pas fixé à l’appareil que nous avons testé, ainsi que le tapis de l’intérieur du top-case qui recouvre les trous, volant également — Easy-Watts nous a affirmé qu’ils serait toutefois collés sur les modèles mis en vente, ce qui semble indispensable.
Le cadrant du tableau de bord, tout comme les poignets et le top-case n’échappent pas à cet effet plastique — le summum étant atteint avec le top-case, qui a hérité d’une espèce de matière « aluminium » qui a été casée sous la barre des réflecteurs rouges, et qui fait penser qu’il s’agit de feux-stop supplémentaires, alors qu’elle est purement décorative. Ce n’est pas dérangeant à l’utilisation, mais il faut en avoir conscience.
Ce qui est plus embêtant en revanche, c’est le siège « effet cuir » qui est en fait en mousse, recouverte d’une très fine couche d’un matériau synthétique imperméable : on peut craindre qu’au moins accroc, la selle soit ruinée.
Conduite et maniabilité
En termes de vitesse, vous ne vous prendrez pas pour des pilotes de F1 : à l’image du EcoNeco que vous avons testé en début d’année, le Emma plafonne à 41 km/h en ligne droite — il s’agit donc d’un équivalent plus lent qu’un 50cc. C’est assez logique pour son prix, mais à la conduite, cela oblige à rester sur le côté droit de la route, car vous vous ferez dépasser par les autres deux-roues, notamment au démarrage.
Du côté des modes de conduite, le constructeur a mis le paquet (ou bien a repris un moule déjà existant). Il y a 3 modes pour une vitesse maximale de 41 km/h, ce qui fait clairement un mode de trop. D’autant que les différences sont minimes :
- Mode 1 : Accélération douce, vitesse maximale 22 km/h ;
- Mode 2 : Accélération un tout petit peu plus vive, vitesse maximale 31 km/h ;
- Mode 3 : Accélération quasiment similaire au mode 2, vitesse maximale 41 km/h.
Si on s’est retrouvés à utiliser le Mode 1 une fois ou deux pour réaliser des créneaux ambitieux (ce qui est largement possible grâce au guidon qui n’est pas bloqué et permet de braquer très serré), on a fini par rouler en Mode 3 en permanence. Si vous avez déjà conduit un scooter électrique, vous délaisserez donc sûrement les deux premiers modes.
Si les roues sont petites (10 pouces), le scooter réussit à amortir la majorité des chocs, et son freinage est efficace. Mis bout à bout avec son accélération douce, cela en fait un scooter vraiment très rassurant, car très stable. Ce qui est encore une fois cohérent avec l’envie de toucher un public novice.
Le scooter a été construit pour pouvoir accueillir un passager à l’arrière, mais on vous conseillera de bien connaître la personne avec qui vous partagerez la selle, car on est vraiment collés-serrés. Contrairement à ce que l’on craignait, le deux-roues électriques ne perd en revanche quasiment pas de sa vitesse maximale lorsque l’on est à deux dessus — cela aurait été un vrai désagrément de tomber sous les 40km/h en ville… Même constat, seul ou en montée : le scooter se maintient.
Petit plus avec le top-case : il fournit un dossier pratique à la personne à l’arrière. Petit moins avec les reposes-pieds à l’arrière : ceux-ci ont la fâcheuse tendance à se rétracter en route quand on appuie fort dessus, ce qui est embêtant, car il est difficile de les rouvrir lorsque l’on n’est pas à l’arrêt.
Batterie et autonomie du scooter Emma
Le scooter électrique ne monte qu’à 41 km/h et c’est notamment à cause de son moteur et sa batterie : comptez 1 500 Watts pour lui et 60 volts/20 Ah (seulement) pour elle.
La batterie est amovible (les branchements sont un peu difficiles, mais on s’y fait), ce qui est toujours agréable en ville. En revanche, elle pèse 10 kg, soit à peu près le même poids que celles de scooters plus puissants comme le Super Soco ou le Niu M+ Sport. On aurait apprécié quelques kilos de moins pour un scooter qui vante son accessibilité.
L’autonomie affichée est de 70 km en mode économique, mais comme on le mentionnait plus haut, personne ne restera en mode 1 ou 2 sur toute la longueur d’un trajet. Comptez plutôt 50-55 km maximum d’autonomie, avec 6 heures de recharge pour arriver à une batterie pleine (l’avantage, c’est que le chargeur est silencieux).
Quelles aides financières pour ce scooter électrique ?
À cause de la faible puissance de son moteur, le scooter Emma ne peut pas bénéficier de certaines primes comme celle de la ville de Paris. Il aura en revanche le bonus France de 100 euros, ce qui est toujours bon à prendre. Si vous êtes professionnels, vous aurez 832 euros de prime (au lieu de 1 500 pour les plus gros moteurs).
Il faut donc prendre cet argument dans la balance à l’achat : le scooter est certes moins cher, mais il bénéficie de moins d’aides que d’autres concurrents un peu plus puissants et un peu plus chers, mais qui permettent d’obtenir jusqu’à 400 ou 500 euros d’aides.
À noter que pour tout achat, Easy-Watts offre le top-case, peint dans la couleur de la carrosserie.
Si vous voulez savoir de quelles aides financières pouvez-vous bénéficier pour l’achat de n’importe quel scooter électrique, nous avons aussi réalisé un guide sur Vroom.
Le verdict
Scooter électrique Emma
On a aimé
- Son prix
- Son look
- Sa stabilité
On a moins aimé
- Faible vitesse
- Sa qualité
- On ne sait pas combien de temps il tiendra
Pour 1 500 euros (avec aide de l'État), le scooter électrique Emma est clairement intéressant sur le papier, mais on ne sait pas grand chose sur sa qualité sur le long terme. Le manque d'attention aux finitions (notamment le système de cache de la batterie) et la vitesse limitée à 41km/h en font un scooter entrée de gamme, correct, stable, mais limité.
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