C’est peu dire que la RATP s’intéresse à l’autonomisation des véhicules pour améliorer la desserte des voyageurs. L’établissement est impliquée depuis maintenant deux ans dans des expérimentations sur des navettes capables de se déplacer sans le concours d’un conducteur — mais sous sa supervision. Ces tests commencent d’ailleurs à se concrétiser pour le public : un bus autonome en conditions réelles d’exploitation est en cours de déploiement dans le Val-de-Marne.
2020 devrait constituer à ce titre une étape importante pour la régie autonome des transports parisiens, puisqu’il est question de faire rouler à Paris « une flotte de véhicules autonomes » dans un quartier du treizième arrondissement, Paris Rive Gauche. Ces véhicules, vraisemblablement des navettes ou des bus (la RATP déclarait en 2018 vouloir en déployer aussi dans la capitale et non pas seulement en banlieue), ne rouleront pas à vide : ils pourront ramasser des voyageurs.
Relier un hôpital aux transports environnants
La RATP, qui a annoncé son projet le 5 novembre, précise qu’il s’agira de relier l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière depuis les réseaux de transport environnants déjà en place, qu’il s’agisse du métro, du train ou du bus. Il est à noter que le centre hospitalier est déjà desservi par deux stations de métro, Saint-Marcel et Chevaleret, dont une qui se trouve devant l’entrée de l’établissement. Les trajets n’ayant pas été communiqués, la RATP pourrait chercher à se raccorder à d’autres lignes de métro.
La partie conduite autonome ne sera pas directement développée par la RATP : ce volet est confié à Mobileye, une entreprise israélienne devenue en 2017 une filiale d’Intel. La société est en effet spécialisée dans la conduite déléguée à la machine. C’est elle qui a équipé les voitures de Tesla pour les aider à gagner en autonomie. Le prix déboursé par Intel pour se payer cette société — 15 milliards de dollars — donne un petit indice du niveau d’expertise que le groupe a acquis dans ce domaine.
Le travail que devra abattre la RATP sera autre : il s’agira de résoudre les questions d’intermodalité, c’est-à-dire l’emploi de plusieurs moyens de transport différents pendant un même trajet (une plateforme régionale et une application dédiée sont d’ailleurs en cours de mise au point), et de gérer les enjeux d’acceptabilité par les voyageurs. Un point qui n’est pas à négliger : monter à bord d’un véhicule qui se déplace sans conducteur a de quoi susciter quelques appréhensions bien naturelles.
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