Après le Cu-x, Super Soco ajoute un scooter plus rapide à sa gamme électrique. Le CPx est un deux-roues stable capable de monter à 90km/h, avec une très bonne autonomie. Nous l’avons testé.

Les deux-roues capables de dépasser les 50km/h se font de plus en plus nombreux sur le marché de l’électrique en France. Super Soco l’a bien compris : la demande pour des équivalents 125 est très forte. L’époque semble bien lointaine, où le BMW C Evolution était l’un des seuls à proposer, à prix fort, d’excellentes performances de vitesse.

Sur Vroom, la verticale de Numerama dédiée à la mobilité de demain, nous testons de nombreux vélos, motos, scooters et voitures électriques. Les offres de deux-roues électriques se multipliant à vue d’œil, nous essayons de couvrir un large pan du marché, des équivalents 50 aux 125. Tous nos tests sont disponibles ici et sur notre chaîne YouTube Vroom (abonnez-vous !).

Aujourd’hui les solutions à moins de 6 000 euros se multiplient. Pour 4 290 euros, le Super Soco CPx affiche un excellent rapport qualité/prix avec une seule batterie, qui reste tout aussi bon pour sa version à 5 290 euros — dotée de 70 km d’autonomie en plus.

Le deux-roues, qui est disponible en précommande et commencera à être livré en France à partir de juillet, pourrait bien rencontrer un franc succès auprès de celles et ceux qui ont un budget resserré, mais cherchent quand même de la puissance.

Pendant 48 heures, Vroom a pu tester le fameux CPx (pour City Power, à prononcer avec un gros accent anglais qui claque). Malgré quelques petits défauts, le scooter électrique a suffisamment de qualités pour devenir un incontournable de la conduite semi-urbaine.

Comme toujours, si vous voulez tester un deux-roues avant l’achat, nous vous rappelons qu’il est préférable d’appeler les concessionnaires ou magasins pour réserver un créneau et voir si l’engin vous convient et correspond à vos besoins.

Un look énervé

Oubliez les formes simples et arrondies du petit CUx, Super Soco lance un scooter au look sportif, anguleux, presque énervé. La marque a décidé de ne décliner son nouvel engin que sur les tons sombres : vous aurez le choix entre du noir… ou du gris. La carrosserie superpose des éléments brillants et mats et des renfoncements à l’avant qui lui donnent un petit air de robot Transformers.

À l’inverse de son esthétique assez piquante, les sièges sont étonnamment confortables : on ne s’y enfonce pas totalement, mais ils absorbent bien les chocs de la route.

Malgré le fait qu’il soit fin, le CPx est un vrai deux places, ce qui est rare pour des scooters électriques urbains : la ou le passager a un siège pour lui, vraiment éloigné du conducteur ou de la conductrice, et peut se tenir efficacement sur les montures du porte-bagage solide — il a été conçu pour supporter une grosse charge, pour un cube de livraison ou un gros top-case.

Au niveau du guidon et du compteur, on retrouve les caractéristiques typiques des deux-roues de Super Soco : pas de fioritures, le strict minimum au niveau des commandes, et un écran clair et simple qui affiche à la fois la vitesse, les modes, le kilométrage, et l’état de la batterie (adapté en fonction du mode avec lequel on roule). Petit bonus, il s’éclaire lorsqu’on passe sous un tunnel.

Prise en main du Super Soco CPx, le petit scooter pour les grands

En choisissant ce look très spécifique, il semble clair que Super Soco vise un public qui apprécie les objets auxquels on attribue des caractéristiques que l’on estime communément être « masculines », ce qui laisse penser que le public visé se situe plutôt du côté des hommes. La prise en main du deux-roues semble confirmer ce biais regrettable.

Premièrement, même si la selle est basse (80 cm), le guidon est placé relativement haut : comme vous pouvez le voir dans notre vidéo, lorsque l’on mesure 1m70 ou moins, on aura les mains très haut, ce qui n’est pas commun sur les scooters de petits gabarits, et force une position très droite. L’avantage, à l’inverse, c’est qu’il y a de la place pour ranger ses jambes, et on n’a pas l’impression d’avoir les genoux très haut comme sur un Niu M+.

Deuxièmement, le demi-pare-brise installé par défaut sur l’engin n’est pas pratique pour tout le monde. On comprend l’idée : ne pas installer un pare-brise géant qui aurait tendance à enfermer le conducteur dans une sorte de « bulle » et risquerait d’être vulnérable aux solides rafales de vents à l’automne. Mais ici, la protection en plastique transparent s’arrête pile au milieu du cou, et son revers renvoie le vent directement dans les yeux du conducteur ou, ici en l’occurence, la conductrice d’un mètre 70 qui aurait préféré ne pas se prendre un souffle continu dans la rétine, à chaque trajet. Notez que pour les plus grands, il n’y aura pas de souci : le vent arrivera au niveau de leur bouche ou du cou. Pour les plus petits, ils seront entièrement cachés par le pare-brise (en revanche, leurs mains seront très haut sur le guidon).

Troisièmement, les poignées de frein sont légèrement trop éloignées du guidon : des petites mains n’auront pas vraiment de mal à les attraper, mais il s’agira d’un effort et non pas d’un acte naturel — ce qui a quand même son importance dans les situations où l’on est amenée à freiner en urgence.

En résumé, si vous faites plus d’un mètre 75, aucun de ces défauts ne s’appliquera à vous — mais si votre taille est plus petite, il faudra le prendre en compte, même si ces quelques caractéristiques désagréables n’empêchent pas de rouler en sécurité.

Conduite et maniabilité

Un grand nombre de ces petits désagréments s’oublie rapidement une fois le scooter mis en marche. D’une, parce que sa prise en main est facile : on met le contact ou on clique sur le bouton de la télécommande (il est possible de conduire le scooter sans clé) et le CPx est prêt à partir. La poignée d’accélération est réactive et la décélération efficace, ce qui permet comme sur les scooters thermiques d’avoir rarement recours au freinage manuel, à part pour les urgences. Le freinage couplé est également réconfortant, notamment grâce au CBS (Combined Brake System) ; même lorsque le sol est glissant, on ne se sent pas perdre la maitrise du véhicule, ce qui peut arriver sur les deux-roues légers.

Seule limite, on regrettera la faible amplitude de braquage de l’appareil : là où des petits scooters nous ont habitués à pouvoir faire un demi-tour en une seule manœuvre, ici, le guidon est assez rapidement bloqué vers la gauche ou la droite. Il convient donc de l’avoir en tête lorsque l’on tente une manœuvre et se réserver un bon espace.

Vitesse et accélération

Le Super Soco CPx dispose de trois modes qui ont pour principal objet de limiter sa vitesse maximum :

  • Mode 1 : 45 km/h
  • Mode 2 : 65 km/h
  • Mode 3 : 90 km/h

À l’inverse de nombreux scooters électriques, on ne remarque quasiment pas de différence dans la puissance d’accélération au démarrage selon les modes, et c’est à la fois très agréable et rassurant, lorsque l’on est au milieu des autres voitures. Au cours d’autres tests de deux-roues que Vroom a réalisés, nous avons souvent souffert d’une accélération poussive au démarrage, ce qui empêchait de profiter du petit gabarit des scooters pour se faufiler partout : si vous y parvenez, vous vous retrouvez devant tout le monde au feu, mais lorsque celui-ci passe au vert, vous ralentissez tout le monde et devez rapidement vous rabattre sur la droite pour ne pas vous mettre en danger.

La vitesse maximale du CPx est clairement l’un de ses plus grands atouts : on atteint confortablement les 90km/h sur les routes qui l’autorisent, et ce vraiment rapidement, sans avoir l’impression de « pousser » le scooter. Pour un prix maximum de 5 300 euros, ça en fait l’un des équivalents 125 les moins chers du marché, avec le Rider 5000 de Go2Roues, qui, en comparaison, a moins de fonctionnalités et une autonomie plus faible.

Autonomie

Les trois modes de conduite permettent théoriquement de moduler l’autonomie du scooter : comptez, avec une seule batterie, une autonomie affichée de 70 km pour une conduite qui alterne entre « mode 2 » et « mode 3 », principalement en ville. Si vous partez sur des grandes routes et restez constamment à 90km/h, l’autonomie sera légèrement moins importante.

Il n’y a pas de secret : le nerf de la guerre sur le marché des scooters électriques, c’est leur batterie. Plus on veut aller vite et loin, plus la batterie sera lourde. Celle du CPx (lithium ion, garantie 4 ans, ce qui n’est pas courant) n’échappe pas à la règle, avec 18 kilos répartis sur la longueur d’un rectangle posé à la verticale. Si vous optez pour le modèle à 5 290 euros, vous aurez deux batteries, ce qui alourdira le scooter d’une vingtaine de kilos supplémentaires, mais vous permettra de doubler l’autonomie maximale, jusqu’à 140 km théoriques.

Lorsque les deux batteries sont branchées, le scooter va d’abord en vider une avant de passer sur l’autre ; l’objectif étant que le conducteur ou la conductrice puisse n’en retirer qu’une à la fois pour la mettre à charger. Il est donc recommandé, lorsqu’une batterie est vide, d’en profiter pour aller la recharger dès que vous en avez la possibilité et non pas de vider les deux d’un coup.

Théoriquement, il est possible de parcourir 140 km d’une traite avec le Super Soco CPx, mais cela vous demandera ensuite de retirer les deux batteries pour les recharger, ce qui constitue un énorme poids à transporter (avec 18 kg dans chaque bras, mieux vaut ne pas vivre au sixième étage sans ascenseur). De plus, un seul super-chargeur est fourni ; il faudra donc attendre que l’une soit chargée (avantage du super-chargeur : une charge en 2h30) pour brancher l’autre.

Le sérieux concurrent du Niu NGT

Sur les scooters rapides à forte autonomie, le Niu NGT domine aujourd’hui le marché : 170 km d’autonomie et une vitesse maximale de 70km/h en font un leader pour les urbains qui se déplacent fréquemment, mais n’aiment pas rester limités à 45km/h. Il est vendu 4 599 euros avec deux batteries, contrairement au Super Soco CPx qui est commercialisé 4290 € avec une batterie (70km d’autonomie) et 5290 € avec deux (140km d’autonomie).

La différence de prix s’explique par le poids des batteries (11 kg pour Niu, 18 kg pour Super Soco) et la vitesse maximale : le Super Soco est bien plus rapide et peut donc aller sans problème sur les routes départementales, tandis que le Niu NGT reste fait pour les zones urbaines.

Bonus écologique

Cet équivalent 125 a une puissance moteur de 4000W, ce qui le rend éligible à une prime intéressante de 520 euros de bonus écologique mis en place par l’État et jusqu’à 2 000 euros si vous passez par votre entreprise ou un statut autoentrepreneur.

Le verdict

Avec son look très anguleux, le Super Soco CPx n'est pas ce que l'on pourrait appeler un joli scooter urbain. Pourtant, ses nombreuses qualités (vitesse, autonomie, facilité d'utilisation, confort) vont en faire rapidement un incontournable des deux-roues électriques capables d'atteindre une vitesse de 90km/h.

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