Si Brompton, la star du vélo pliant, est passé à côté de l’électrification de son modèle phare à un prix extravagant, le vélo pliant électrique est un marché de niche dans lequel il reste des places à prendre. Et dans la vague des nouveaux arrivants, Eovolt veut s’imposer comme un incontournable. Il faudra cependant convaincre les plus réticents, d’autant que le modèle startup est rarement rassurant dans un domaine du cycle qui nécessite une certaine expertise, et dont les pratiquants se dirigent plus facilement vers des constructeurs avec de l’expérience, du savoir-faire et un SAV pérenne.
Alors, le résultat est-il au rendez-vous pour le Confort ? Éléments de réponse avec ce test.
Design et fonctionnalités
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Le Eovolt Confort est d’abord un vélo au style travaillé. Un look épuré et urbain très inspiré du BMX. Un bel objet, en somme, qui se démarque dans une catégorie de vélos souvent peu esthétiques. Avec ses 14 kg, il est assez lourd pour un pliant, mais reste très correct pour un VAE pliant. Le cadre en alliage d’aluminium est effectivement plus léger qu’un cadre en acier – et moins cher à fabriquer.
Pliable en seulement 10 secondes selon la promesse de la marque, le vélo repose sur un système d’aimants permettant de maintenir les roues ensemble et d’en faire un vélo ultra compact une fois replié. Le système Fold&Go donne la possibilité de pousser le vélo plié comme une petite valise et de faciliter les déplacements. Disponible en taille unique, la selle est réglable avec une grande amplitude et s’ajustera aux plus petites tailles comme aux plus grandes.
Il se différencie également au niveau de son électrification. Sa batterie Samsung 14 Ah est totalement intégrée dans la tige de selle. Invisible, elle permet jusqu’à environ 100 km d’autonomie et se charge en quelques heures. Pour la charger, il suffit de brancher le câble d’alimentation au connecteur situé juste au-dessous de la selle. Si vous n’avez pas de prise à disposition, il est également possible d’enlever la batterie tige de selle, reliée au vélo par une discrète prise sous le cadre pour la faire charger au bureau ou à la maison. Le moyeu intégré à la roue arrière, un Brushless (sans frottement) de 250W permet de disposer de 5 modes d’assistances électriques.
Eovolt a opté pour des freins à disque hydrauliques, plus lourds, mais recommandés sur les vélos à assistance électrique — c’était un des gros points noirs de Brompton sur sa copie. Pas de fantaisies au niveau des roues avec de gros et solides pneus moyenne gamme de 20 pouces, la taille la plus répandue sur les pliants, de la marque CST Operative, spécialisée dans le pneu de BMX. Du côté de la transmission, on retrouve un classique dérailleur Shimano 7 plateaux à l’arrière.
La startup française a fait le choix de doter son modèle de nombreux accessoires, au risque de flirter avec le superflu. Un phare avant connecté à la batterie, un feu arrière indépendant à piles, des garde-boues à l’avant et à l’arrière, une béquille, et un antivol de selle pour sécuriser la batterie qui se trouve à l’intérieur. En revanche, pas de catadioptres sur les roues, mais seulement sur les pédales, et pas de sonnette, pourtant obligatoires. Il est toutefois possible de personnaliser sa bicyclette sur-mesure et d’y ajouter d’autres accessoires compatibles comme un panier, un porte-bagage ou un sac de transport.
SUR LA ROUTE
Le premier contact avec le vélo peut être déroutant pour le novice lorsqu’il est plié. Et pourtant, la manipulation pour le déployer est d’une simplicité accablante. Une fois le vélo monté, chacune des articulations est solidement maintenue grâce à des systèmes de sécurité bloquant tout battement. En quelques mouvements, le Eovolt est prêt à l’emploi.
La prise en main se fait également très simplement. Dès les premiers mètres, les repères viennent peu à peu. On éprouve très vite un sentiment de sécurité et d’efficacité au guidon du bolide. Paradoxalement, malgré son poids, une sensation de légèreté se fait ressentir en roulant, notamment dans les montées où son petit gabarit est bien plus performant qu’il en a l’air. On pourrait néanmoins lui reprocher un petit manque de flexibilité au niveau des fourches, mais la volonté de ne pas mettre de suspension sur un vélo pliant est tout à fait compréhensible. Les épais pneus du Eovolt compensent les vibrations, notamment lors des passages pavés, bien moins rugueux qu’avec un vélo classique.
Du côté du contrôle de l’assistance, elle se fait par le biais d’un cadran pour le moins minimaliste, composé d’un écran et de seulement trois boutons : un +, un – et bouton d’alimentation. Pour le mettre en route, il suffit de rester appuyé quelques secondes sur le bouton d’alimentation. Le cadran affiche alors plusieurs données : niveau de batterie, heure, niveau d’assistance, vitesse et distance totale parcourue.
Une petite pression sur le bouton d’alimentation permet d’afficher la vitesse moyenne ainsi que la vitesse maximale atteinte. Le cadran affiche également un voyant pour prévenir du freinage lors de la pression du frein, avant ou arrière. Petit bonus, il est doté d’une prise USB pour charger son téléphone — ou un petit appareil — pendant le trajet. Pratique en cas de batterie fébrile. L’allumage du feu avant depuis le cadran est cependant assez peu intuitif, et 10 jours d’utilisation n’auront pas suffi à éclairer ce mystère.
En route, l’assistance est douce et fluide, malgré un déclenchement un peu tardif après 3 bons coups de pédales. Efficace et silencieuse même en niveau 5, elle reste aussi discrète à l’oreille que puissante sous les pédales, et permet de franchir les montées sans aucun problème. Petit bémol toutefois, au-delà des 25 km/h – seuil d’arrêt de l’assistance –, difficile de prendre plus de vitesse. Ce qui en est n’est pas vraiment dérangeant pour une utilisation purement urbaine. Compte tenu de son poids, le vélo est aussi assez dur à pousser en l’absence totale d’assistance.
Un niveau 1 d’assistance est souvent le minimum nécessaire pour avancer sans forcer, même sur le plat. Le passage des vitesses est de son côté assez fluide. Et même si le dérailleur 7 vitesses ne permet pas de changer de plateau à l’arrêt, une pression un peu soutenue sur la gâchette permet de rétrograder plusieurs vitesses à la fois. Au niveau du freinage, les freins à disque qui équipent le Eovolt à l’avant et à l’arrière sont très efficaces. Puissants sans être brutaux, souples et progressifs, ils auront en tout cas le mérite d’éviter un accident lorsqu’une voiture à l’avant pile sèchement.
Arrivé à destination, le repliage est aussi facile et rapide que le dépliage. Il se fait en 5 étapes. Tout d’abord, il faut retourner le guidon afin de mettre les freins vers le bas. Puis replier le tube de direction ainsi que le cadre. Baisser la selle au maximum, et pour terminer et gagner encore plus de place, replier les pédales. Si vous souhaitez encore vous déplacer, et prendre les transports par exemple, il faudra néanmoins avoir des bras affutés. Le vélo reste lourd une fois replié, et le système d’attache aimanté qui permet de le maintenir aurait mérité d’être un peu plus fiable. Si la fin du trajet se fait à pied, le système « poignée de valise » permettant de le pousser par la selle sauve un peu ce défaut et permet de déplacer le vélo avec plus d’aisance.
Côté prix, il faudra débourser pas moins de 1 699 euros pour le modèle Confort, un des plus chers de la marque française. Un prix toutefois raisonnable pour un vélo pliable électrifié milieu de gamme — Brompton demande plus de 3 000 € pour un vélo pliable électrique bien moins compétent.
L’électrique, au-delà de l’argument marketing semble vraiment pensé pour s’adapter au mieux aux caractéristiques si particulières du vélo pliant et fait du Eovolt un vélo vraiment efficace.
Le verdict
Eovolt Confort
On a aimé
- Excellente tenue de route
- Batterie invisible intégrée à la selle
- Simplicité du pliage
On a moins aimé
- Trop lourd pour un vélo pliant
- Batterie-selle assez imposante
- Attaches aimantées du vélo peu efficaces
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