Pour se démarquer sur le secteur du vélo électrique urbain, il faut faire des choix. Certains bardent leurs cycles de gadgets, d’autres pensent performance et polyvalence. Le constructeur américain Electra, fondé par deux Allemands en Californie et dont le siège européen se trouve à Hambourg a une lubie : le cruiser. Ces gros vélos que l’on croise sur les plages de Los Angeles sont un symbole de l’esthétique cycliste des États-Unis et ont fait un retour dans les années 1990. Électrifier un tel design a-t-il du sens ? C’est ce qu’Electra tente de prouver avec son Vale Go, que nous avons testé sur une centaine de kilomètres dans sa version verte iconique.
L’Electra Vale Go est un vélo électrique haut de gamme vendu 3 000 €. Notre guide d’achat pour 2020 vous guidera dans votre quête du vélo électrique idéal.
Design et caractéristiques
C’est clair et net : on est sur un cruiser. Le Vale Go est long, large, et la position des éléments qui composent le cadre est étonnante — nous y reviendrons. Le modèle vert est vraiment très élégant, avec un chrome qui en jette et qui fera se retourner à peu près tout le monde sur votre passage. D’emblée, on remarque des finitions précises et robustes, pour un vélo tout aluminium qui pèse plus de 20 kg — un poids classique sur ce format. Il n’empêche que malgré son côté imposant, nous avons pu le monter dans le petit ascenseur du bureau en le levant sur sa roue arrière sans trop d’inconfort. Le cadre ouvert en deux parties permet de tenir le vélo droit sans risque de chute.
On remarque aussi très vite qu’Electra a fait des choix mesurés pour son Vale Go. Il s’agit d’un vélo conçu pour la ville et le constructeur s’en est remis aux excellents composants Bosch, qui équipent à peu près tous les vélos haut de gamme du marché. Côté moteur, c’est la gamme Active Line Plus (250 W) qui a été retenue : c’est ce qui se fait de mieux pour des trajets urbains qui ne demandent pas beaucoup d’engagement ou de dynamisme. Pour cela, on lui préfèrera la gamme Performance. La batterie amovible de 500 Wh est au format Powertube ce qui lui permet d’être contenue dans le cadre. Le chargeur est standard chez Bosch.
Le module électrique est géré par l’ordinateur de bord central Kiox, plus haut de gamme que ce que l’on peut voir sur des vélos de même tarif chez Moustache, LaPierre ou Cannondale. En plus d’un grand écran couleur, il propose des fonctionnalités très intéressantes : vitesse du moteur, vitesse moyenne sur un parcours, estimation précise de la batterie, heure, etc. Il peut également se connecter à une application et enregistrer votre effort, en se basant sur les mesures d’un bracelet connecté, par exemple. Le tout, en étant très simple d’usage avec une petite commande à 4 boutons principaux à gauche du guidon. Les vitesses moyenne et max sont vraiment nos fonctions préférées, qui vous permettront de vous rendre compte à quel point vous êtes plus rapides que les autres usagers de la route.
Côté vélo, on est aussi sur des composants haut de gamme : le bloc vitesse a été pris chez Shimano et les freins à disque hydrauliques assurent un freinage ultra-efficace en toutes circonstances. La selle sur tige suspendue compense l’absence de suspension à l’avant : même sur des pavés ou des routes mal finies, vous ne sentirez pas les chocs.
Deux bémols sont à noter. Le porte-bagage à l’arrière a sacrifié la pratique sur l’autel de l’esthétique et il est impossible d’y accrocher des sacoches… ou des sangles et tendeurs. Il est presque inutile en l’état, à moins de forcer et d’abimer le garde-boue arrière ou avoir un tendeur tout petit. Ce qui est dommage. Nous avons également trouvé que la lumière à l’avant, certes puissante, n’était pas très bien fixée. Sa tige est trop petite pour bien la maintenir en position sur des pavés.
Sur la route
Un mot nous vient à l’esprit en roulant avec le Vale Go d’Electra : tranquille. Le cruiser porte bien son nom et offre une conduite particulièrement douce. Ses gros pneus de 27,5 pouces assurent une stabilité totale au vélo, même à des vitesses au-delà de 25 km/h, où le moteur vous emmène confortablement avant de s’arrêter pour laisser travailler vos jambes. On n’est clairement pas dans un vélo nerveux qui vous permettra de repartir en flèche ou de zigzaguer entre les voitures, voire de faire un peu de chemins rocailleux. Le Vale Go est un vélo chill.
Cette sensation est renforcée par la position induite par le cadre, la selle et les pédales. Electra la nomme « pieds à plat », mais en réalité, la selle très en arrière permet surtout d’avoir le dos bien droit et donc de limiter la fatigue des lombaires. Les bras, très en avant, permettent de maintenir le corps ainsi et on se rend compte que, même si cela nous empêche de faire des mouvements brusques, on navigue avec aisance et un certain plaisir. Les trajets quotidiens semblent très courts quand un vélo arrive aussi bien à gommer toutes les difficultés. De retour sur un Moustache X Road 3, que l’on trouvait pourtant imposant, on a dû se réhabituer à un cadre plus petit.
Le moteur Active Line Plus de Bosch est un choix cohérent avec le positionnement du Vale Go : on n’a pas vraiment senti le besoin de passer à la gamme Performance pour l’usage que nous en avons fait. Le Vale Go monte à 25 km/h suffisamment vite pour vous éloigner des voitures et camions dans le trafic et a suffisamment d’inertie ensuite pour qu’un pédalage un petit peu plus dynamique vous fasse atteindre les 28 à 30 km/h. Haut de gamme de cette catégorie, le moteur Active Line Plus permet également de grimper toutes les côtes sans trop perdre de vitesse. Les rampes de parking passent sans le moindre problème avec les vitesses les plus lâches : en Turbo, le moteur prend le relai très vite grâce au capteur de pression dans le pédalier. Malheureusement, comme souvent sur ces gammes, on n’utilisera que marginalement le mode Eco ou le mode Tour, trop peu puissants pour être confortables avec des vélos de ce poids.
Côté autonomie, nous avons noté autour de 90 km sans ménager le moteur. C’est très bon pour un vélo de cette catégorie qui n’est pas en mode éco. À composant équivalent côté batterie avec d’autres vélos que nous avons testés, le Vale Go est meilleur, probablement parce que son moteur est moins puissant. Mais c’est assez clair : on est très larges pour nos trajets quotidiens, sans forcer. La recharge totale prend à peu près 5 heures et la batterie amovible enlève bien des contraintes pour les urbains : pas besoin d’avoir le vélo proche d’une prise pour le charger.
Le verdict
Vale Go
On a aimé
- Style unique
- Batterie amovible, moteur puissant
- Confort absolu
On a moins aimé
- Manque de nervosité
- Porte bagage inutile
- Lourd et gros
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