Les propriétaires de deux et trois-roues électriques sont techniquement autorisés, en France, à circuler sur les voies de bus et de taxis, selon un nouveau décret pris par le gouvernement. C’est une incitation supplémentaire pour pousser les Français à passer à l’électrique. Mais ce seront les autorités locales qui décident au cas par cas si elles autorisent ou non l’accès à ces voies réservées aux VTFE.

C’est une modification discrète au Code de la route qui vient d’être mise en place par le gouvernement, et qui va changer les trajets de bon nombre de propriétaires de scooters et motos électriques en France. Depuis le 18 novembre 2020, un nouveau décret autorise les deux-roues, trois-roues et quadricycles électriques à circuler sur certaines « voies réservées », c’est-à-dire notamment toutes les voies de bus et de taxis.

C’est une mesure forte clairement prise pour encourager la transition des Françaises et Françaises, du thermique vers l’électrique : le décret est d’ailleurs signé du Premier ministre, mais aussi de Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique, et de Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

Cette nouvelle découle en fait d’une requalification légale des véhicules sus-mentionnés, par un élargissement de la « définition des véhicules à très faibles émissions de moins de 3,5  tonnes ». Les deux-roues et trois-roues électriques sont désormais considérés comme des VTFE (véhicules à très faibles émissions) et gagnent donc en privilèges.

Une mesure pour favoriser les achats de deux-roues électriques

Pour être autorisés à emprunter ces voies, les propriétaires de ces véhicules devront avoir apposé une vignette Crit’Air, le petit certificat qui indique l’impact du véhicule sur la pollution de l’air, sur leur scooter ou moto. Le décret a été publié au journal officiel, mais ne prend pas encore effet dans toute la France : il revient aux autorités locales de décider, ou non, de l’autorisation de l’accès aux voies « réservées » aux VTFE.

Il est certain que cette nouveauté est un signal fort qui pourrait favoriser l’achat de motos et scooters électriques, dont les ventes sont déjà en plein essor, comme nous le rapportons régulièrement sur Vroom, la rubrique dédiée à la mobilité du futur de Numerama, où nous testons les modèles récents de vélos et scooters électriques.

L’État avait déjà mis en place plusieurs types de bonus écologiques qui permettent de faire baisser la facture à l’achat d’un scooter ou d’une moto électrique neuve, qui peuvent-être très intéressants, surtout pour les autoentrepreneurs (les compensations sont de 1 500 euros ou plus).

Cette décision a été mise en avant sur le site Service Public France le 26 novembre. « Les véhicules à moteur à deux ou trois roues ou les quadricycles à moteur sont considérés comme étant à très faibles émissions si leur source d’énergie est l’électricité, ou l’hydrogène, ou une combinaison hydrogène-électricité, ou enfin l’air comprimé », peut-on y lire.

Cette mesure ne sort pas de nulle part : elle était notamment poussée par les entreprises de partage de scooters électriques en libre-service, CityScoot en tête. Étude (commandée par la firme) à l’appui, la compagnie assurait en février 2020 que l’ouverture des couloirs de bus aux scooters électriques n’aurait que très peu d’impact en termes de circulation et de risques de saturation des voies concernées. Elle soulignait par ailleurs qu’il y aurait 21 000 déplacements quotidiens en scooters ou motos en Île-de-France, soit seulement 5 % des déplacements totaux.

Un CityScoot dans la ville // Source : CityScoot

Un CityScoot dans la ville

Source : CityScoot

Dans les faits, cette annonce, si elle est suivie par les mairies, va clairement fluidifier la conduite en ville des scooters et motos électriques : les files de bus sont nombreuses et souvent désertes. Il existe même des voies à sens unique que seuls les bus et taxis peuvent emprunter, et dont l’ouverture aux deux-roues électriques permettra de gagner beaucoup de temps à leur propriétaires.

Il conviendra en revanche pour les conducteurs et conductrices de faire encore plus attention aux cyclistes — qui partagent des pistes cyclables avec des voies de bus — plus fragiles et très souvent mis en danger par les autres usagers de la route.

Cet article a été mis à jour à 16h avec une précision importante : les autorités locales décident d’autoriser ou non la circulation des VTFE sur les voies de bus et taxis. Une première version de cet article disait à tort que la mesure prenait effet dès à présent dans toute la France, alors que cela dépend des décisions des mairies.

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