En 2020, le vélo électrique est devenu l’objet à avoir. L’envie d’éviter les transports en commun tout en ne finissant pas dans les embouteillages, accompagnée d’une amélioration franche du réseau de pistes cyclables, a amené les urbains à faire du vélo un transport de référence. Enfin ! Mais 2020, c’est aussi l’année où le marketing s’est immiscé sur un secteur qui était jusque-là trop peu grand public pour être rehaussé à la sauce bullshit. Les startups du vélo électrique ont ainsi toutes un buzzword : révolutionner le vélo.
Et pourtant, rares sont celles qui y arrivent. En coupant les coûts de R&D et en allouant trop de ressources aux gadgets plutôt qu’aux composants fondamentaux d’un cycle, elles ont montré de trop nombreuses fois qu’elles savaient faire des objets roulants comme des industriels font des smartphones en marque blanche : peu durables, clinquants et à côté des vrais besoins des utilisateurs. À l’opposé de ces nouveaux venus, les marques qui ont parfois des dizaines d’années d’expérience prouvent leur avance, que ce soit en conception, en équipement ou en motorisation.
Car il faut bien entendre une chose : qu’il ait un écran tactile ou pas, un vélo électrique reste un vélo électrique. Et rares sont les constructeurs à vraiment faire évoluer la formule, éprouvée et robuste, qui associe un cadre et des composants de cycle à une motorisation et une batterie. C’est précisément dans cette dernière catégorie que l’équipementier français Valeo estime qu’il a une carte à jouer, avec un bloc unique combinant un moteur et un système de vitesses automatique. Alors, au lieu de révolutionner le vélo, pourra-t-il vraiment faire évoluer ses principes de base ?
Moteur et vitesse dans le pédalier
Le bloc développé par Valeo et voué à être commercialisé dans des vélos construits par des fabricants de vélo est, sur le papier, plutôt bien pensé. Aujourd’hui, quand un constructeur choisit un passage de vitesses automatique, il doit créer une solution maison (VanMoof Electrified S3) ou piocher dans un composant plutôt haut de gamme, par exemple dans le catalogue Enviolo (qu’on retrouve par exemple chez Canyon). Le point commun de ces solutions, c’est que le bloc s’occupant d’ajuster la résistance du pédalage (car il s’agit plus de ça qu’un passage de vitesse au sens strict) est situé dans le moyeu de la roue arrière.
En combinant un bloc moteur avec un bloc vitesse, Valeo libère la roue d’un poids et place le centre de gravité du vélo sous le cycliste. Ce petit ajustement pourrait permettre d’avoir une excellente tenue de route (on pense aux VTT et aux gravel) et dynamiser les démarrages en ville (moins de poids à « tirer », sur les vélos urbains ou les vélos cargos). En plus, dans sa vidéo de présentation, le groupe français affirme que l’assistance fonctionne en avant et en arrière, ce qui permet par exemple à un vélo cargo chargé de faire une manœuvre sans laisser le cycliste faire tout l’effort.
Bien entendu, l’avantage de combiner tout le bloc moteur (avec son capteur de pression qui permet d’ajuster les tours accompagnant la poussée musculaire) avec le bloc de vitesse pourrait résoudre le souci que nous trouvons sur chaque vélo électrique « à vitesses intelligentes » : le changement de vitesse se fait rarement au bon moment. On a toujours cette sensation d’attendre que le vélo réagisse alors que la pente ou l’effort ont changé — ce qui n’arrive pas avec des vitesses mécaniques. Le bloc de vitesse ainsi positionné se repose moins sur une information de seconde main. Et Valeo promet un couple hallucinant de 130 Nm, promettant jusqu’à « 8 fois » la puissance musculaire développée par le cycliste.
Impossible de dire si l’idée de Valeo avec son Smart e-Bike System est aussi performante en pratique qu’elle semble l’être en théorie. D’après les photos montrées à la presse et la vidéo de présentation, le bloc semble également très gros : ce n’est pas un détail pour les vélos grand public où l’esthétique d’une intégration minimaliste compte beaucoup. Mais en tout cas, le constructeur français propose une nouveauté qu’on a hâte d’éprouver sur des vélos de série. Les premiers modèles devraient arriver « fin 2021 ».
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