On a beau tester des scooters électriques régulièrement sur Vroom, il y a toujours cette petite pointe de surprise et de contentement lorsque l’on se sent monter en vitesse dans un silence quasi complet.
C’est ce sentiment d’euphorie planante qui nous envahit, ce mardi matin de fin d’hiver, alors que l’on fuse à 120 km/h sur une autoroute ensoleillée de la région parisienne. Le Rider Ng dispose de cette alliance de robustesse et de confort qui nous fait penser à un « vaisseau » : on se sent bien, calme, en maitrise de l’appareil et de l’environnement.
Pendant plusieurs jours, Numerama a pu parcourir la capitale et ses alentours avec le nouveau scooter électrique de Go2Roues, le fabricant français qui importe des moules de l’étranger et les retravaille avant de les mettre à la vente sous sa marque.
Il ne s’agit pas d’un équivalent 125 comme les autres petits scooters de l’entreprise : le Rider Ng est un « maxi scooter », du genre qui va vite et qui prend de la place. Un peu moins maniable, mais plus solide, il est fait pour celles et ceux qui ont du trajet le matin pour aller au travail, et qui aiment s’échapper une journée complète le week-end à quelques dizaines de kilomètres de la ville.
Un gros scooter
Le Rider Ng fait suite au Rider 9000, le précédent maxi-scooter de Go2Roues qui s’est très bien vendu (1 000 euros moins cher), avec des performances similaires (voire une reprise encore plus vive) et un nez avant un peu plus fin. Le Rider Ng s’assume en effet encore plus large : l’avant est plus empâté (pratique pour se mettre à l’abri du vent), la selle plus spacieuse (et accueille toujours facilement une ou un passager). En longueur, il est évident qu’on ne se gare pas aussi facilement partout en ville qu’avec un autre équivalent 125 comme le Super Soco CPx ou même le Rider 5000 de Go2Roues.
Au niveau look, on pense au culte TMAX de Yamaha mais aussi au Honda Forza 125. Les dimensions du maxi-scooter sont assumées : les 2,3 mètres de longueur (1,5 m de distance entre le centre de chaque roue) sont impressionnants et rappellent le C Evolution de BMW, la référence sur le marché qui était vendue 16 000 euros — il a depuis été discontinué.
C’est au niveau des finitions que le Rider Ng pourrait encore faire un effort. L’aspect plastique de la coque est moins dérangeant que les petites trappes de rangement à l’avant de l’appareil, dont la solidité laisse vraiment à désirer, surtout mis en parallèle avec l’aspect global épais du deux-roues. Même constat au niveau des commandes qui servent à ouvrir la selle pour accéder au coffre (qui permet de caler un seul casque et un sac, car la batterie sous la selle prend de la place), avec ce gros bouton inélégant pénible à actionner.
Si Go2Roues a modifié légèrement le tableau de bord pour y coller le logo de sa marque, on retrouve encore de nombreuses caractéristiques du tableau d’origine, qui est lui-même calé sur l’esthétique d’un thermique. Cela peut sembler absurde en 2021 et pourtant, c’est le cas : on fait encore des économies en réutilisant des écrans préexistants. Et c’est dommage, car il est toujours étrange de se rendre compte que la jauge de batterie d’un scooter 100% électrique est représentée… par un petit logo de pompe à essence.
Le Rider Ng est maniable, mais pas « très maniable »
« La force tranquille ». Voilà l’expression qui nous est venue à plusieurs reprises lorsque l’on enfourchait le Rider Ng. Déjà, parce qu’il est lourd (190 kg), et qu’on ne le bouge pas aussi facilement qu’un petit équivalent 125. Aussi, parce qu’une fois en marche, le Rider Ng rassure : l’équilibre est réussi entre capacité d’accélération, vitesse et confort. Cette impression est renforcée par le centre de gravité bas (70 cm), qui lui permet d’être très stable.
C’est seulement au niveau de la maniabilité que le deux-roues est victime de son gabarit, car il est évident que les manœuvres ne se font pas de manière aussi fluide lorsque votre scooter mesure 1,5 m de long ou 2,3 m de long. Alors, il faut revoir ses ambitions à la baisse lorsque l’on pense pouvoir se caler dans une petite place de scooter en pleine rue parisienne, et accepter d’aller tourner dans le quartier un peu plus longtemps. Les zigzags entre les voitures se font aussi avec un peu plus de modestie (serait-ce donc ça, la maturité ?), on prend plus le temps de calculer les distances, et on se surprend même à préférer patienter derrière d’autres véhicules plutôt que de chercher à tout prix à passer en premier — un sentiment que provoque aussi la conduite de grosses motos.
La puissance moteur (8000W de base) est appréciable, mais c’est surtout le couple du scooter qui est extrêmement convaincant, d’autant que la puissance augmente avec les secondes : le départ est toujours plutôt doux, mais on sent que le deux-roues en garde sous l’accélérateur. En gros, plus on accélère, plus la puissance du scooter se révèle, et c’est cette énergie qui nous donne une telle sensation d’efficacité et de promesses lorsque l’on dépasse les 100 km/h.
Il y a trois modes de conduite, que l’on active grâce à un petit bouton à droite sous la poignée de frein — étrangement, le mode le plus lent est à droite, et il faut aller de droite à gauche pour gagner en vitesse, ce qui est contre-intuitif :
- Low : maximum de 60 km/h, accélération lente
- Medium : maximum 90 km/h, accélération moyenne
- High : maximum 120 km/h, accélération franche
Autonomie du Rider Ng
L’autonomie est la grande force du Rider Ng, mais elle s’accompagne immédiatement de sa contrepartie négative, que l’on doit mettre en avant : le scooter n’a pas de batterie amovible. Pour le recharger, il faut prendre le câble (qui se range facilement sous la selle), le brancher au scooter (dans la petite trappe à gauche à l’avant) puis le relier à une prise classique 220V, à une borne ou dans un garage.
Au vu de ses performances, son gabarit et son prix, il semblerait que le scooter Rider Ng soit en fait le véhicule idéal pour les personnes qui habitent à plus de dix kilomètres de leur lieu de travail, qui prennent régulièrement les voies rapides, et qui peuvent garer leur scooter dans un garage quotidiennement, avec une prise accessible facilement. Si vous habitez en étage en centre-ville, oubliez.
Comptez 6 heures pour une charge complète, ce qui n’est pas très long lorsque l’on prend en compte l’autonomie déclarée : 200 km en moyenne affichés par Go2Roues. La marque française a pour habitude (louable) de ne pas survendre les capacités de ses deux-roues, et le Rider Ng ne déroge pas à la règle. Autant au départ, certains sites affichaient son autonomie maximale à plus de 260 km, autant actuellement, les 200 km semblent l’échelle officielle mentionnée sur le site.
À la conduite, nous avons relevé des résultats peu ou prou similaires. Il faut savoir que la vitesse à laquelle se vide une batterie (ici, lithium-ion de 10 kWh) dépend du mode de conduite et de la vitesse à laquelle on roule. Forcément, si on fonce en mode « high » toute la journée en faisant beaucoup d’autoroute, elle se videra plus vite. Mais lorsque l’on roule en mode « medium », il est clairement possible d’atteindre au moins ces 200 km, et donc potentiellement d’éviter de charger le scooter tous les jours.
Toutefois, cette grosse autonomie permet de s’autoriser à partir une journée entière et faire une grosse balade sans avoir à craindre la panne.
Le bonus écologique
Comme pour tous les gros scooters électriques avec une puissance moteur importante (par exemple le nouveau Rider 5000), il est possible de faire de belles économies grâce à la prime écologique de l’État. Le Rider Ng permet d’avoir 900 euros d’aide lorsque l’on est une ou un particulier. Cela monte à 2 400 euros pour des professionnels. Pour un scooter à 9 500 euros, cela correspond à 25 % d’économies.
Le verdict
Rider Ng
Voir la ficheOn a aimé
- Stabilité
- Autonomie
- 2 vraies places
On a moins aimé
- Manque d'amplitude de braquage
- Batterie non amovible
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