La nouvelle Super Soco a beaucoup d’atouts, et un gros défaut. C’est du moins le cas de son prototype, que Numerama a pu tester pendant quelques jours à la mi-mars 2021.
Nous étions parmi les premiers en France à mettre la main sur la Street Hunter, une moto 100 % électrique équivalent 50 : nous l’avons baladée dans les rues parisiennes, sur les grands axes lisses comme les petites ruelles pavées. Agréable à prendre en main, elle se différencie toutefois beaucoup des autres Super Soco (nous y reviendrons). Mais surtout, son autonomie a de quoi laisser songeurs, même les plus grands fans de la marque chinoise.
Vu qu’il s’agit officiellement d’un prototype (ou plutôt, d’un modèle de présérie) notre prise en main fera place, plus tard, à un test plus complet. Cependant, vu que Super Soco France a déjà reçu des précommandes pour ce deux-roues (vendu à partir de 3 790 euros), il nous semble pertinent de partager tout de même ces premières impressions.
La Street Hunter, un gros gabarit de sportive
La Street Hunter que nous avons testée est officiellement un équivalent 50 : officiellement, elle ne peut pas dépasser les 45 km/h. Dans les faits, elle peut être débridée pour un usage sur circuit, et toucher alors les 75 km/h.
Les autres équivalents 50 de la marque Super Soco, notamment la ligne de la gamme TS, sont généralement beaucoup plus fins que ce nouvel engin, clairement calibré pour prendre plus de place. À l’avant du conducteur ou de la conductrice, la carrosserie sur laquelle on se penche est assez empâtée, comme si beaucoup de plastique avait été ajouté de chaque côté pour « forcir » le deux-roues. Au niveau visuel, cela accentue le décalage de profil, avec la fine selle (qui manque du coup de confort) et dessine une silhouette proche d’un « S » à l’horizontale.
Pour contrebalancer, Super Soco a mis un guidon haut, plus haut que la moyenne. Certains apprécieront le fait que cela évite de trop se pencher vers l’avant, mais d’autres regretteront cet entre-deux, qui casse l’esprit sportif du deux-roues. Après tout, quoi de plus énergique que d’être le plus possible aplati sur sa moto, pour bien épouser les courbes de la route ?
De loin, la Street Hunter est belle, à la fois aérienne (un effet renforcé par la fourche avant) et plutôt massive. De près, on a plus de mal à se laisser séduire par la carrosserie dont l’effet plastique, surtout en blanc et gris, se voit tout de même beaucoup. Le garde-boue avant, très luisant, donne particulièrement l’impression d’un deux-roues jouet. Son phare à l’avant, volontairement agressif, permet de parfaire l’esthétique Action Man que certains apprécieront sûrement.
C’est certain, il y a du style
Lorsque l’on enfourche la Street Hunter, on se glisse presque instamment dans la peau du personnage : on fronce un peu plus les sourcils, on regarde au loin, le buste relevé (cf le guidon un peu haut), on plisse les yeux, on a du style et on le sait. Alors on se cale sur le mode de conduite numéro 3 (pour de l’accélération la plus vive), et on se lance sur les routes, dans ce silence si caractéristique des deux-roues électriques, qu’on ne troquerait plus jamais pour le bruit d’un thermique.
La sensation est saisissante : la moto électrique se tient bien, elle reste maniable malgré son épaisseur imposante. Même en mode 3, l’accélération reste assez douce, même si elle permet de gagner en vitesse rapidement, on reste sur une montée en puissance et pas un démarrage sur des chapeaux de roues. En revanche, le mode 1 ne sert quasiment pas, vu que la moto est déjà techniquement limitée à 45 km/h.
Que se passe-t-il avec l’autonomie ?
Le troisième mode plaira le plus aux habitués de la conduite en deux-roues, car il permet d’avoir de meilleures sensations. Mais il y a un mais. Et de taille. On arrive au point vraiment négatif de cette prise en main : l’autonomie de la Street Hunter est tout simplement médiocre, pour une moto de ce standing et ce prix (3 790 euros avec une seule batterie, 1 000 euros de plus pour deux batteries).
Notre prise en main était l’une des premières, la batterie était neuve et la température extérieure était peu élevée (entre 5 et 10 degrés). Mais tout de même : nous n’avons pu effectuer que 35 km sur une charge complète sur une batterie (elle est amovible et pèse environ 10 kg). La Street Hunter était chargée à 100 % à notre départ, et à la fin de la journée, il a fallu obligatoirement passer par la case « recharge » (ce qui signifie qu’il serait impossible d’envisager deux jours de conduite d’affilée avec ce modèle).
En termes d’autonomie, c’est l’une des moins bonnes performances que l’on a pu voir dans l’histoire des essais de Vroom, surtout pour un deux-roues censé être commercialisé en 2021. C’est d’autant plus paradoxal que Super Soco s’en sort d’habitude plutôt bien sur le terrain des batteries et de la recharge : le scooter CPx, par exemple, permet ainsi de faire 70 km sur une batterie, et 140 km avec deux.
En observant cette chute drastique du niveau de batterie (on perd quasiment 3 % par kilomètre), nous avons décidé de basculer rapidement en mode « 2 », espérant ainsi faire des économies pour faire durer plus longtemps la balade. Pourtant, rien n’y a fait, la jauge a continué à diminuer quasiment à la même vitesse.
Il est possible que les modèles commercialisés (à partir de mai 2021) connaissent une amélioration — c’est pour cette raison que nous avons préféré nous contenter de présenter cet article sous forme de prise en main et non de test officiel —, mais il est toutefois impossible de ne pas souligner la différence entre ce que Super Soco annonce et les performances relevées pendant notre essai. Dans sa documentation officielle, le constructeur parle d’une autonomie de 200 km, avec deux batteries, si on roule à 25 km/h avec un conducteur ou une conductrice de 55 kg.
En théorie, nous aurions donc dû tenir au mieux 100 km avec une batterie, au pire, dans les 50-60 km (car nous avons roulé un peu plus vite en moyenne, avec un poids de 60 kg). Soit le double de ce que nous avons constaté en pratique. D’ailleurs, nos confrères d’auto-moto ont souligné la même limite, observant une autonomie de 40 km avec une batterie.
Difficile de ne pas se dire, au fond, que pour quelques centaines d’euros de plus, il est possible d’obtenir une Super Soco TC max, un équivalent 125 avec une autonomie de 100 km pour une batterie.
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