Tesla a démarré l’année 2021 avec plusieurs bonnes résolutions. L’une d’entre elles concerne la Model 3, la voiture la plus abordable du catalogue. Il y a quelques semaines, la berline 100 % électrique est devenue encore moins chère, passant de 49 600 à 43 800 euros dans sa version de base (Autonomie Standard Plus). Une réduction de prix conséquente qui est en réalité double. À ce tarif, la Model 3 devient éligible au bonus écologique maximum de 7 000 euros — appliqué aux véhicules neufs coûtant moins de 45 000 euros (options comprises). Par conséquent, on peut aujourd’hui acquérir le véhicule pour 36 800 euros, un tarif plus qu’intéressant.
Cette révision du prix s’est accompagnée de plusieurs petites évolutions qui sont apparues en fin d’année dernière — que nous avions découvertes dans un format statique. À l’occasion d’un nouveau prêt de plusieurs jours en ce mois de mars 2021, Numerama a pu une nouvelle fois monter à bord de la Model 3. Et on peut l’affirmer sans aucun détour : à moins de 40 000 euros, le rapport qualité/performance/prix est implacable pour qui chercherait une voiture 100 % électrique à l’autonomie décente. En tout cas, les chiffres sont en train de donner raison à Tesla : selon un article de Capital publié le 1er avril, la Model 3 a été la reine des ventes en mars sur le segment de l’électrique.
Des petites évolutions qui font du bien
Pour cet essai, Tesla nous a prêté une Model 3 Grande Autonomie, équipée d’un intérieur blanc (salissant) et de toutes les options payantes de l’Autopilot.
De l’extérieur, il est difficile de voir les différences entre la nouvelle Model 3 et l’ancienne. La silhouette et les proportions sont les mêmes. Néanmoins, quelques éléments esthétiques ont changé, pour le meilleur : les répétiteurs de clignotant, les poignées de porte et les baguettes de finition abandonnent le chrome pour le noir mat. On pourrait croire que la perte de brillance fait perdre son argument premium à la voiture, mais c’est tout le contraire : le noir mat s’avère plus élégant et plus discret, pour une sobriété bienvenue. La Model 3 gagne en prestige et on s’y fait très, très vite.
Une meilleure qualité de fabrication
On retrouve cette teinte mate dans l’habitacle, pour un design toujours plus épuré. La nouvelle console centrale, mieux intégrée, gagne en praticité, avec la présence d’une large station de charge sans fil pour accueillir jusqu’à deux téléphones compatibles. Pour la connectique, le constructeur mise sur quatre ports USB-C (deux à l’avant, autant à l’arrière). Il existe toujours un port USB classique, accessible dans la boîte à gant électrique (et normalement réservé à la clé permettant de stocker les images des caméras pour le mode Sentinelle). Bonne nouvelle, la Model 3 gagne un double vitrage à l’avant — un vrai plus pour la tranquillité quand on conduit.
Autre preuve que Tesla préfère procéder par petites touches, cette nouvelle Model 3 reçoit un coffre arrière motorisé. Il s’ouvre et se ferme tout seul quand on appuie sur un bouton (physique ou tactile). On notera par ailleurs une meilleure qualité de fabrication, un point qui était parfois reproché au constructeur sur les premiers modèles sortis des usines. Ce n’est pas encore 100 % parfait, mais il y a clairement du mieux (les rivaux allemands ont encore un peu de marge sur ce critère, et c’est peut-être leur rare motif d’espoir).
La Model 3 de Tesla s’appuie toujours sur un immense écran de 15 pouces disposé au format paysage pour partager les informations sur la conduite (vitesse, navigation…) et offrir un accès aux différentes fonctionnalités liées à l’infodivertissement. L’interface maison, qui évolue grâce à des mises à jour, est à la fois claire et ergonomique, sauf concernant quelques onglets un peu trop cachés (la pression des pneus et la consommation en temps réel). Tesla devrait aussi modifier le placement des notifications liées à l’Autopilot : elles s’affichent en bas, ce qui pousse à baisser les yeux. En haut, la gymnastique oculaire serait moins contraignante, car plus naturelle.
D’aucuns pourraient trouver que la Model 3 manque d’un supplément d’âme en raison de son intérieur simplifié — pour ne pas dire austère. C’est un peu vrai : Tesla n’est pas une marque qui mise sur le caractère, lié à un héritage, pour s’affirmer. Néanmoins, cette simplicité assumée cache en fait un haut niveau de sophistication invisible.
Plaisir et performance
Lors de nos différents essais de la Model 3 (ou des Tesla en règle générale), on a toujours mis en avant le confort de conduite qu’elle procure. Le plaisir derrière le volant a autant à voir avec la motorisation 100 % électrique en elle-même — les accélérations fluides et franches — qu’aux avancées de Tesla pour l’optimiser au mieux. En étant uniquement focalisé sur les voitures 100 % électriques, le constructeur a tout le loisir de peaufiner sa formule. Il suffit de suivre les évolutions logicielles apportées ces dernières années pour s’en convaincre : il n’est pas rare de voir la Model 3 gagner en accélération et/ou en autonomie, sans avoir besoin de modifier le hardware. Pour les propriétaires, c’est l’assurance d’avoir un véhicule qui ne reste pas figé dans le temps. Ce côté ordinateur sur roues veut dire que la Model 3 d’aujourd’hui ne sera pas tout à fait la même demain.
On se sent en sécurité à bord d’une Tesla
Du côté des performances, Tesla n’est pas un constructeur connu pour brider ses voitures. Bien au contraire. Dans sa version la plus accessible, la Model 3 peut engloutir le 0 à 100 km/h en 5,6 secondes (un seul moteur, placé à l’arrière). C’est très rapide, sachant que la déclinaison Performance, équipée de deux moteurs, y parvient en 3,3 secondes. Le modèle intermédiaire, lui aussi pourvu de deux moteurs, mais misant sur l’autonomie, atteint les 100 km/h en 4,4 secondes. On conseillera d’ailleurs d’être assez prudent avec la pédale d’accélération, tant on peut littéralement être scotché à son siège en ayant le pied un peu trop lourd (sans parler des craintes légitimes pour le permis de conduire).
Quand on monte dans une Tesla, il faut garder un point en tête : la direction se révèle assez ferme, même si on peut l’assouplir un peu dans les réglages (à côté d’une Mini Cooper SE ou, même, d’un Volvo XC40 Recharge, c’est le jour et la nuit). Excepté ce petit désagrément (on finit par s’y faire), le comportement est très dynamique et s’affirme grâce à une tenue de route exemplaire. Une fois qu’on a appris à dompter le bolide et qu’on s’est habitué à la suppression de certaines commandes physiques, on se sent en sécurité à bord d’une Tesla.
Divertissements et Autopilot
La Tesla Model 3 est capable de faire beaucoup, beaucoup de choses. On vous passera les fonctionnalités inutiles (exemple : le coussin péteur) tant la berline a bien plus à offrir que ces mauvaises blagues mises en avant par Elon Musk. Par exemple, les applications YouTube, Netflix ou encore Twitch sont bien plus utiles : quand on recharge sa voiture, elles permettent de passer le temps. L’intégration de Spotify pour la musique est tout aussi pertinente. Vous avez plutôt l’âme d’un fan de jeux vidéo ? Il est possible d’accéder à des productions comme l’excellent Cuphead, simplement en branchant une manette sur l’un des ports USB. Encore une fois, l’idée est d’occuper les passagers quand la voiture est à l’arrêt. C’est inclus dans le prix et, plus important, ces fonctionnalités de divertissement — inédites sur le marché automobile — devraient encore évoluer.
Et puis il y a l’Autopilot, qui regroupe toutes les assistances au pilotage avec, en point de mire, la conduite 100 % autonome. L’offre est désormais découpée en trois niveaux : les aides de série (régulateur de vitesse, maintien de la trajectoire), l’Autopilot amélioré (navigation en Autopilot, changement de voie auto, parking auto et sortie auto) et la capacité de conduite entièrement autonome (qui demeure un pari à ce jour).
Nous avons décidé de dédier un article et une vidéo à l’Autopilot, plus spécifiquement à la fonctionnalité Navigation en Autopilot — que nous avons pu tester entre Paris et Lille (nous en partagerons le lien ici quand il sera en ligne). Il faut garder à l’esprit que la Model 3 n’est pas encore une voiture 100 % autonome, mais qu’elle est capable d’assister le conducteur pour lui offrir des trajets plus reposants. Sur ce point, Tesla doit encore faire preuve de pédagogie, puisque la frontière avec le lâché prise est mince (surtout aux yeux de certains conducteurs qui ne seraient pas suffisamment informés).
Une leçon d’efficience
Les voitures Tesla sont connues pour leur efficience sans réel équivalent. En attendant que l’argument prenne encore un peu plus d’ampleur avec l’arrivée d’une nouvelle batterie, a priori révolutionnaire, la firme américaine dispose déjà d’une belle avance. Plutôt que de s’intéresser à l’autonomie promise par la fiche technique, regardons plutôt la consommation.
Sur notre trajet entre Lille et Paris, majoritairement composé de voies rapides, notre consommation a oscillé aux alentours des 18 kWh/100 kilomètres alors que nous n’avons pas cherché à rouler de manière économique (lire : en-dessous des 130 km/h sur les portions autorisées). C’est plutôt très rassurant, et les 400 kilomètres réels sont bel et bien possibles à bord d’une Tesla Model 3 Grande Autonomie.
On sera de toute façon plus enclins à faire un long trajet à bord d’une Tesla grâce au réseau des Superchargeurs, bornes uniquement compatibles avec les voitures de la marque. Nous avions déjà pu vérifier ce point en 2018, après avoir rallié le Nord et l’Est de la France (plus de 600 kilomètres). À l’époque, la qualité et la fiabilité du réseau nous avaient séduits. Et c’est toujours le cas aujourd’hui, alors que les infrastructures se développent. Attention, c’est payant : 0,36 euro le kWh (contre environ 0,16 euro chez soi). Selon la conversion de Tesla, 500 kilomètres coûtent 28 euros via un Superchargeur.
Le verdict
Tesla Model 3 Propulsion (2021)
Voir la ficheOn a aimé
- Plus abordable
- Plus peaufinée
- Toujours plus technologique
On a moins aimé
- Direction un peu ferme
- Finitions encore loin d'être irréprochables
- L'habitacle peut paraître austère
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