Le catalogue des VAE urbains de l’Américain Cannondale s’épaissit. En plus de la gamme Mavaro Neo et de l’excellente Canvas Neo (que nous vous présentions l’an dernier), le constructeur propose désormais son Adventure Neo, décliné en quatre versions.
Tout équipé, le modèle Neo 1 EQ testé pour Vroom est livré avec sa batterie de 625 Wh, promettant une autonomie d’une centaine de kilomètres. Doté de larges pneus pour amortir les chocs et dessiné pour une conduite droite, ce Cannondale espère séduire les urbains en recherche d’un VAE confortable et pratique. Il dispose aussi d’un ingénieux système de radar arrière.
Mais malgré un positionnement plutôt haut de gamme, comparé aux engins de ce type, la marque américaine a peut-être raté le coche en manquant d’arguments à destination de celles et ceux qui veulent enfourcher sereinement leur vélo sans se poser de questions. Explications.
Un design soigné pour une conduite molle
Le petit nouveau de Cannondale se nomme Adventure Neo. La firme américaine cherche régulièrement à améliorer ses modèles de VAE, et tente de se caler aux nouvelles habitudes de ces urbains en quête de la perle rare pour circuler efficacement en ville. Elle propose donc en cette deuxième année de confinement un nouveau joujou, complétant ses gammes de vélos pour la ville (Mavareo, Canvas et son speed bike Tesoro).
Cet Adventure Neo est proposé en quatre versions :
- La basique Adventure Neo 4 vendue 2 499 euros avec batterie de 400 Wh et sans équipements arrière, pour l’entrée de gamme.
- Les Adventure Neo 3 EQ et 2 EQ à respectivement 2 799 et 3 299 euros, comportent eux des garde-boues et porte-bagages et des batteries de capacités de 400 ou 500 Wh.
- Pour le Adventure Neo 1 EQ, version haut de gamme que nous avons testée, comptez 3 999 euros.
À ce tarif, la motorisation Bosch Performance Line Cruise et sa batterie PowerTube de 625 Wh offrent un appui fiable au pédalage et jusqu’à 25km/h, permettant d’atteindre jusqu’à une centaine de kilomètres d’autonomie, avec quatre modes d’assistance.
Petit gadget supplémentaire et fort agréable à l’usage, un radar arrière vous signalant l’approche de véhicules, sans besoin de se retourner constamment (ou moins souvent). Ce détecteur développé par Garmin en collaboration avec les équipes de Cannondale détecte à plus d’une centaine de mètres les véhicules en approche, avec un judicieux système de petites lumières montrant à quelle vitesse arrivent les véhicules dans notre dos. On était dubitatifs, mais c’est vraiment bien pensé.
Monter sur le vélo, mais pas le porter
Avec sa conception large, le cadre permet d’enfourcher facilement le vélo, et ce sans vraiment plier la jambe. Idéal si on est feignant. Mais la contrepartie est le manque de prise pour le porter, par exemple pour monter dans un train ou passer un petit obstacle type escalier. Sa fourche SR Suntour Mobie A32, avec débattement de 63 mm est suspendue. Nous avons pu tester la robustesse des amortisseurs avant en descendant une à une les marches de l’escalier du RER où nous l’avons transporté.
Sa selle en cuir d’un grand confort est aussi suspendue par sa tige, mais on regrette déjà que Cannondale n’ait pas pensé à installer un verrou de selle, surtout pour une pièce si belle et si onéreuse. Elle peut se faire voler en un rien de temps. Les freins à disques hydrauliques sont des Shimano MT400, un matériel qui a prouvé sa fiabilité. Côté dérailleur, cet Adventure Neo 1 EQ est équipé d’un modèle Shimano Deore M4100 en 11-42, avec 10 vitesses, auquel s’ajoute comme moteur, le Bosch Performance Line Cruise, qui assiste le cycliste jusqu’à 25 km/h grâce à un couple maximal de 65 Nm.
Sur les finitions, plusieurs détails ont attiré notre attention, et nous font dire qu’à ce prix (pour la version à 3 999 euros), on est loin du compte. Par exemple, le verrou de la batterie est assez mal pensé, puisqu’il tourne dans son barillet, et le support plastique qui cache le trou masque la clé, ce qui rend le démontage de la batterie vraiment pénible.
La présence du triptyque arrière, porte-bagage, garde-boues et la solide béquille s’avère utile pour un usage quotidien, comme par exemple se rendre au travail. Mais on aurait aimé un matériel plus solide que de simples filins pour tenir les garde-boues — qui eux-mêmes ne rendent pas honneur à un vélo à ce tarif, vibrant à la moindre secousse. Même remarque sur la commande de vitesse Shimano d’entrée de gamme, qui manque de précision et de confort d’usage, sur un vélo amené à faire beaucoup de tours de roues et des pointes si rapides. La béquille est même un poil trop petite et les nombreux câbles autour du guidon n’ont eu aucun soin particulier pour les dissimuler. Des détails qu’on ne relèverait pas sur l’entrée de gamme, mais qui fâchent à ce prix-là.
Du plaisir et des déceptions
État et collectivités proposent des aides à l’acquisition d’un VAE. Elles peuvent enlever jusqu’à 500 € sur des modèles haut de gamme, dont le Cannondale fait partie. On vous explique tout ici.
Si la montée en selle et la conduite sont plutôt confortables, avec sa fourche et sa tige de selle suspendues, n’attendez pas trop de ce Cannondale si vous êtes adeptes d’un quelconque plaisir de rouler à vélo. Le constructeur américain, qui nous a habitués à des modèles sur route bien plus performants, n’a pas semblé donner son maximum pour profiter pleinement de cet Adventure Neo sur terrain dégagé.
Ce vélo, s’il vous accompagne confortablement jusqu’à 20 à l’heure, vous demandera beaucoup d’efforts, à part en descente, pour dépasser les 25 km/h, vitesse à laquelle l’assistance électrique s’arrête nette. Au-delà, malgré pas mal d’énergie mise sur les cuisses, on a du mal à aller à plus de 26 km/h, sur du plat. Probablement dû à une intégration hasardeuse du moteur dans un cadre pas suffisamment dynamique et trop lourd, avec trop peu de vitesses au dérailleur pour accompagner la poussée. Une sensation de gâchis s’en dégage : même en Turbo, le mode le plus puissant, on peine à démarrer le moteur pourtant puissant pour le lancer jusqu’à 25. Et ce mode quasi obligatoire, très consommateur de batterie, ne s’accommode pas parfaitement avec la promesse d’un vélo longue distance.
Reste que, tout plan-plan soit-il, l’Adventure Neo 1 EQ reste facile à utiliser, grâce à sa position assise et sa tige suspendue. Les gros pneus, des Schwalbe Hurricane Performance Addix, en 27,5 x 2,25, pour un taille de roue de 650 b participent grandement à ce sentiment de tranquillité lorsqu’on sort ce vélo en balade. On note ainsi un bon amorti pour les aspérités de la route ou chemins et autres petits trottoirs à franchir.
Son poids lourd et sa taille qui l’empêche de se caler dans tous les ascenseurs le pénalisent, mais c’est le cas de tous les vélos électriques de ce type. Il faut avouer que la conduite de cet Adventure Neo est plutôt confortable, mais Cannondale s’est peut-être trompé de cible en ne se calant pas suffisamment sur les besoins d’un utilisateur des grandes villes.
Le verdict
Cannondale Adventure Neo 1 EQ
Voir la ficheOn a aimé
- Son look « à la Hollandaise »
- Sa position agréable de pédalage
- Le radar arrière qui signale les voitures à l'approche
On a moins aimé
- Finitions cheap
- Prix trop élevé pour la prestation
- Pénible à conduire
Vendu 3 999 euros pour sa version toute équipée, le nouveau vélo électrique de la gamme urban conçu par Cannondale se veut tout à la fois adapté à la ville, les chemins comme les routes de campagne.
Plutôt confortable et agile, l’Adventure Neo est certes rassurant en matière de tenue de route, mais son design rare autour d’un cadre bas et d’une selle suspendue, ainsi que son poids, le rend difficile à porter si on veut gravir un escalier ou grimper dans son RER. Des défauts qui s’ajoutent à des finitions vraiment indignes de cette gamme et des sensations de conduite inexistantes sur ce vélo aussi imposant que lent et pataud.
Difficile de le recommander, à part pour un coup de cœur sur le radar Garmin.
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