Tesla est plus que jamais dans le viseur des autorités chargées de gérer la sécurité routière aux États-Unis, à cause des fonctionnalités de conduite automatisée disponibles sur ses voitures. Selon un article publié le 17 mai 2021 par le Los Angeles Times, c’est désormais le Department of Motor Vehicles, situé en Californie, qui s’intéresse au constructeur américain. L’organisme, notamment chargé de délivrer les permis de conduire et d’enregistrer les véhicules, compte se pencher sur l’Autopilot.
Le Department of Motor Vehicles cherche à déterminer si, oui ou non, Tesla se rend coupable de publicité mensongère avec son Autopilot. La technologie de la multinationale est aujourd’hui capable de fournir des assistances poussées, qui peuvent faire penser à de la conduite autonome. En dépit des rares efforts pédagogiques de Tesla, certains propriétaires prennent des risques. Et, dans certains cas, on parle d’accidents graves, voire mortels.
L’Autopilot continue d’être surveillé de près
Plus spécifiquement, le Department of Motor Vehicles va analyser le pack « Capacité de conduite entièrement autonome ». Vendu 10 000 dollars aux États-Unis (7 500 euros en France), il intègre toutes les aides avancées : navigation en Autopilot, changement de voie auto, parking auto, sortie auto, reconnaissance et réaction aux feux de signalisation et aux panneaux-stop et conduite automatisée en ville (à venir). L’entité veut voir si toutes ces fonctionnalités ne sont pas susceptibles de semer la confusion dans l’esprit des propriétaires.
Quelles sanctions encourt Tesla ? Si le DMV n’a aucune autorité sur le département marketing d’une entreprise, il peut sanctionner un constructeur qui vendrait des voitures décrites comme autonomes alors qu’elles ne le sont pas. Le Los Angeles Times évoque « des pénalités », comme une suspension ou une révocation des permis et des licences de production. « Une voiture qui roule sur la voie publique avec une technologie de conduite autonome sans avoir obtenu un permis au préalable peut être retirée de la route par un officier de police », confie un porte-parole du DMV.
Ce sont bien évidemment les affaires récentes qui poussent le DMV à surveiller Tesla de près. Un crash a coûté la vie à deux personnes (même si un premier rapport exclut l’activation de l’Autopilot). On peut aussi songer à certains usages parfois très dangereux (par exemple, tromper l’intelligence artificielle pour quitter le volant). Tesla a sa part de responsabilité, bien sûr, en proposant des technologies trop avancées par rapport au marché. Il y aussi le cas de personnes qui ne savent pas s’en servir et/ou veulent un peu trop repousser les limites, au péril de leur vie (ou de celle des autres).
Ce n’est pas la première fois que l’Autopilot est accusé de semer la confusion. En octobre 2018, le constructeur américain avait retiré l’option — payante — qui promettait de la conduite totalement autonome. En juillet 2020, soit plus récemment, un tribunal allemand a jugé que ces options sont susceptibles de trop induire en erreur, forçant Tesla à revoir les mots employés pour les décrire dans un souci de clarté. On rappelle enfin que l’Europe a décidé de brider l’Autopilot.
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