Le Unu s’est fait attendre, mais il valait le coup. Au départ, Numerama devait tester le nouveau scooter électrique allemand en mars 2020. La date devrait vous rappeler quelque chose : à cette période-là, un petit virus a commencé à occuper l’espace médiatique, puis politique, puis a finalement contraint la moitié de la population mondiale à des confinements successifs. Alors niveau scooters, les échéances ont été légèrement décalées.
Finalement, c’est à la mi-juillet 2021 que nous avons été recontactés par Unu, fier de présenter son tout nouveau modèle, appelé Unu Plus, ou Unu V2, ou tout simplement « Unu », car la première version n’est plus du tout vendue sur le site du constructeur berlinois (la R&D se passe en Allemagne tandis que l’assemblage des produits est en Chine). C’est une décision heureuse, tant les deux modèles n’ont quasiment rien à voir l’un avec l’autre.
Le premier véhicule, que nous avions testé en 2017 (le temps passe !), était l’un des premiers sur le marché français. Il était certes élégant, mais beaucoup plus « cheap » — d’autres concurrents ont d’ailleurs surfé dans la foulée sur une vague similaire en important des moules chinois du même acabit et en cassant les prix — et assez cher pour ses performances.
Cela lui fait un point commun avec le « Unu 2021 », qui est indéniablement un scooter électrique onéreux : il faut compter entre 3 300 euros et 4 800 euros, ce qui, pour un équivalent 50 cm3, est vraiment élevé. Pour ce tarif toutefois, Unu a de nombreuses propositions à faire. Au-delà d’une campagne marketing d’accompagnement un peu poussive (intitulée « Cruise To the Future » et accompagnée par les marques hipsters Van’s et Club Maté), le Unu propose de vraies innovations, en termes de design, qui sont loin de n’être que cosmétiques. Notre essai complet.
Le verdict
Unu Scooter
Voir la ficheOn a aimé
- Son look moderne et élégant
- Un coffre immense
- Batteries faciles à enlever
On a moins aimé
- Le prix élevé
- La 2è batterie en option
- Une petite amplitude de braquage
Unu 2021 : tout pour le style
C’est une évidence : le Unu est un très beau scooter. Avec son style rond, son petit gabarit, son look épuré, il a été pensé comme un objet stylé autant qu’un outil de mobilité. L’une des bonnes idées de la marque a été de le décliner en teintes mates (même s’il existe deux versions brillantes, moins chères), qui donnent un cachet instantané au deux-roues et lui enlèvent ce côté trop « plastique ». Nous avons testé la version verte, non seulement car il s’agit de la plus élégante, mais aussi car elle nous a fait penser à Sheldon Plankton de Bob l’Éponge et qu’une fois que vous l’aurez en tête, vous ne pourrez plus vous séparer de cette image mentale.
Il serait difficile de mettre moins de commandes sur cette nouvelle version du Unu. On trouve le strict minimum, et c’est rafraîchissant, à la fois d’un point de vue esthétique et au niveau de la conduite (on en reparlera ci-dessous). Une selle deux places, deux repose-pieds minimalistes, un guidon avec seulement 3 boutons (clignotants, ouverture du coffre, klaxon) et un petit écran carré : voilà tout ce qu’il nous faut, au fond, pour déambuler en ville silencieusement.
Avec son gros phare avant rond (dont le diamètre s’illumine à l’allumage, et le centre s’active lorsque l’on replie la béquille), le scooter électrique berlinois est reconnaissable de loin. Seuls les scooters carrés de Niu avaient réussi, jusqu’ici, à se créer une identité visuelle aussi marquée. On retrouve cet amour des courbes à l’arrière sur les feux de position, matérialisés par un arc de cercle aux airs de Cyclope des X-Men (décidément, cet article ne sera pas avare en métaphores de pop culture).
Le look du Unu est plus qu’un simple atout, c’est un point qui peut faire complètement basculer un potentiel client vers la marque allemande. Oui, il est cher, mais lorsque l’on voit combien la concurrence a encore des progrès à faire en matière de style, certains futurs propriétaires n’hésiteront pas deux fois à augmenter leur budget pour bénéficier de beaucoup plus de charisme.
Sur la route
Si vous aimez avoir l’impression de vivre dans le futur, vous serez servis : le Unu s’allume et s’éteint uniquement avec une petite carte noire qui ressemble à n’importe quelle carte de crédit, et qu’il faut simplement disposer sur le petit écran LCD carré qui fait office de tableau de bord (fun fact : si la carte est posée à l’envers, le deux-roues ne la reconnaitra pas). La technologie n’est évidemment pas révolutionnaire — beaucoup de scooters électriques vont d’ailleurs aussi loin avec la possibilité d’être conduits sans avoir à insérer la clé dans le barillet — mais cela donne un certain charme à l’allumage.
L’écran LCD fait partie des caractéristiques que l’on a beaucoup appréciées sur le Unu de 2021 : il est élégant, sobre, et en même temps très clair, avec ses écritures noires sur fond blanc. Unu a poussé la limpidité vraiment loin, en affichant notamment une ÉNORME FLÈCHE GRANDE COMME CES MAJUSCULES à chaque fois que l’on enclenche le clignotant. Au moins, on ne risque pas d’oublier de l’enlever une fois qu’on a tourné.
Deuxième avantage lié à la simplicité du scooter : il n’y a pas de modes de conduite sur le Unu, mais une seule poignée pour accélérer et décélérer. Cela peut sembler être un détail, mais c’est pour nous une preuve d’intelligence — on a souvent indiqué, sur Vroom, notre circonspection vis-à-vis des scooters incapables de dépasser les 45 km/h qui affichent fièrement 3 modes de conduite (à quoi bon vouloir limiter son deux-roues à 20 km/h, même en ville ?).
L’accélération du scooter au petit gabarit (1,8 mètre de long, 1,2 mètre de hauteur avec les rétros) a été bien dosée : on ne se laisse pas surprendre au démarrage, mais on gagne de la vitesse beaucoup plus rapidement que, par exemple, sur un CityScoot. Cela permet aux novices de conduire à leur rythme, et aux initiés de se faire plaisir, et de se sentir toujours en sécurité, même sur des routes encombrées. À l’inverse, on aurait apprécié une amplitude de braquage un peu plus large afin de pouvoir réaliser des manœuvres comme des demi-tours, en un temps seulement — ici, il faut parfois s’y reprendre à deux fois lorsque l’angle est un peu trop serré.
À noter toutefois que notre test a été réalisé sur un modèle qui a une puissance moteur de 4000W (le plus cher), et que nous avons trouvé que l’accélération était plus lente dans les grosses montées ; il est possible qu’elle soit donc encore plus douce avec le modèle 3000W d’entrée de gamme (3 300 euros).
Le Unu a des batteries originales et bien pensées
Lorsque l’on a pressé le bouton situé sur la poignée gauche du guidon, on ne s’attendait pas à cette très bonne surprise. Le coffre du scooter électrique est tout simplement le plus grand que l’on ait pu voir jusqu’ici : il fait 48 litres et peut contenir deux (petits) casques ainsi qu’un sac, sans aucun problème. Dans son kit presse, le fabricant parle d’un espace de stockage « net » de 33 litres (probablement hors batteries).
Cet espace est le fruit d’une bonne conception du véhicule — qui a son moteur (Bosch brushless ici) sur la roue avant — couplée à une technologie de batterie maligne. Exit, les batteries que l’on branche et débranche avec de gros câbles : Unu a incorporé des batteries amovibles (1.68 kWh / 33 Ah) qui se posent simplement sur un socle, sans avoir à toucher à un seul fil.
Très concrètement, on ouvre le coffre, on se saisit de la poignée et on soulève simplement la fine batterie (elle a été pensée plus en longueur qu’en épaisseur) de 10,5 kg pour la retirer du socle intégré au scooter. Ensuite, il faut la porter jusqu’au socle qui est fourni avec le deux-roues et que l’on a posé à la maison ou au bureau. C’est peut-être là une limite notable de ce système : le socle prend plus de place qu’un chargeur classique de scooter électrique, donc si vous êtes en déplacement, il faudra vous trimballer l’appareil. Fort heureusement, il rentre dans le coffre — et il est également possible d’en commander un deuxième.
On retrouve la technologie propre au « batterie swapping » qu’a popularisée la marque taïwanaise Gogoro, et plus récemment la startup ZeWay en France, avec ses stations de recharges où l’on peut simplement déposer une batterie vide pour en récupérer une pleine en moins de 30 secondes.
Autonomie du nouveau Unu
Le point faible du nouvel Unu, c’est son autonomie. Le fabricant annonce 50 km sur une batterie pleine à 100 %, mais nous avons plutôt constaté une autonomie de 45 km grand maximum, voire plus proche des 40 km. C’est pour cette raison qu’il est quasiment impensable d’imaginer commander le Unu de 2021 sans sa deuxième batterie en option, ce qui alourdit la facture de 790 euros.
Avec deux batteries, aucun souci : lorsque l’on s’approche des 10 % sur une des deux batteries (on peut le voir sur le tableau à écran LCD, en bas à gauche), on peut s’arrêter et simplement remplacer la batterie vide par l’autre. Toutefois, il convient de noter que le socle ne permet de recharger qu’une batterie à la fois, et met tout de même 7 heures à la charger à 100 %. Aussi, si vous passez une longue journée dehors (ou que vous repoussez le moment de la charge, par simple flemme) et que vous avez roulé 80 kilomètres, il faudra ensuite recharger les deux batteries en même temps, et donc compter 14 heures si vous n’avez qu’un socle.
Comme le scooter n’a pas de mode de conduite, il n’y a pas de manière de moins consommer d’énergie sur la route ; la seule chose que vous pouvez faire, c’est rouler moins vite.
Quelle concurrence ?
Il y a quelques années, le Unu n’était quasiment en concurrence avec aucun scooter, à part les petits Niu et Super Soco Cux. Aujourd’hui, le segment des deux-roues électriques équivalents 50 est désormais bien chargé, et c’est le principal défi que devra relever Unu : se faire une place au milieu des acteurs bien installés. Puis, surtout, convaincre les conducteurs et conductrices que son prix plus élevé est justifié par les nombreuses nouveautés que l’on ne trouve nulle part ailleurs.
Actuellement, on trouve en effet des scooters électriques roulant jusqu’à 50 km/h pour seulement 3 000 euros, comme le e-swan de Easy-Watts ou le Rider 3000 de Go2Roues. Certes, leur batterie amovible est moins pratique à retirer, certes, ils sont un peu moins modernes, mais ils roulent, et coûtent moins cher, pour plus d’autonomie. Pour une autonomie similaire, le Niu NQi Sport, un équivalent 125, est quant à lui vendu 3 190 euros.
En fait, si l’on prend le tarif maximal du Unu (un joli coloris mat, une puissance de 4000W et une batterie en plus, pour arriver à 80 km d’autonomie), on se retrouve sur le segment du Niu NGT qui, pour 4 600 euros, va jusqu’à 70 km/h avec 170 km d’autonomie.
Dernier point à noter : le Unu n’est pour l’instant vendu (et livré) qu’à Paris, mais pourrait peut-être dans les mois prochains arriver dans d’autres villes.
En bref
Le verdict
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- Son look moderne et élégant
- Un coffre immense
- Batteries faciles à enlever
On a moins aimé
- Le prix élevé
- La 2è batterie en option
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