On voyait en lui un « Tesla Killer », mais Byton semble avoir disparu des radars. Après un lancement de production complètement bouleversé par la pandémie, le jeune constructeur a trouvé une porte de sortie, début 2021, en établissant un partenariat stratégique avec le géant taïwanais Foxconn. Mais les difficultés subsistent et les rumeurs de rupture enflent. La marque chinoise sera-t-elle vraiment en mesure de livrer son premier véhicule électrique, le M-Byte ? Les débuts de Byton étaient pourtant particulièrement encourageants.
Des débuts très remarqués
C’est au CES Las Vegas de 2018 que l’on découvre pour la première fois Byton. La jeune marque, créée en 2016, y présentait alors son concept M-Byte de crossover 100 % électrique. Les caractéristiques annoncées et son prix ont immédiatement entraîné la comparaison avec Tesla, mais c’est surtout son intégration d’un écran géant de 48 pouces qui a fait parler d’elle.
La jeune marque chinoise implantée à Nanjing semble sérieuse. Avec ses bureaux d’étude basés à Munich et Santa Clara (USA), elle s’est entourée de plusieurs profils de qualité, débauchés chez les constructeurs traditionnels (BMW, Nissan, Alpine) et les concurrents (Tesla, Faraday Future). Elle est alors présente sur différents événements pour faire parler d’elle — du concours d’élégance de Pebble Beach jusqu’à la Milan Design Week.
En septembre 2019, c’est à l’IAA Francfort que la marque fait une apparition remarquée, dans un salon automobile pourtant en perte de vitesse et boudé par de nombreux constructeurs. Elle y présentait alors la version finale du M-Byte.
Le M-Byte de Byton se présente alors comme un crossover électrique premium. Dans sa version entrée de gamme, il propose une batterie de 75 kWh et un moteur de 200 kW en propulsion. Une version plus haut de gamme à transmission intégrale doit compléter l’offre, avec une batterie de 95 kWh et une motorisation de 300 kW. Le tout annoncé à un tarif de départ de 45 000 €.
La marque enregistre à ce moment plus de 60 000 précommandes, dont 25 000 en Europe. Il suffisait alors de verser 500 €, pour être parmi les premiers clients livrés.
Mais ce sera, finalement, la dernière fois que l’on croisera la marque publiquement, en Europe
Un développement stoppé net par la pandémie
En mars 2020, à la veille du salon automobile de Genève, la presse a pourtant été conviée par Byton pour la présentation de son plan de commercialisation. Une conférence transformée, à la dernière minute, en un événement online suite à l’annulation du salon pour cause de pandémie.
Depuis, plus aucune communication officielle n’a été faite par le constructeur, qui annonçait pourtant l’ouverture des commandes au deuxième semestre 2020, et l’implantation de son premier flagship à Zurich pour les mois suivants. En France, le partenariat avec ByMyCar devait assurer à Byton une diffusion sur le territoire national.
C’est finalement la presse économique qui se fait l’écho de ce qui se passe dans la société, parlant d’abord de difficultés financières et de personnel placé en congés sans solde aux USA, puis de cessation d’activité pour 6 mois. Le départ du CEO Daniel Kirchert a laissé l’entreprise sans direction pendant de longs mois. Enfin en 2020, c’est la faillite de la branche allemande Byton GmbH qui agite de nouveau la startup.
Foxconn, le dernier coup de grâce en date ?
Avec le soutien de Foxconn, Byton devait retrouver les moyens financiers et logistiques de relancer la production de son modèle à grande échelle. Mais la semaine passée, le média Nikkei.com mentionnait une rupture de cette alliance. Une dégradation de la situation financière en serait la cause. Selon Nikkei.com, les employés Foxconn impliqués dans le projet Byton semblent sur le départ, après seulement 6 mois. Foxconn investirait désormais plus massivement dans d’autres projets de véhicules électriques.
Est-ce pour autant la fin de Byton, comme pour Faraday Future ? Rien n’est moins sûr, et l’histoire même de Tesla nous a prouvé que les difficultés financières peuvent être surmontées. Cependant, le retard pris sur le projet M-Byte, prévu désormais pour 2022, pourrait lui faire perdre son intérêt auprès des acheteurs, qui veulent des voitures électriques à la pointe de l’innovation. En 2018, l’offre de véhicules électriques premium était encore restreinte, ce n’est plus le cas en 2021.
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