L’Allemagne commence à faire des démonstrations mêlant des trains capables de circuler sans intervention humaine. La France y travaille, mais il faudra encore attendre quelques années pour voir un TGV autonome.

Il n’y a pas qu’en France où l’on s’intéresse au train autonome. Outre-Rhin aussi, cette évolution du rail fait l’objet de toutes les attentions, mais aussi d’efforts importants. La preuve : l’Allemagne vient de se féliciter d’une avancée notable dans cette quête des trains capables de se débrouiller sans aide sur les voies. Le 11 octobre, la Deutsche Bahn a ainsi communiqué sur un essai concluant.

Avec l’appui de Siemens Mobility, la Deutsche Bahn dit avoir pu faire circuler un train qui roule tout seul à l’intérieur d’un trafic ferroviaire normal. L’essai s’est déroulé à Hambourg, dans le nord du pays, sur une portion du réseau de 23 kilomètres. D’autres trains doivent circuler jusqu’au 15 octobre, date à laquelle s’achèvera le congrès ITS World Congress (ITS pour Intelligent Transport Systems), à Hambourg.

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En Allemagne, les trains autonomes commencent à devenir réalité. // Source : Alexander Shustov

Dans le test dont fait état la Deutsche Bahn, le train fonctionne automatiquement et est contrôlé par des technologies numériques. Il peut ainsi se mouvoir seul sur la ligne et également se « retourner », c’est-à-dire suivre une trajectoire sur des voies dédiées en vue de repartir dans l’autre sens. Cependant, ces manœuvres sont toutefois faites sous la supervision de conducteurs, au cas où.

Dans le détail, il est expliqué que la base technique de l’exploitation numérique des trains est la future norme européenne ATO (Automatic Train Operation) combinée au système européen de contrôle des trains (ETCS). Les trains reçoivent les signaux de commande par radio. Comme pour les voitures, les trains dits ATO ont différents degrés d’autonomie, entre un (le moins autonome) et quatre (le plus autonome).

C’est en décembre que ces engins accueilleront du public à Hambourg, toujours avec des conducteurs dans la cabine, par sécurité. À plus long terme, « cette technologie sera également utilisée à l’échelle nationale pour le transport régional et longue distance », continue l’homologue allemande de la SNCF. En tout, ce projet a nécessité 60 millions d’euros d’investissement.

Et en France alors ?

De ce côté-ci du Rhin, l’automatisation des lignes ferroviaires est déjà (en partie) une réalité : les lignes 1 et 14 du métro parisien circulent automatiquement sur leur voie, sans l’intervention d’un conducteur. Par ailleurs, des travaux sont en cours pour basculer aussi la ligne 4. Et à plus long terme, vraisemblablement d’ici 2050, les lignes 6, 7, 9 et 13 devraient elles aussi sauter le pas.

La situation est en revanche bien différente lorsque l’on sort du réseau de la RATP. Les lignes dont se sert la SNCF pour acheminer les voyageurs devront patienter encore quelques années avant de voir au moins un premier prototype se lancer. Selon un point d’étape de la Société nationale des chemins de fer français, en juillet 2021, un jalon important doit survenir en 2023.

Source : gasdub

La France basculera dans les trains autonomes au milieu des années 2020. // Source : gasdub

À cette date, des prototypes complètement automatiques circuleront. Si le retour d’expérience est satisfaisant, la SNCF espère « engager le processus d’industrialisation » en 2025. Mais ce n’est qu’un an plus tard que l’on pourra vraiment monter dans des TGV circulant dans une autonomie complète — même si là encore, la présence d’un conducteur à bord devrait perdurer pendant un temps.

La SNCF a procédé à des essais semi-autonomes ou de trains téléguidés. En avril 2019, un train conduit à distance a parcouru 4 km entre Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) et Juvisy-sur-Orge (Essonne). Puis en octobre 2020, c’est un train en autonomie partielle — certaines fonctionnalités l’étaient complètement, comme le freinage et l’accélération — qui a roulé entre Longwy et Longuyon (Meurthe-et-Moselle).

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