Quand on teste des vélos électriques, une question nous est souvent posée : pourquoi sont-ils si chers ? Eh bien les réponses ne tournent pas toutes autour d’une variation de « les constructeurs s’engraissent ! » Batteries, moteurs, matériaux, conception, pièces résistantes, assemblage, etc. : dans la construction d’un bon vélo, rien n’est laissé au hasard. Il n’empêche que de nombreux vélos ne valent pas leur prix et que de nombreux autres ajoutent quelques gadgets faussement modernes pour gonfler la facture.
La chaîne de boutiques anglaise Pure Electric a décidé de faire le chemin à l’envers avec son premier vélo, en tentant de faire entrer des composants dans un budget, en rognant où il faut et en transformant certaines contraintes en opportunités. Et c’est pour cela que, dans notre quête d’un vélo au meilleur rapport qualité / prix possible, le Flux One nous a intrigués.
Sur le papier, commercialisé à 1 200 € avant toute aide de l’État ou des collectivités, ce vélo électrique semble trop beau pour être vrai. Mais qu’en est-il en pratique ? Verdict, après plusieurs dizaines de kilomètres sur les routes parisiennes.
Pure Electric Flux One : l’éloge de la simplicité
Vous le savez si vous nous lisez : nous aimons les choses simples qui font exactement ce que l’on attend d’elles. Le Flux One de Pure Electric s’inscrit parfaitement dans cette philosophie : il s’agit d’un vélo tout ce qu’il y a de plus banal. Fermez les yeux, pensez à un vélo et vous dessinerez probablement la forme du cadre tout alu de ce modèle dans votre tête. Vous ajoutez deux roues de 28 pouces et un guidon droit et vous aurez le vélo de base sans fioriture que propose Pure Electric.
Les choix côté équipements sont allés vers la simplicité également : des écrous standard pour les garde-boue, le porte-bagage, la béquille ou l’antivol, des freins à disque pour garantir une bonne fermeté dans le freinage, même par temps pluvieux et à vitesse élevée, et une transmission à vitesse unique, par courroie. C’est une Gate Carbon Drive qu’on retrouve aux commandes pour entraîner ce Flux One. Pas de vitesse, pas de chaîne : Pure Electric est allé à l’essentiel. Et avec un vélo de 17,5 kg, ce qui est peu pour un modèle électrique, on ne peut que reconnaître que l’engin roule plutôt bien sans même évoquer encore la partie électrique.
Bien entendu, à ce prix-là, il faut faire des concessions. Les pneus Maxxis Overdrive ne sont pas très épais et le fait que le vélo soit sur un cadre entièrement rigide en aluminium, sans la moindre suspension, entraîne une grande transmission des vibrations. Le Flux One est donc pensé pour une conduite dynamique, où il faudra alterner très fréquemment les positions sur le vélo. On part en danseuse pour démarrer et on lève les fesses de la selle, certes bien rembourrée, quand on passe sur des pavés ou des nids de poule. Si vous ne faites pas cet effort de dynamiser votre conduite, vous aurez très vite mal au dos. Mais une fois le rythme pris, la position reste confortable : on est sur un vélo typé « tous chemins », avec un guidon de taille moyenne et une selle plutôt haute. On aurait aimé, peut-être, une variante en cadre ouvert un peu plus adaptée à la ville et à ses arrêts fréquents.
Pensé pour la ville, le Flux One est équipé en verrous sur chaque partie qui pourrait être amovible : roues et selles n’ont pas d’attache rapide, ce qui permet d’avoir moins d’antivols à ajouter. Nous conseillons souvent de changer les attaches rapides pour des verrous si votre usage est urbain : ici, tout est prêt dès la mise en service du vélo. Il faudra simplement ajouter à la facture des lumières avant et arrière : le Flux One est vendu avec le strict minimum pour répondre à la loi, c’est à dire des réflecteurs positionnés à l’avant, à l’arrière et sur les côtés. La peinture blanche sur le cadre est également pensée pour renvoyer la lumière des phares.
Le Flux One est un vélo sportif très agréable au quotidien
Côté électrification, Pure Electric a fait le choix de miser sur l’essentiel : un moteur GM110 de 250 W de la marque chinoise Vision produisant 35 Nm de couple, associé à une toute petite batterie Samsung de 252 Wh. L’ordinateur de bord est aussi un tout petit boîtier qui va à l’essentiel : 3 niveaux d’assistance (15 km/h, 20 km/h, 25 km/h), un indicateur de charge et les kilomètres parcourus. En moins de 2 secondes, le moteur est allumé et le vélo est prêt à partir. Pas de connexion smartphone, pas de gadget inutile, pas de profil, pas de compteur de calorie : c’est un moyen de transport, pas un smartphone.
Le fait que la batterie soit très petite est un choix à doubles tranchants, mais qu’on comprend facilement dans cette gamme de prix : c’est d’ordinaire le composant le plus cher dans la motorisation d’un vélo. Pure Electric a assumé à 100 % le choix de réduire au maximum la batterie afin qu’elle soit agréable à porter. Et c’est réussi : le système de détrompeur du socle de batterie permet de l’enlever de la remettre en une seconde, avec un verrou très simple d’utilisation. Le gain côté prix et côté poids du vélo compense le fait que l’autonomie est vraiment faible — comptez 20 à 30 km pour passer de 100 % à 0 %, en utilisant les modes 2 et 3 d’assistance. Il doit être possible de pousser à 40, mais au prix d’efforts qu’on ne demande pas à un vélo électrique.
Ce qui est hallucinant à l’usage c’est que l’ensemble est parfaitement calibré et ajusté — à ce prix-là, on voit des horreurs sous-équipées, avec des moteurs illégaux (qui tournent sans avoir besoin d’un entraînement à pédale), des accélérateurs cachés, des freins trop faibles, des moyeux qui font un vieux bruit de pièce mal ajustée dès les premiers kilomètres… bref, des vélos dont on n’a pas envie. Ici, le moteur sur moyeu arrière se met à entraîner la roue dès le premier demi-tour de pédale et nous propulse dans un relatif silence jusqu’à la vitesse maximale correspondant au mode choisi.
Le premier mode est franchement anecdotique : les 15 km/h sont atteints en un tour de pédale et il faut ensuite pousser pour monter en vitesse. On joue bien plus sur les deux derniers, limités à 20 et 25 km/h, pour nous accompagner dans les rues parisiennes. On n’aurait pas donné cher de cette configuration entrée de gamme sur les dénivelés les plus forts de notre trajet, mais on a été surpris une fois encore : 18 à 20 km/h sans forcer sur des pentes vraiment raides en mode 3, c’est mieux ou similaire à tous les vélos que nous avons testés sur Vroom, parfois bien plus chers. Et dans cette gamme de prix, on ne s’attend évidemment pas à un moteur « intelligent » intégrant accéléromètre et capteur de couple pour s’ajuster : les 3 vitesses sont, ici, un choix raisonnable.
D’autant qu’avec ses 35 Nm de couple, le Flux One est l’un des vélos avec la puissance immédiate disponible la plus faible parmi ceux que nous avons testés. Mais son poids plume et son dynamisme compensent assez bien ce petit défaut : on ne va pas s’élancer aussi vite qu’avec un moteur Bosch Performance, mais on ne s’est jamais sentis en danger. Encore une fois, une conduite dynamique est nécessaire : départ en danseuse, premier tour de pédale et ensuite, le moteur prend le relai. Pour celles et ceux qui aiment le feeling d’un vélo musculaire, les sensations sont très proches.
Pour nous en tout cas, c’est un vrai coup de cœur qui vient chambouler la hiérarchie des vélos : aucun point négatif n’est absolument rédhibitoire à l’achat et le Pure One conviendra à une grande majorité de cyclistes commuters qui cherchent un moyen de transport fiable et efficace. Le tout, à prix plancher.
Le verdict
Pure Electric Flux One
Voir la ficheOn a aimé
- Simple, efficace, léger
- Rapport qualité/prix imbattable
- Assistance agréable
On a moins aimé
- Un seul cadre
- Autonomie
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