11 704 Tesla Model S, Model Y, Model 3 et Model X ont été affectées par un bug suffisamment grave pour donner lieu à un rapport de l’autorité américaine chapeautant la sécurité des routes. En cause, une mise à jour des Capacités de conduite autonome de ces voitures, qui ont été modifiées par une mise à jour de deux autres fonctionnalités. Cette affaire qui émerge avec la publication du rapport par la NHTSA montre en réalité trois choses : qu’un bug dans le logiciel d’une voiture est à prendre au sérieux et peut avoir des conséquences graves sur la conduite, que Tesla est clairement en avance sur sa capacité à maintenir ses véhicules à distance et que l’administration américaine a peut-être intérêt à moderniser sa nomenclature.
Pourquoi ?
Une feature qui cache un bug
Le 23 octobre 2021, Tesla a sorti une nouvelle version du logiciel qui équipe ses voitures, numérotée 10.3, et proposée à l’échantillon de conductrices et de conducteurs qui peuvent tester en avance la « Conduite entièrement autonome ». Une option qui n’est aujourd’hui pas sans risque, mais que Tesla livre avec prudence à des clients qui en font la demande. Problème : cette version 10.3 avait un bug dans une fonctionnalité annexe. La NHTSA le résume ainsi : « il s’agit d’une déconnexion logicielle entre deux puces du véhicule, précisément quand le véhicule démarre après avoir été en Mode Sentinelle ou en mode Summon, où les puces entrent en mode de veille pour économiser de l’énergie. »
Pour le dire plus simplement, les Tesla qui ont fait la mise à jour ont eu un problème au niveau de la communication entre deux modules de sécurité : le détecteur de collision frontal (FCW) et le frein d’urgence (AEB). Résultat, les deux modules ne communiquant plus ensemble, la voiture électrique pouvait freiner sans aucune raison. Ce qui, d’après la NHTSA, pouvait entraîner des collisions avec les voitures qui suivent. Aucun accident n’a été relevé, mais des utilisateurs ont pu prendre des vidéos du comportement d’une Tesla qui connaîtrait ce bug, comme l’atteste la vidéo ci-dessous :
Tesla a corrigé le bug en quelques heures
Tesla reçu des rapports de bug liés à ce comportement et a identifié et reproduit le souci dès le 24 octobre. Des ingénieurs ont travaillé à un correctif qui a été validé dans la soirée du 24. Le 25 au matin, la mise à jour était déployée pour tous les véhicules concernés. La version 10.3.1 venait avec un correctif d’urgence qui a été proposé à toute la flotte de véhicules Tesla.
Cette réactivité montre à quel point Tesla a de l’avance quand il s’agit de corriger un problème avec ses véhicules, notamment s’il vient du logiciel. Les bugs liés à Tesla sont plus médiatisés que ceux des autres véhicules, mais cette capacité à mettre à jour un véhicule à distance en un rien de temps est aussi une force de Tesla que l’industrie automobile peine à reproduire en 2021.
D’autant que, comme son nom l’indique, le logiciel en bêta n’était pas une version grand public destinée à être déployée sur tous les véhicules : il s’agissait d’un programme mis à disposition en avance, où ces tests sont autorisés.
La notion de « rappel » est à relativiser
Enfin, il est à noter que l’administration américaine force les constructeurs à publier des informations pour tout incident de ce type. Mais sa nomenclature est restée coincée au 20e siècle, comme le rappelle le média spécialisé Electrek. On parle en effet de « rappel » de véhicules, qu’il s’agisse d’une invitation adressée à tous les conducteurs de ramener leur voiture dans un centre de réparation ou d’une rapide mise à jour logicielle faite à distance par le constructeur. Tesla ayant des capacités que beaucoup d’acteurs de l’industrie n’ont pas, le législateur n’a pas encore modifié la nature de ses documents.
Mais il est important pourtant de préciser quelle est la nature d’un rappel et de contextualiser l’incident. Avoir des problèmes de puissance pendant plusieurs mois et rappeler des véhicules dans des centres de réparation est une chose bien différente qu’avoir un problème logiciel sur une version bêta et le corriger en moins de 24 heures par une mise à jour à distance. Et pourtant, les deux événements portent aujourd’hui le même nom.
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