Un scooter électrique à moins de 2 000 euros, est-ce que ça vaut le coup ? Le constructeur Motron a essayé d’y répondre en proposant deux modèles sous cette barre symbolique, le Voltz (1 799€) et le Cubertino (1 999 €). C’est ce dernier que Vroom a testé pendant plusieurs jours dans les rues de la capitale.
Le marché des deux-roues électriques est en pleine expansion : tandis que les leaders Niu (pour les scooters) et Super Soco (au niveau des motos) dominent en France, de nouveaux entrants ne cessent de multiplier les nouveaux concepts, qui importent des moules chinois pour les modifier à leur « sauce ».
Au total, la marque Motron a pas moins de quatre scooters électriques équivalents 50, avec le Vizion et le Whizz (oui, comme sur MSN, jadis). Le Cubertino, qui fait partie de l’entrée de gamme de la marque, a le mérite d’être accessible pour les petites bourses.
S’il a de grandes qualités pour un petit gabarit, il faut prendre en compte deux limites : l’autonomie (40 km) et l’emplacement de la batterie, qui n’est pas très heureux. Voici tout ce qu’on a aimé, et moins aimé sur ce scooter, ses atouts et ses défauts. Si vous cherchez un autre modèle, n’oubliez pas de faire un tour sur notre guide des meilleurs scooters électriques et des meilleurs équivalents 50.
Le Motron Cubertino et son look néo-vintage
Le Cubertino est un petit scooter électrique qui se faufile partout : comme il est très léger, on prend un grand plaisir à le garer, le bouger, voire le porter sur quelques mètres quand il faut le déplacer. En termes de mobilité urbaine, il est toujours satisfaisant de réaliser que l’on peut se mouvoir dans la ville, sans bruit, sur une petite machine efficace et compacte. C’est en cela que ce modèle de deux-roues incarne vraiment le transport de demain — bien sûr, on peut considérer que c’est souvent le cas dans l’électrique, mais certains modèles sont quand même plus encombrants que d’autres.
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Au niveau du look, on est sur une sorte d’hybride, avec un corps très vintage sur lequel on aurait collé un guidon de Vélib’ (ancienne génération). Cela donne une esthétique proche des solex d’antan, appuyée par les roues avec des rayons et renforcée par le siège passager qui est indépendant du siège de la conductrice ou du conducteur. L’engin est disponible en deux coloris : blanc et gris.
Petit bémol au niveau du tableau de bord, un peu trop vieux jeu par rapport à l’apparence globale du scooter, et qui n’a clairement pas été fait pour indiquer précisément un niveau de batterie de véhicule électrique : seuls 4 traits épais permettent d’avoir une vague idée de l’état de l’autonomie, mais il ne faudrait pas compter sur plus de précisions.
La conduite tranquille, mais pas somnifère
En bon équivalent 50, le Cubertino va jusqu’à 45 km/h et permet de se balader tranquillement dans toutes les villes en se faufilant partout, grâce à sa belle amplitude de braquage et son petit gabarit. Avec notre 1m70, nos genoux touchent quasiment l’avant du scooter une fois assis, ce qui signifie que les très grands (plus d’1m85) seront peut-être plus dérangés.
Les deux sièges imitations vintage nous avaient fait peur, mais pourtant l’assise est confortable, même pendant des trajets de plus de 30 minutes.
Pour la conduite, il s’agit de prendre le coup de main pour maitriser les spécificités du deux-roues. Chaque engin est un peu différent, mais celui-ci dispose d’un combo que l’on avait peu vu sur Vroom : une accélération très franche au démarrage, mais une reprise très faible une fois le Cubertino lancé sur la route. Vous tracerez au feu vert en ayant l’impression d’être Lewis Hamilton, mais après quelques dizaines de mètres, il faudra tourner la poignée d’accélération à fond pour réussir à reprendre de la vitesse. Rien de catastrophique, mais la configuration peut surprendre.
Les freins sont à tambour et non à disque, ce qui est légèrement anachronique et force à freiner plus dur que sur d’autres petits scooters — le freinage se fera également sur une longueur un peu plus grande.
Que s’est-il passé avec cette batterie ?
Qu’est-ce qu’on aime beaucoup ? Un scooter qui a une batterie légère (moins de 10 kg) avec un format carré, qui permet une répartition idéale du poids. Qu’est-ce qu’on n’aime pas, mais vraiment pas du tout ? Que cette batterie soit si pénible à extraire.
Pour sortir cette batterie du Motron Cubertino, il faut en effet avoir les nerfs bien accrochés, comme vous pouvez le voir sur notre vidéo de présentation ci-dessus. Au lieu de la caler sous la selle comme sur d’autres modèles de deux-roues, Motron a mis la batterie du Cubertino sur le côté — mais cela n’a même pas permis de libérer assez de place sous la selle du scooter pour caler plus que quelques petits objets, comme un téléphone ou un petit livre.
Cela a contraint l’importateur à incorporer un petit verrou afin de la protéger des éventuels vols. En théorie, c’est compréhensible. En pratique, cela rajoute une étape à un processus globalement très laborieux. Voyez plutôt :
- Retirer le cache sur le flanc du véhicule, mais il n’y a pas de languette pour faciliter l’expérience
- Déverrouiller le « cadenas » avec la clé
- Retirer la petite barre de protection
- Sortir légèrement la batterie et la soulever pour pouvoir la débrancher
- Retirer le câble, sortir la batterie
- Ranger le dispositif
- Remettre le cache
Il est difficile de ne pas sortir éreinté de cet exercice. Et malheureusement, vu que la batterie ne tient pas plus que 40-50 km, vous serez amenés à la retirer et la rebrancher très souvent. On attendrait une expérience beaucoup plus fluide, même pour un scooter de moins de 2 000 euros : le prix n’excuse pas, malheureusement, ce manque de prise en compte du confort du ou de la propriétaire. Ce n’est pas un caprice, car il s’agit de mouvements qu’il ou elle sera amenée à faire quasiment quotidiennement.
On imagine bien sûr qu’au bout d’un moment, la manipulation devient plus fluide et naturelle, mais lorsque l’on voit le niveau de simplicité de « swap » mis en place chez des concurrents (le Unu, certes beaucoup plus cher, mais aussi du côté de ZeWay), on se dit qu’il devient de moins en moins acceptable de demander un si grand nombre de gestes et de prise de tête pour recharger une batterie.
Aides financières
Comme le Cubertino ne dispose que d’une puissance moteur de 1500W, la prime écologique du gouvernement n’est que de 100 euros, ce qui reste toujours mieux que rien. En revanche, elle s’élève à 999 euros pour les professionnels et autoentrepreneurs : cela fait baisser le prix du scooter électrique à 1 000 euros, soit une très bonne affaire.
Le Motron Cubertino en résumé
Caractéristiques | Motron Cubertino |
Vitesse | 45 km/h |
Autonomie | 40 à 50 km |
Batterie | Une (amovible) |
Modes | Un seul (ouf) |
Prix | 1 999€ |
Aide financière | 100€ |
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