Le constructeur français Moustache vend traditionnellement des vélos onéreux. Mais un modèle échappe à cela : le Samedi 28.1, proposé à 2 099 € et souvent vendu sous la barre des 2 000 €. Retrouve-t-on pour autant le savoir-faire et la qualité Moustache ? C’est ce qu’on va voir.

Moustache sait faire de bons vélos. Le constructeur vosgien nous l’a prouvé à maintes reprises : ses modèles ont tous de grandes qualités et bénéficient d’un soin du détail que l’on retrouve peu ailleurs. Le plaisir de conduire un Moustache a pourtant un défaut qui peut être rédhibitoire : la plupart des modèles sont vendus autour de 3 000 €. Un seul échappe à cette règle : le Moustache Samedi 28.1, le moins cher du constructeur, vendu 2 099 € et que l’on peut trouver sur des sites web à moins de 2 000 € en promotion.

Ce modèle pensé pour la ville et les ballades est-il aussi agréable à utiliser que les vélos plus onéreux de la marque ? C’est ce qu’on va voir.

Payer un vélo électrique moins cher ?

Mairies et collectivités ont de nombreuses aides à l’achat d’un vélo à assistance électrique. En Île-de-France, l’aide de la région s’élève par exemple à 500 €.

Design et composants du Samedi 28.1 : le premium a minima

On le remarque d’emblée : le Moustache 28.1 est un vélo Moustache. Cadre élégant (et grand), guidon en M iconique, porte-bagage arrière équipé d’attaches QL3, freins à disque hydrauliques, grosses roues de 28 pouces avec des pneus typés ville : tout ce qu’on attend du savoir-faire du constructeur vosgien se retrouve dans ce vélo. C’est une excellente nouvelle car c’est précisément ce qui manque sur les vélos autour de 2 000 € : des détails qui changent la donne.

Ce vélo minimaliste profite de la maîtrise de Moustache et de composants réservés à des gammes plus hautes. On pense au porte-bagage entièrement en aluminium et solidement attaché à l’arrière du vélo, mais aussi aux très larges garde-boue, en aluminium eux aussi, qui ne menacent pas de tomber à chaque nid de poule. Ils protègent très efficacement des éclaboussures en enrobant la quasi-totalité de la roue. Ce type de composant ne devrait nullement être un luxe sur un vélo, mais certains cycles vendus 1 000 € de plus en ont fait une commodité rare.

Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama
Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama
Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama
Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama

À l’avant, Moustache a installé une suspension Suntour qui fait très correctement son travail d’amortissement des aléas de la chaussée. Les pneus montés par défaut ne sont pas aussi larges que ceux de la gamme X-Road ou que des concurrents un peu plus onéreux, mais ils ont tout de même suffisamment d’air pour amortir une partie des vibrations. La position que l’on prend avec le guidon en M, est naturellement assise et droite : c’est un vélo facile à piloter, même pour les personnes qui ne font pas de sport. On ne cherche clairement pas la performance ici, mais plutôt à ne pas avoir mal au dos après un trajet.

La partie motorisation respecte la philosophie de l’ensemble : Moustache est allé chercher l’entrée de gamme chez l’un des constructeurs les plus premium du marché — Bosch. On se retrouve avec un moteur Active Line (250 W, 40 Nm), un ordinateur de bord Purion et une batterie amovible de 400 Wh. Elle permet en mode Turbo permanent de faire une quarantaine de kilomètres sur un trajet urbain — un peu plus si l’on descend dans les modes. Associé à 9 vitesses, le moteur permet d’affronter tous les terrains de jeu urbains, des pavés aux faux plats en passant par les dénivelées goudronnés. Il ne faut simplement pas lui demander un trajet « sans effort à 25 km/h » comme on pourrait s’y attendre sur un moteur Bosch plus haut de gamme.

Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama
Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama

Le Moustache Samedi 28.1 sur la route : le confort grisant

Et c’est pour cela que l’on estime que le pari du 28.1 est réussi : sur la route, il est difficile de mettre le vélo en échec. Quand on l’utilise pour un trajet urbain, sa position droite, ses pneus et sa suspension avant nous permettent de ne ressentir ni effort, ni pression sur les muscles ou les articulations. Le dos ne souffre pas sur un vélo de ce type et c’est précisément ce que l’on cherche pour des trajets quotidiens.

Mais cette conclusion peut-être appliquée à beaucoup de vélos. On remarquera sur le Moustache que les petits plus évoqués dans l’équipement viennent clairement faciliter les trajets. Le porte-bagage QL3, robuste, permet d’attacher des tendeurs facilement mais également des bagages équipés de ce standard d’Ortlieb — et toute la bagagerie disponible avec des attaches moins perfectionnées. On apprécie également la place laissée sur le cadre pour ajouter un verrou sur la roue arrière : quelques euros de plus nous permettent d’avoir un vélo mieux sécurisé pour les arrêts rapides.

L’éclairage de ce Moustache est aussi excellent et malgré son type ville, il pourra aller sans mal dans les zones délaissées par l’éclairage public. On apprécie également l’efficacité des garde-boue en aluminium qui ne bougeront pas d’un centimètre sur vos trajets. C’est robuste et efficace, le risque d’usure est moindre et le vélo ne vibre pas à cause de composants que Moustache aurait pu choisir dans l’entrée de gamme — en plastique, par exemple.

Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama
Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama

Au quotidien, c’est le mode Turbo que l’on va plus utiliser pour ne pas entrer dans l’effort et avoir une assistance capable de nous emmener jusqu’à 25 km/h. Mais grâce aux 9 vitesses, on dépasse assez facilement ce plateau légal de l’assistance : contrairement aux vélos à vitesse unique, il n’y a pas de sensation de pédaler dans le vide à haute vitesse. En revanche, on ne peut évidemment pas faire faire à un moteur Active de Bosch ce qui est faisable avec un moteur Performance. Sur la même montée de test, le premier nous amène sans effort entre 16 et 18 km/h, quand le second est plutôt entre 20 et 24 km/h.

Les modes Sport, Tour et Eco permettent d’optimiser la batterie, en contrepartie d’une assistance moindre. En Eco, on dépasse largement les 60 km. Le mode Tour est peut-être le « sweet spot » entre énergie dépensée et pédalage : il faut mettre des coups de pédale au démarrage, mais entre l’inertie et le moteur, on n’y fait pas forcément attention. On perd alors uniquement des accélérations furieuses.

Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama
Moustache Samedi 28.1 // Source : Louise Audry pour Numerama

Le guidon en M est aussi un exemple de confort pour la route. Les bras sont bien positionnés et il donne bien le gabarit du vélo : c’est lui qui est l’élément le plus large dont vous aurez à vous soucier pour vous faufiler entre les voitures mal garées sur les pistes cyclables. Seul inconvénient de ce format : il est difficile d’y ajouter des accessoires, car le guidon n’est pas droit. Un porte-smartphone (ou une GoPro dans le cas de notre vidéo) seront donc mécaniquement de biais.

Le verdict

Le Moustache Samedi 28.1 est une excellente surprise. À 2 000 €, c’est clairement le meilleur choix que vous pouvez faire pour un vélo électrique urbain. Le constructeur français a en effet réussi à réduire au maximum la facture tout en évitant de sacrifier les éléments qui font son succès : de belles finitions, un vélo agréable à conduire et des accessoires malins de série. En bref, vous profiterez de la patte Moustache même à ce tarif plus faible, qui s’explique par des composants sélectionnés dans l’entrée de gamme du premium.
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